Si l'enseignement secondaire souffre de carences nombreuses, les universités américaines comptent parmi les meilleures du monde. Elles forment des cadres efficaces et ont tissé de nombreux liens avec le monde des entreprises. Elles bénéficient de moyens financiers considérables : par exemple, le capital d'Harvard est de 20 milliards de dollars. Dans un pays fédéral comme les États-Unis, le système universitaire est décentralisé et les établissements d'enseignement supérieur jouissent d'une large autonomie qui leur permet une grande souplesse.
Quelques dates de fondation : | |
---|---|
Université Harvard | 1636 |
College of William and Mary | 1693 |
Université Yale | 1701 |
Université Princeton | 1746 |
Université de Pennsylvanie | 1751 |
Columbia | 1754 |
Université Brown | 1764 |
Dartmouth College | 1769 |
Université de Géorgie | 1785 |
Université de Virginie | 1819 |
Université de Chicago | 1890 |
Les premiers colleges voient le jour dans les Treize colonies à l'époque moderne : le plus ancien est Harvard, fondé au XVIIe siècle. La guerre d'indépendance américaine perturbe l'enseignement à la fin du XVIIIe siècle, mais déjà cinq États mentionnent la nécessité d'une instruction publique dans leurs constitutions. Après la guerre, de nombreux établissements voient le jour dans le Sud, dont plusieurs universités d'État fondées sur le principe de laïcité.
Après la Seconde Guerre mondiale, les effectifs étudiants connaissent une progression spectaculaire : le nombre d'étudiants américains passe de 3,5 à 8 millions dans les années 1960. Ce phénomène s'explique par le baby-boom, par la création d'un système d'université à l'ouest et au centre du pays, enfin par les donations faites par les grandes fondations.
Dans les années 1960, les campus universitaires, dont le plus contestataire est celui de Berkeley, manifestent contre l’engagement des États-Unis dans la guerre du Viet-Nam. Les étudiants réclament en outre des changements sociaux profonds. La politique de l'Affirmative Action (discrimination positive en français), lancée par Lyndon Johnson doit permettre aux Noirs d'intégrer plus facilement les universités américaines. La diversité ethnique devient donc un critère de sélection à l'entrée des facultés.
Il existe des frais d’inscription à l’entrée dans l’université. Ceux-ci varient en fonction de l'État (pour les universités publiques) ou le prestige de l’établissement (pour les universités privées).
L'année universitaire coûte environ 6 500 dollars dans une université d'État et jusqu'à 40 000 dollars à Harvard. Peu de familles peuvent financer totalement les études de leurs enfants : les étudiants ont donc recours aux bourses, aux emprunts et au travail étudiant. Il existe un système de prêts à intérêts presque nuls ou à taux d'intérêt très bas, dont certains ne sont remboursés que lorsque l'étudiant entre dans la vie active.
Environ 500 000 étudiants étrangers fréquentent les universités américaines et la plupart restent aux États-Unis après l'obtention de leur diplôme. L'économie du pays profite du brain drain. Par contre, les bourses au mérite pour de grandes performances sont nombreuses et confortables aux différents cycles universitaires.
Des bourses d'étude sont attribuées à une grande partie des étudiants. Ces derniers financent leurs études en contractant des emprunts ou en travaillant. Ils exercent souvent des petits boulots sur le campus, au restaurant universitaire, à la bibliothèque. Certains s'occupent du site web de l'université, d'autres de la sécurité, etc. Les plus diplômés sont chargés de TD (teaching assistant).
Les frais d'inscription qui s'élèvent, dans le cas Harvard qui n'est pas la plus chère, jusqu'à 47 215 $ avec l'hébergement mais sans l'assurance maladie. Même une université publique comme l'Université de Berkeley coûte 4 465,75 $ par an, sans l'hébergement, pour les étudiants de Californie, et s'élèvent jusqu'à 14 769,75 $, pour ceux qui viennent de l'extérieur. Le système de bourses et de prêts a permis aux États-Unis d'avoir l'un des plus hauts pourcentages de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur ; il laisse aussi les étudiants largement endettés.
Le calendrier des examens, la nature des diplômes sont très différents selon les universités :
Les grands campus sont des villes en miniature : on y trouve des installations sportives, un hôpital, des bibliothèques, des journaux, un musée, etc.
Les étudiants participent activement à la vie du campus, soit de manière bénévole, soit par le biais de petits boulots qui leur permettent de financer leurs études. Ainsi, au Dartmouth College, environ 60 % des étudiants s'engagent dans les activités extrascolaires et le fonctionnement de l'université par le biais de la fondation Tucker. Les étudiants disposent souvent d'un ou plusieurs foyers où siègent les bureaux et les conseils des associations du campus. Ces foyers sont des lieux de réunion qui mettent à la disposition des étudiants plusieurs salles pour les loisirs (télévision, billard), les réunions ou la restauration.
Les fraternités étudiantes, s'inspirant de la Grèce, sont apparues sur les campus dès la première moitié du XIXe siècle. Depuis, elles se sont multipliées ce qui contribua à l'expansion des campus universitaires. Elles se sont également diversifiées au XXe siècle : des sororités ont vu le jour pour les filles, puis, dans les années 1970, des associations mixtes (coeducational Greek houses). Ces organisations proposent des avantages résidentiels et sociaux, organisent des fêtes et participent à l'intégration des étudiants. L'ensemble des fraternités est fédéré en conseils représentatifs et indépendants.
Quelques effectifs :