Vigne marronne | |||||||||
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Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Sous-règne | Tracheobionta | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Magnoliopsida | ||||||||
Sous-classe | Rosidae | ||||||||
Ordre | Rosales | ||||||||
Famille | Rosaceae | ||||||||
Sous-famille | Rosoideae | ||||||||
Genre | Rubus | ||||||||
Sous-genre | Malachobatus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Rubus alceifolius Poir., 1804 | |||||||||
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La vigne marronne (Rubus alceifolius) est une ronce dont les feuilles et le fruit ressemblent beaucoup à ceux du framboisier.
Envahissante à la Réunion, cette plante exotique y est qualifiée de peste végétale.
La vigne marronne est originaire du Sud-Est asiatique, notamment de Sumatra.
Devenu une menace majeur pour la biodiversité des forêts réunionnaises, on assiste à la mise en place de techniques manuelles et chimiques pour tenter de ralentir son extension. Les techniques rudimentaires d'arrachage des pieds, ou de recépage des racines sont à répéter sans cesse, nécessitant beaucoup de temps et d'effort. De même, l'usage d'herbicide n'est pas exempt de risque pour l'environnement, et s'avère fort couteux.
Le 31 juillet 2000, un arrêté rend obligatoire la lutte contre cette espèce.
La vigne marronne a été introduite sur l'île de La Réunion à partir des années 1840-1850. Cependant, elle aurait été introduite sur l'île de Madagascar, où elle se serait hybridée avec une espèce locale très proche.
De par le manque total de "prédateur" et grâce à des conditions climatiques idéales, la vigne marronne a connu une « folle » croissance dans l'île, et ne cesse d'envahir les terres, les forêts et les champs. Celle-ci s'explique en partie par l'absence de maladie ou d'insecte qui pourrait s'attaquer à la plante. Sa rapide et forte croissance empêche ainsi les autres espèces végétales de se régénérer, et de survivre. La vigne marronne est ainsi devenu l'une des principales espèces végétales exotiques envahissantes à La Réunion, avec la christophine.
Face aux divers problèmes rencontrés avec les méthodes manuelles et chimiques, on décide de s'orienter vers une solution dite biologique. Ce mode de lutte nécessite une connaissance avancée de la plante, de son mécanisme de reproduction et de ses 'prédateurs' naturels. Des études sont donc lancées en ce sens.
Les études montrent ainsi que la vigne marronne de l'île de la Réunion est beaucoup plus vigoureuse que dans son pays d'origine : les branches sont longues et durss, entourées de ronces, et les feuilles sont beaucoup plus grandes. De plus, il s'avère que la vigne marronne se reproduit différemment selon l'altitude. Ainsi, entre 0 et 1100 mètres d'altitudes, elle se reproduit par graine et se multiplie de façon végétative. Au-dessus de 1100 mètres, seule la multiplication végétative a lieu.
Suite à ces études, il est décidé de trouver des agents de lutte de biologique dans la zone d'origine de l'espèce végétale. Des équipes se rendent ainsi en Chine, en Thailande, au Vietnam, au Laos et en Indonésie, où elles inventorient 3 agents infectieux et 46 insectes. Le choix se porte finalement sur la tenthrède Cibdela Janthina, originaire de Sumatra qui, strictement dépendante de la vigne marronne, s'avère de ce fait constituer un très bon choix de lutte biologique à moindre risque environnemental.
Introduite en décembre 2006, suite à l'avis favorable de la CSRPN et le CIRAD, la Cibdela Janthina (connue à La Réunion sous l'appellation "Mouche bleue") a commencé à "manger" les feuilles de la vigne marronne, on assiste alors à une régression de sa croissance. Ainsi en 2010 ses larves ont déjà détruit 300 hectares, et le "front" des adultes progresse de 80 mètres par jour.
Toutefois, on constate parallèlement que la Cibdela Janthina, arrivée au stade adulte (7-14 jours), entre en concurrence avec les abeilles locales et perturbe leurs activités. En effet, les abeilles n'y ont plus que l'aube pour butiner car le reste de la journée, la mouche bleue "envahit" les fleurs de letchis, et les arbres. Ainsi, les apiculteurs et les arboriculteurs craignant pour leurs activités, s'attendent à des récoltes moyennes et ont fait part de leur crainte aux autorités. Le conseil régionale de La Réunion a demandé l'arrêt des lâchers des mouches bleues en attendant les résultats de l'étude de leurs impacts sur l'environnement.