Église de pèlerinage de Wies | |||
---|---|---|---|
| |||
Nom local | Wieskirche | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | Allemagne | ||
Land | Bavière | ||
Arrondissement | Weilheim-Schongau | ||
Ville | Steingaden | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Église de pèlerinage | ||
Rattaché à | Archidiocèse de Munich et Freising | ||
Début de la construction | 1746 | ||
Fin des travaux | 1749 | ||
Architecte(s) | Dominikus Zimmermann | ||
Autres campagnes de travaux | 1985-1991 : restauration | ||
Style(s) dominant(s) | Rococo | ||
Protection | patrimoine mondial de l'Unesco | ||
Site internet | Consulter | ||
Localisation | |||
| |||
modifier |
L'église de pèlerinage de Wies (Wieskirche) est une des plus belles églises de style rococo dans le monde.
Elle est située dans la municipalité de Steingaden dans le district de Weilheim-Schongau, Bavière, Allemagne.
L'origine de cette église « dans le pré » est un miracle qui s'est produit en 1738. Une jeune femme a vu pleurer une statue du Christ flagellé. Ce miracle a rapidement eu comme conséquence un pèlerinage. Une petite chapelle fut construite mais elle s'avéra bien vite trop petite.
Il a fallu que le chapitre de Steingaden prenne la décision de construire une nouvelle église. En 1743, l'abbé de Steingaden, Hyazinth Gassner, a choisi les metteurs en scène de cette image du Christ flagellé. Avec un goût tout bavarois, il a choisi le meilleur architecte et le meilleur sculpteur : Dominikus Zimmermann et Anton Sturm. Dominikus Zimmermann avait déjà fait ses preuves à travers toute la Bavière et arrivait à la fin de sa carrière. Ce fut pour lui une sorte de testament spirituel dans lequel il a donné le meilleur de lui même.
La première pierre de die Wies a été posée le 31 août 1746. La consécration solennelle a été faite le 2 septembre 1749, seulement trois ans plus tard.
Au moment de la sécularisation au début du XIXe siècle, l'église était sur le point d'être vendue et démolie, toutefois en raison de l'initiative des fermiers locaux, elle a été sauvée. En 1983, on l'a ajoutée à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco
De 1985 à 1991, la "Wieskirche" a fait l'objet d'une restauration importante.
Chaque année, de mai à septembre, l'église de Wies accueille une série de concerts dans le cadre du « Festival d'été », des « Concerts du soir » et de la « Musique dans le Pfaffenwinkel ».
L'église a l'étrange forme d'un rognon, pourrait-on dire. A l'intérieur, une partie ovale où sont reçus les fidèles avec à gauche une chaire et à droite une tribune de chantre.
Le maître-autel est en profondeur. Il a été dessiné par Zimmermann et en grande partie conçu par Sturm. On y retrouve le Christ flagellé à qui l'on doit l'église. Dans l'église, formée d'un grand ovale largement ouvert, Zimmermann fait de partout jaillir la lumière et exorcise sans cesse l'ombre. C'est l'anti-baroque par excellence. Le baroque qui crée l'ombre pour mieux mettre à l'évidence le message de Dieu qui lui-même est la lumière. Le rococo exorcise l'ombre de façon à mieux faire jaillir, comme en stéréophonie, le message de Dieu.
De l'endroit d'où vient la lumière, part une série d'arcs sous-tendus (arcs et arcs en trompe-l'œil, un jeu de volutes d'arcs amples et en creux) créant un délire formel des plus surprenants. Toutes les recettes que Zimmermann avait inventées au cours de sa carrière sont ici appliquées comme une sorte de testament ultime. Tous les volumes qui se prennent et se reprennent ici sans cesse, sont évidents aussi dans le décor. Dans les peintures, les sculptures et les bas-reliefs nous retrouvons ce jeu de pleins et de vides qui sont vraiment en perpetuum mobile.
La chaire représente la proue de l'esprit saint, l'une des grandes formules du rococo, ici entièrement traitée en bois et en stuc, par des artisans de Wessobrunn, sur un dessin de Zimmermann. Le grand ange sur la partie centrale retient la tempête de ces conques et écumes de bois doré et argenté dans lesquelles semblent se perdre les putti.
La tribune des chantres a aussi un décor ornemental ainsi que la tribune d'orgue témoignant de l'importance que l'on accordait à la musique. Dominikus Zimmermann, dans le souci de créer une cohérence plastique en son église, est allé jusqu'à dessiner les bancs des fidèles. On y retrouve les mêmes conques et les mêmes rythmes que dans toute l'église. Aux quatre points cardinaux de l'église dominent quatre figures. Ce sont les pères de l'Église qu'a sculpté Anton Sturm pour Dominikus Zimmermann. Chacune mesure 2,90 mètre de hauteur. Dans cette église, qui est déjà une église de la perpetuum mobile, ces quatre figures, au lieu de retenir l'église, lui donnent l'allure d'un vaisseau dont les voiles se gonflent. L'un des plus beaux est saint Jérôme représenté avec le livre mais aussi avec le crâne de sa méditation. C'est le dernier qu'a sculpté Sturm et certainement le plus abouti.
Entrées et orgues | Fresque de la coupole | Maître autel | Saint Jérôme |