Abbaye Notre-Dame de Soleilmont - Définition

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Introduction

Les nouveaux bâtiments de Soleilmont (1973)

L’abbaye Notre-Dame de Soleilmont est une abbaye de moniales cisterciennes-trappistines sise dans les bois dit 'du Roy' à Fleurus Vieux-Campinaire, près de Charleroi en Hainaut (Région wallonne de Belgique). Fondée selon la tradition en 1188, les religieuses en furent expulsées en 1796 mais la communauté se releva dès 1802 du bouleversement provoqué par le régime révolutionnaire français.

Au 1er janvier 2009 Soleilmont comptait 32 moniales présentes.

Les ruines de l'ancienne abbaye...

Origine et fondation

Une tradition - non authentifiée - ferait remonter la fondation de Soleilmont à 1188. Henri, comte de Namur (+1196), aurait créé cette abbaye pour des dames de Namur et environs dont les maris auraient rejoint Godefroid de Bouillon dans sa croisade en Terre Sainte. Soleilmont est mentionné une première fois dans une charte de 1185. Mais plus officiellement, dans un document daté du 11 janvier 1237 : Baudouin, comte de Namur et du Hainaut, demande à l’Ordre de Cîteaux d’y incorporer l’abbaye de Soleilmont. Après inspection, et sur avis favorable, des abbés de Villers, Val-Saint-Lambert et Grandpré, Soleilmont est acceptée dans l’Ordre (mai 1237). Le monastère est désormais cistercien.

Période moderne et contemporaine

Religieuses Bernardines

Fort démunie et vieillissante la communauté passe des années très difficiles. Bientôt elles ne sont plus que quatre. Cependant, avec l’aide des cisterciennes de Marienlof (Looz, Limbourg), elles rachètent Soleilmont (en 1837). Pour se créer des ressources un pensionnat et externat pour jeunes filles est ouvert, et le groupe, proche des Aumôniers du Travail, devient une communauté de cisterciennes-bernardines. Soleilmont reprend un nouveau souffle et les bâtiments sont restaurés ou reconstruits ; de nombreuses vocations y sont attirées. Ce régime continue jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Le pensionnat est fermé en 1916.

A nouveau cisterciennes

En 1919 les religieuses rejoignent l'Ordre cistercien de la stricte observance, sous la paternité (comme le veut la tradition cistercienne) de l’abbaye de Westmalle, l’ancienne abbaye-mère d’Aulne n’étant plus ‘vivante’. Soleilmont revient ainsi à sa vocation première et prospère au point d’essaimer : en 1950, 13 religieuses partent fonder le monastère de Nazareth, à Brecht.

Une catastrophe touche le monastère en pleine nuit de Noël 1963. Juste après l'office de nuit, un incendie se déclare et se propage à l’ensemble des bâtiments. Il n’en reste pratiquement plus rien. Un projet est rapidement mis en chantier et un tout nouveau monastère est construit en 1973 à quelques centaines de mètres des ruines, en plein coeur du bois de Soleilmont sur le territoire de Fleurus. L’architecture y est radicalement moderne, simple, lumineuse et aérée.

Développement et histoire

Une abbaye jamais riche

les premières donation de terre viennent de la famille des seigneurs d'Heppignies. Bastien de Heppignies donne 18 bonniers de terre pour sa création (av 1208) et le fils Wautier d'Heppignies cèdera également 40 bonniers en 1237 en accord avec le Comte de Namur. Face à l'ancienne abbaye (son moulin) le terril porte encore le nom du 18 bonniers ancien nom également du charbonnage de l'époque. Pour appuyer sa demande Baudouin de Courtenay, marquis de Namur, avait ratifié la dotation faite par sa mère : un vivier, un moulin et un pré. Plus tard le domaine monastique s’élargit encore.

Mais à la fin du XIIIe siècle il reste modeste si on le compare aux abbayes voisines. Ce sera le cas durant toute son histoire : les dames de Soleilmont resteront petitement possessionnées. En 1640 les moniales sont exemptées des contributions à faire à l'Ordre. D’autres témoignages existent sur l’abbaye en grande nécessité, car enquête est faite sur les biens du monastère au moment des élections abbatiales. Les guerres du XVIIe siècle n’arrangent rien. Les monastères, surtout féminins, sont les premières cibles de la soldatesque. Un document de 1649 relate : la maison est continuellement travaillée à la porte par les soldats et souvent par les larcins tant par jour que par nuit.

Décadence et renouveau

Soleilmont connut la décadence et le relâchement religieux qui toucha la vie monastique partout en Europe durant le XIVe siècle. L’abbaye connut également le renouveau, avec l’aide de l’abbesse Marie de Senzeille qui leur fut envoyée de Marche-les-Dames, une autre abbaye du comté de Namur : Discipline et régularité monastiques furent rétablies dans leur ferveur.

Quelques abbesses mieux connues

  • XVIe siècle : Dame Oda de Virsel
  • A la fin du XVIe siècle : Dame Magdeleine Bulteau. Agée et aveugle, elle se déporta de la crosse (i.e. 'démissionna').
  • 1603-1639 : Dame Jacqueline Colnet, bras droit de la précédente à laquelle elle succéda. Elle entretint de bonnes relations avec les Archiducs Albert et Isabelle auxquels elle céda les reliques du ‘Saint Clou’. Très populaire dans la région car par deux fois, en 1628 et 1636, elle autorisa l’image de Notre-Dame de Rome (vénérée à l’abbaye) à être portée à travers les rues de la ville de Châtelet frappée par la peste. Par deux fois le fléau fut enrayé.
  • 1765-1775 : Dame Bernarde Levêque
  • 1775-1805 : Dame Scholastique Daivier : dernière abbesse de l’ancien régime elle dut faire face aux troubles révolutionnaires.

Période révolutionnaire

  • Craignant l’arrivée des armées, l’abbesse Daivier décida en 1790 d’emmener sa communauté en exil au-delà du Rhin (y emportant ce qu’elle a de plus précieux, c’est-à-dire les reliques et l’image de Notre-Dame de Rome). Les moniales passent quelques mois d’abord à La Ramée et ensuite à Liège. Croyant avoir cédé à une fausse alerte elles reviennent à Soleilmont, ... pour y être prises dans la grande tourmente de la bataille de Fleurus qui se passe quasiment sous leurs murs (26 juin 1794).
  • En janvier 1797 elles sont expulsées du monastère. Un habitant de Farciennes (à 4 km de distance) met son château à leur disposition et permet ainsi à la communauté de ne pas être dispersée. Le même bienfaiteur veille sur les bâtiments qui n’ont cependant pas échappé aux flammes des pillards. Dès 1802 les moniales peuvent rentrer - comme locataires - à Soleilmont. Dame Daivier meurt peu après, en 1805.
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