Un terril est constitué par l'accumulation des « stériles », sous-produits de l'exploitation minière, composés principalement de schistes, et en plus petite quantité de grès carbonifères et de résidus divers (quelquefois pollués). Le terme se prononce terri et peut aussi s'écrire de cette façon. Toutefois, la prononciation terril est également répandue.
Dans certaines régions, notamment le sud de la France, dans le bassin de La Grand-Combe et à Saint-Étienne, on parle également de crassier (terme emprunté au vocabulaire de la métallurgie : tas de scories de haut-fourneau).
Les remblais des carrières sont parfois aussi appelés terrils.
Un terril peut être de forme conique, et constituer alors un signal fort dans le paysage, ou bien plat et s'y fondre complètement, surtout si la végétation s'y est installée. Le plus haut d'Europe se trouve à Loos-en-Gohelle dans l'ancien bassin minier du Pas-de-Calais, il est constitué d'un massif de 5 terrils, dont deux cônes qui culminent à 186 m, dépassant ainsi le plus haut sommet de la Flandre, le Mont Cassel.
Les terrils présentent souvent une grande richesse écologique, lorqu'ils ne sont pas toxiques et stériles. Au fil des années, ils ont été colonisés par toutes sortes de plantes et animaux, quelquefois étrangers à la région. Cette diversité découle en partie de l'exploitation minière. Par exemple, parce que les mineurs jetaient leurs trognons de pommes ou de poires dans les wagonnets de charbon, les terrils abritent aujourd'hui une centaine de variétés plus ou moins oubliées d'arbres fruitiers. Il y a aussi prolifération de l'oseille à feuilles d'écusson, dont les semences ont été apportées dans les rainures du bois de sapin utilisé dans les mines. De plus, par sa couleur sombre, la face sud d'un terril est significativement plus chaude que les environs, ce qui contribue à la diversité écologique du lieu. Ainsi le terri de Pinchonvalles à Avion rassemble 200 variétés différentes de plantes supérieures. Une trentaine d'espèces d'oiseaux y nichent. Par contre, pour ne citer que celui-ci, le terril d'antimoine d'Ouche (Cantal) est vierge de toute végétation malgré son âge de plusieurs décennies.
Certains abritent des vignobles comme celui du terril no 7 des charbonnages de Mariemont-Bascoup sur le territoire de Chapelle-lez-Herlaimont (province de Hainaut) qui produit 3 000 litres de vin par an.
Les terrils présentent un danger de glissement de terrain. La catastrophe d'Aberfan au Pays de Galles, survenue le vendredi 21 octobre 1966, en est un exemple. Elle fit 144 victimes, dont 116 écoliers âgés de 7 à 10 ans et 5 instituteurs.
Les plus anciens terrils houillers peuvent encore contenir suffisamment de houille pour entrer en combustion lente (réaction d'oxydation), spontanément ou à la suite d'un incendie de surface. L'extinction de tels incendies nécessite généralement un décaissage complet, opération le plus souvent impossible à réaliser pour des raisons techniques et financières. L'arrosage est en effet inefficace et l'injection d'eau sous pression contre-productive du fait de l'oxygène apporté (il existe même un risque d'explosion).
Ce phénomène de combustion en profondeur (que se soit dans les crassiers ou dans les mines désaffectées) pose un gros problème écologique. En effet, qui dit combustion, dit émission de CO2. Or il est estimé que à l'échelle mondiale, entre 100 et 200 millions de tonnes de CO2 seraient ainsi libérées dans l'atmosphère, soit 5 fois ce qui est libéré au niveau français par les transports (tous transports confondus), ou encore 6% du CO2 produit mondialement. Cependant, le faible impact de ces incendies sur l'environnement immédiat, la santé publique des riverains et le coût élevé d'une extinction conduit généralement à attendre leur extinction naturelle, ce qui peut nécessiter plusieurs décennies.
Malgré cet impact environnemental, la combustion interne des terrils est parfois entretenue (par injection d'eau), comme par exemple celle du terril Saint-Pierre à La Ricamarie (à proximité de Saint-Étienne dans la Loire). En effet, les hautes températures provoquées par la combustion (+oxydation) du schiste houiller provoque un thermométamorphisme de ce dernier, ce qui lui confère des propriétés nouvelles, intéressantes pour les sous couches des infrastructures routières. Il devient rouge, d'où son nom de schiste rouge.