Abbaye de Dieleghem - Définition

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Introduction

L'abbaye de Dieleghem était une abbaye de chanoines prémontrés, fondée en 1095 et située sur ce qui est aujourd’hui la commune de Jette, à Bruxelles (Belgique). Elle disparut, comme abbaye, lorsque les chanoines furent expulsés en 1796 par le régime révolutionnaire français.

Origine incertaine

L’origine de l'abbaye demeure assez mystérieuse. La fondation officielle de la communauté de chanoines réguliers de saint Augustin remonte à 1095. Elle est attestée par une charte de l’évêque de Cambrai, Gaucher, appuyée par Onulphe, seigneur de Wolvertem, qui fit don des terrains nécessaires, d’une brasserie, de l’alleu du moulin à eau, de la dîme de Melsbroek et de la moitié de celle de Wolvertem. Mais il n’est pas exclu que des moines aient séjourné plus tôt à l’abri de la ferme Auwderheyden – ou 't hof Taleghem – située entre les actuelles rues Léopold Ier et Léon Théodor. La guerre de Grimbergen les aurait contraint de quitter la ferme, qui figure toutefois dans le patrimoine de l’abbaye jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

Le choix du nouveau site présentait de nombreux avantages : la proximité d’une route importante reliant Bruxelles à Wemmel et Merchtem, des terres alluvionnaires à cultiver, l’abondance de pierres de carrière, la garantie d’une certaine sécurité. Lors de son déménagement, la communauté adopte la réforme de saint Norbert ou Norbert de Xanten, archevêque de Magdebourg, à l’origine de l’ordre des Chanoines réguliers de Prémontré. Sa doctrine a été propagée en Belgique par Hugues de Fosses. Fidèle à la règle de vie communautaire prônée par saint Augustin, l’abbaye attache une importance particulière à la pauvreté volontaire de ses membres, en rupture avec les pratiques ecclésiales de l’époque. Elle se consacre à l’accueil des pauvres et des pèlerins, à la prédication et à la liturgie.

Vers 1210, Henri, seigneur de Zottegem, cède ses terres jettoises, connues sous le nom de Dieleghem, à l’abbaye qui en adopte désormais le nom. Celle-ci détient alors près de la moitié du territoire de Jette, situé entre la chaussée Romaine et le Molenbeek. Cette situation va perdurer jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Dès le XIVe siècle, l’abbé de Dieleghem est membre des États de Brabant et son abbé est 'mitré' en 1532 : il reçoit certains privilèges épiscopaux (sans être évêque).

La petite communauté grandit rapidement et gagne son autonomie d’abbaye (1217), qui se choisit Diligam te Domine pour devise et le pélican pour armoiries. S’ouvrant le flanc droit à coups de bec pour abreuver ses petits de son sang, il fait clairement référence au sacrifice du Christ pour la rédemption de l’humanité. La nouvelle entité reçoit le patronage de plusieurs églises – dont Jette et sa dépendance, Ganshoren, Denderleeuw, Wolvertem, Meise, Wemmel, Rossem, Neder-over-Heembeek, etc. - et bénéfice de nombreuses donations de biens fonciers dans ces villages et aux alentours.

Le rayonnement de l’abbaye de Dieleghem, qui fluctue selon les époques, est important : elle ne dessert pas moins de neuf paroisses, contribue à la vie économique, sociale et culturelle de la localité. Saisonniers et ouvriers sont employés à la construction et à l’entretien de l’important patrimoine immobilier, à l’exploitation agricole et forestière et aux tâches domestiques. Les marécages autour de l’abbaye sont soit assainis, soit convertis en viviers dont les excédents piscicoles sont vendus au marché, les terres sont défrichées et mises en culture, les gisements de pierre calcaire et de terre à briques des alentours sont exploités. D’un gris légèrement brunâtre, le calcaire lédien était connu sous le nom de pierre de Baelegem. Une petite dizaine de ces carrières de pierre à ciel ouvert ont pu être recensées. Au terme de leur exploitation, à la fin du XVIIIe siècle, elles ont été boisées.

Des artistes de renom travaillent à l’embellissement des lieux tandis que la ferveur de la communauté fluctue en fonction des circonstances historiques et de la personnalité de ses abbés. À l’aube du XIVe siècle, elle accueille les reliques de saint Blaise, offerte par Marguerite d'York, épouse du duc Jean II de Brabant, et attire les pèlerins. Ancien médecin, devenu évêque de Sébaste en Cappadoce, ce martyr des débuts de l’Église est très populaire au Moyen Âge. Patron de nombreuses institutions hospitalières, il est invoqué contre la peste et les infections cutanées. La nouvelle vocation de l’abbaye attirent échoppes de marchands et auberges qui forment une petite bourgade autour d’elle.

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