L'Abbaye de Hohenbourg (Altitona ou Altodunum dans l'ancienne désignation celtique) fut fondé en 680 par Sainte Odile. Le couvent de Hohenbourg connut un essor exceptionnel au cours de la moitié du XIIe siècle avec l'arrivée en 1150 de l'abbesse Relinde († 1176). C'est elle qui introduit dans la communauté la règle de saint Augustin.
À la mort de Relinde, Herrade de Landsberg († 1195) lui succéda. Herrade appela en 1178 les Prémontrés d'Etival pour administrer l'abbaye, puis fonde vers 1186 l'abbaye de Truttenhausen. L'abbaye de Hohenbourg fut incendiée et réparée à plusieurs reprises: en 1115, 1200, 1224,1243, 1277, 1301,1365, 1400 et 1473. En 1546 un incendie détruit entièrement le couvent de Hohenbourg et marque la fin de l'abbaye de femmes. En 1648 l'Alsace devint française, les Prémontrés reconstruisent Hohenbourg entre 1649 et 1650. Un nouvel incendie ravage l'abbaye vers 1681 qui est reconstruit par les Prémontrés. En 1791 au cours de la Révolution, l'abbaye est vendue comme biens national. Vers 1796 le chanoine François Louis Rumpler rachète le tout et devient propriétaire du couvent jusqu'en 1806 année de son décès. De 1806 à 1853 plusieurs propriétaires deviennent acquéreur du site. En 1853, monseigneur André Raess (1794-1887), évêque de Strasbourg, rachète le mont Sainte-Odile et fait appel aux religieuses de la Congrégation des Sœurs franciscaines de la Miséricorde de Reinacke pour administrer le lieu. En 1988 le Pape Jean-Paul II visite le lieu. En 2006 d'importants travaux de réaménagement de réhabilitation permettent de mieux recevoir les nombreux fidèles. L'église du mont Sainte-Odile est élevée au rang de basilique pontificale.
L'abbaye de Hohenbourg (Mont Sainte-Odile) était située sur la commune d'Ottrott (canton de Rosheim) à 763 mètres d'altitude. Le massif du Mont Sainte Odile est délimité au sud par la vallée de Barr (Kirneck) , au nord par la vallée de Boersch (Ehn) et à l'est par le Piémont des Vosges. L'abbaye occupait une situation privilégiée construit sur un plateau rocheux, au milieu des forêts, dominant la plaine d'Alsace. avec en particulier du sud vers le nord la ville de Barr et les villages de Heiligenstein, Saint-Nabor, Ottrott, Klingenthal et Boersch.Le territoire de Hohenbourg est délimité par le mur païen et relevait du duché d'Alsace, puis de l'empire.
La légende rapporte que sainte Odile vint au monde aveugle et que son père, le duc Aldaric qui s'attendait à la naissance d'un fils en fut tellement irrité qu'il voulut la faire périr. A la demande de sa mère Bereswinde belle sœur dit-on du roi Childéric,la nourrice cacha la jeune enfant au monastère de Palme en Bourgogne (aujourd'hui Baume-les-Dames).Elle recouvra la vue, au moment même où elle fut baptisée par saint Erhard et son frère saint Hidulphe. Mais ce miracle n'eut aucune influence sur les sentiments peu paternels d'Etichon. Il maltraita même tellement le comte Hugo, frère de Sainte Odile, qui n'avait d'autre tord que d'avoir voulu ramener sa sœur à Hohenbourg, que le malheureux jeune homme en mourut. Etichon, pris de remords finit toutefois par se laisser désarmer par la douceur d'Odile et la reçut dans son palais d'Oberehnheim (Obernai). Etichon veut la marier de force, mais elle refuse et va se réfugier outre Rhin. il l'a poursuit par monts et vaux afin de la forcer à céder à sa volonté. Elle est sur le point d'être atteinte, lorsque le rocher sur lequel elle priait s'ouvre et se dérobe miraculeusement aux mains duc duc.Voyant la volonté de Dieu se manifester aussi ouvertement, le duc consent à ne plus la contrarier et lui donne le château de Hohenbourg qu'elle transforme en asile pour jeunes filles pieuses de la noblesse austrasienne et bourguignognes. Après la mort d'Etichon en 700 et de sa femme Bereswinde, qui furent enterrés à Hohenbourg, sainte Odile fonda un nouveau monastère au bas de la montagne et lui donna le nom de Niedermunster. D'après la tradition, la mort de sainte Odile remonte au 13 décembre 720.