Abbaye de Reichenau - Définition

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Introduction

Saint-Georges à Oberzell

Reichenau est une île dans le lac de Constance (Bodensee) et, par extension, son abbaye.

Aujourd'hui, la municipalité de Reichenau est dans le district de Constance, dans le Land du Bade-Wurtemberg.

Depuis l'année 2000, l'île, avec son abbaye, est inscrite au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco.

L'île

Géographie et économie

L'île se trouve dans la partie occidentale, le Untersee, du lac de Constance, entre Constance et les chutes du Rhin près de Schaffhouse où ce fleuve quitte le lac de Constance.

L'île est liée depuis 1838 par un barrage au continent. Le point le plus élevé de l'île se trouve à 438 m d'altitude, 43 m au-dessus du niveau du lac.

Grâce à l'inertie thermique du lac de Constance, au foehn des Alpes et du grand nombre de jours ensoleillés, le climat de Reichenau est particulièrement doux, permettant la culture maraîchère et de fruits. Un peu de vin est également produit aux Reichenauer Hochwart.

Géologie

L'île est constituée de moraine déposée à la fin de la dernière glaciation (Würm).

Le monastère

Histoire

Saint Pierre et Paul à Niederzell

Le monastère est fondé en 724 par l'évêque missionnaire saint Pirmin, et jouit du soutien des rois carolingiens.

La première apogée du monastère se situe à la fin du VIIIe siècle et au IXe siècle. Waldo (v. 740 - † 814 à Paris), abbé de 786 à 806, est le fondateur de l'école de Reichenau.

Haito (Heito) (v. 762 - † 836), abbé de 806 à 823 puis évêque de Bâle, est l'initiateur de la première cathédrale à Mittelzell, et Hatto Ier (Hatton) (v. 850 - † 913), abbé de 888 à 891, puis archevêque de Mayence, construit l'église Saint-Georges à Oberzell.

Le seconde grande période de Reichenau se situe à l'époque des rois Ottoniens, vers l'an mille, avec les évêques « dorés » Witigowo abbé de 985-997, Immo (1006-1008) et Berno (1008-1048). À cette époque Reichenau est une école d'écriture célèbre qui produit les fresques de l'église Saint-Georges ou l'historiographie du célèbre chroniqueur Herman de Reichenau(† 1054), surnommé Hermann le Contrefait. Une dernière époque de splendeur de l'abbaye aura lieu pendant le règne de l'abbé Diethelm de Krenklingen (1169-1206).

Le bas Moyen Âge verra un rapide déclin du monastère, malgré plusieurs tentatives de réforme. En 1402, il n'y a plus que deux moines.

Au XVe siècle, l'idéal monastique bénédictin reprend du lustre et la cathédrale de Mittelzell est agrandie avec un chœur gothique tardif ; le chroniqueur Gallus Oehem écrit une histoire du monastère.

En 1540, Markus de Knöringen renonce à diriger l'abbaye et se retire à l'évêché de Constance. Reichenau n'est plus qu'un bureau d'administration avec douze moines. L'auto-suffisance de la communauté spirituelle sur l'île prend fin avec la dissolution du monastère en 1803, à cause des lois de sécularisation.

Une petite communauté de bénédictins vit à nouveau sur l'île depuis 2001.

Création légendaire

L'île Reichenau appartenait au domaine d'un aristocrate nommé Sintlas qui habitait le château de Sandeck sur la commune actuelle du Salenstein à l'opposé de la rive suisse. De ce fait, l'île s'est d'abord appelée Sintlas-Au ou Sindleozesauua.

Quand saint Pirmin arrive à Untersee en 724, Sintlas lui demande de construire une chapelle dans la région. Pirmin choisit l'île de Reichenau. Elle était couverte d'une forêt vierge peuplée de serpents, de crapauds et d'insectes.

Pirmin fit des miracles : une source jaillit là où il mit pied sur l'île. La vermine s'enfuit en trois jours en nageant sur le lac.

Pirmin et ses compagnons défrichèrent les lieux pour rendre l'île habitable puis fondèrent un premier monastère.

Culture

Le monastère était un des centres culturels et scientifiques importants des royaumes carolingiens et Ottoniens du Haut Moyen Âge.

Entre autres, le Reichenau était la résidence de l'abbé Walahfrid Strabo qui écrit en 824 Visio Wettini, et en 827 le premier ouvrage botanique, Liber de cultura hortorum ("Les Soins des jardins").

Le plus important et influent abbé de Reichenbau fut Hatto II de 888 à 913. Nommé archevêque de Mayence en 891, il fut chancelier et conseiller du roi Arnulf de Carinthie. Hatto accompagne à Rome le roi qui est couronné empereur par le pape en 895. Il y reçoit des mains du pape Formose (891-896) les reliques de saint Georges, point de départ de l'église abbatiale du même nom.

Après le décès d'Arnulf en 899, Hatto devient régent de l'héritier, Louis IV, qui meurt à 18 ans en 911. Lui succèdera, comme roi des Francs de l'Est (Franconie) un neveu d'Arnulf, Conrad Ier.

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