L’ancienne abbaye de Saint-Ghislain était un monastère fondé vers 650, sur la Haine (Hainaut, Belgique) par Saint Ghislain. Devenue bénédictine au Xe siècle l’abbaye fut supprimée en 1796. Il n’en reste que très peu de vestiges. Elle donna son nom cependant à la ville de ‘Saint-Ghislain' qui se développa autour de l’abbaye.
Saint Ghislain, le fondateur, est d’origine franque. Il s’installe comme ermite dans une forêt du Hainaut. La présence de disciples près de sa ‘celle’ (cellule) forme une petite communauté autour de ce qui est appelé la Celle Saint-Pierre.
Une légende rapporte que Dagobert Ier, lors qu’une chasse à l’ours dans la région est impressionné de ce que l’ours qu’il poursuit (une ourse avec ses petits) se réfugie auprès de Ghislain, l’ermite. Cette légende explique le nom antique du lieu : Ursidongus, c'est-à-dire la ‘tanière de l’ours’.
L’endroit est donné par le roi d’Austrasie à Ghislain pour qu’il y fonde un monastère pour lui et ses disciples. Généreux, le roi Dagobert Ier continuera à soutenir la fondation. Le monastère est construit vers 650 et son église consacrée par Saint Aubert, évêque de Cambrai. Longtemps il continue à être connu comme ‘la Celle-Saint-Pierre’. Du saint fondateur l’on sait qu’il était proche de Saint Amand et conseiller spirituel des deux sœurs, Sainte Waudru et sainte Aldegonde. La première fonde un oratoire autour duquel se développera la ville de Mons, et la seconde un monastère à Maubeuge.
Saint Ghislain, abbé, dirige son monastère durant une trentaine d’années. À sa mort, aux environs de 680, le nombre de moines est grand. Ghislain est enterré dans son monastère, où son tombeau devient lieu de pèlerinage.
Les comtes de Hainaut, dont le fief est alors réduit, s’intéressent au bourg naissant cependant. Godefroy fait construire une enceinte à Saint-Ghislain. La sécurité permet au monastère et au bourg de renaître. En 1055, Baudouin Ier, comte de Hainaut fait de nouvelles donations territoriales.
Peu après laffaire du dragon un incendie détruisit l’abbaye. Les travaux de restauration durent longtemps et se terminent avec l’église, en 1183. Les reliques du saint reçoivent une nouvelle châsse.
La période des croisades (deuxième croisade) fut difficile pour les moines mais ils ne furent pas particulièrement inquiétés. Ils accompagnèrent de leurs jeûnes et prières les comtes de Hainaut, fort engagés dans ces expéditions en Terre Sainte.
En 808 les travaux commencent pour l’érection d’une église sur le tombeau de Saint Ghislain. Un certain Eléphas est alors abbé du monastère. L’église est achevée en 822 et consacrée par l’évêque de Cambrai, C’est sans doute à cette époque que le monastère commence à être connu comme abbaye de Saint-Ghislain.
La bienveillance des seigneurs locaux, encouragée par le prestige de l’abbaye, fait que les possessions augmentent au point d’attirer des convoitises. Après la défaite de Régnier I, comte de Hainaut, le pays est dévasté par les Normands (fin du IXe siècle). Saint-Ghislain n’est pas épargné. L’abbaye et son église sont mises à sac. Un moine parvient à sauver les restes et reliques du Saint en les mettant en sécurité.
Pendant de nombreuses années le monastère est laissé à l’abandon. Des clercs s’y installent, mais sans esprit religieux. La désorganisation et la misère s’installent.
À la demande de l’évêque de Cambrai, Gérard de Brogne visite la communauté désorientée vers 931 et y introduit la règle de Saint Benoît. Saint-Ghislain devient officiellement une abbaye bénédictine dont Gérard de Brogne est l’abbé durant quelque temps. Un incendie en 938 cause de sérieux dommages.