Introduction
Le mot adjuvant vient du latin adjuvare qui signifie « aider » ou « aide ». Dans le domaine médical et vétérinaire, un adjuvant immunologique (ou Immunoactivateur ; Immunoadjuvant ; Immunopotentialisateur ; Immunostimulant) est une substance qui - quand elle est administrée (avalée, inhalée, injectée...) conjointement avec un antigène - stimule, active, prolonge, renforce, potentialise ou module le système immunitaire, bien que cette substance n'ait pas elle-même et en soi de vertu antigénique.
C'est Gaston Ramon qui, en 1925, « instaure le principe des substances adjuvantes et stimulantes de l'immunité, technique qui permet d'obtenir des sérums plus riches en antitoxines en joignant au vaccin une substance irritante pour les tissus ».
Divers adjuvants sont ainsi couramment utilisés par les fabricants de vaccins pour « surstimuler » le système immunitaire, afin d'augmenter la réponse à un vaccin. Dans le cas des vaccins, la notion d'adjuvant immunologique recouvre toute substance ajoutée pour accélérer, prolonger ou renforcer la réponse immune spécifique induite par le vaccin (réponse orientée vers l'antigène ciblé par le vaccin) quand il est utilisé conjointement avec cet adjuvant.
Principe
Ces substances sont des adjuvants (médicamenteux ou vaccinaux) qui agissent au niveau humoral et/ou cellulaire, avec deux modes d'action possibles (selon la molécule utilisée) :
- réponse antigène-spécifique (réponse immune déclenchée pour un antigène ou un groupe étroit d'antigènes).
- réponse immune exacerbée pour une variété d'antigènes plus large; ce type d'adjuvant est plus rarement utilisé en médecine car pouvant aussi affecter des espèces de microbes non-cibles (des bactéries utiles de l'intestin par exemple), voire induire une réaction excessive de l'organisme. L'hypothèse explicative est que certaines familles ou catégories de pathogènes (bactéries, protozoaires) sont toujours normalement reconnue par le système immunitaire inné ; La reconnaissance innée de ces microbes ou parasites serait liée au fait qu'ils présentent toujours certains agencements (patterns ou motifs) typiques de protéines ou molécules de surface. Ces motifs moléculaires particuliers seraient une sorte de signature, systématiquement reconnue - de manière innée - par le système immunitaire de leurs hôtes, via les « récepteurs de type Toll ». Ces « signatures» sont appelées motifs moléculaires associés (« Pathogen-associated molecular patterns » ou PAMPs ou PAMP pour les anglophones).
L'inoculation dans un organisme d'un de ces « motifs moléculaires » par une voie anormale (ex : piqure, blessure, morsure), puis sa détection par le système immunitaire suffisent à activer certains processus immunitaires qui semblent - si la dose est suffisante, mais non excessive - renforcer l'efficacité vaccinale, la juste dose pouvant varier selon les individus, leur âge et d'autres facteurs encore mal appréciés.
Il existe aussi une controverse à propos de l'innocuité de certains de ces PAMPs, ou quant aux risques de problèmes auto-immuns pouvant être induits par ce type de thérapie.
L'efficacité thérapeutique de beaucoup de modificateurs biologiques de réponse est liée à leur caractère immunoadjuvant antigène-spécifique.
Utilité, usages
Ces produits sont utilisés comme :
- moyen de « doper » le système immunitaire de patients plus ou moins immunodéficients (personnes âgées)
- additifs de vaccins (avec éventuel rôle conjoint de conservateur) ; on parle alors souvent d'adjuvants vaccinaux. Ces derniers permettent de diminuer les coûts de revient des vaccins, ou d'en produire plus rapidement une quantité plus importante avec une substance vaccinante qui ne serait disponible qu'en quantité restreinte.