Eva Joly instruisit l'affaire Elf avec Laurence Vichnievsky
L'entreprise d'extraction et de distribution pétrolière Elf-Aquitaine a été impliquée dans de nombreuses affaires médiatiques comme par exemple l'affaire des avions renifleurs au début des années 1980. Ce que l'on nomme l'« affaire Elf » est une vaste et longue affaire politico-financière qui a éclaté en 1994, suite à une enquête de la commission des opérations boursières (aujourd'hui AMF) sur le financement de l'entreprise textile Bidermann par Elf entre 1989 et 1993. L'instruction du juge Eva Joly va rapidement mettre au jour un impressionnant réseau de corruption, mettant en cause politiques et grands patrons. L'entreprise, basée en France, est devenue au fil des fusions un géant du pétrole et aurait bénéficié de la bienveillance de l'exécutif français qui considère l'approvisionnement en pétrole comme un domaine stratégique.
Les différents volets de l'affaire Elf
Affaire Bidermann
Affaire Dumas (qui est aussi un volet de l'affaire des frégates de Taïwan)
Politique africaine de la France dans les années 1990
À l'époque de l'Affaire Elf, François Mitterrand s'est engagé en Afrique pour soutenir ses alliés francophones Bantous, notamment au Rwanda, au Zaïre et en Congo Brazzaville contre la volonté de mainmise sur leurs richesses par les anglophones venus de l'Est, et, par la même occasion, de protéger les intérêts d'ELF, alors sous contrôle du gouvernement français. La justice française n'en poursuit pas moins ses investigations sur les implications politiques et financières de cette affaire.
Les protagonistes de l'affaire Elf
Les dirigeants d'Elf : Loïk Le Floch-Prigent, Alfred Sirven, André Tarallo
Les intermédiaires : André Guelfi, Hubert Le Blanc-Bellevaux, Pierre Lethier, Didier Holzer, Nadhmi Auchi, Nasir Abid
Les politiques : Charles Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Roland Dumas, Jean-Jacques de Peretti (époux de Christine Deviers-Joncour)
Chronologie
Lundi 4 novembre 2002 jusqu'au 25 novembre, procès devant la Cour d'appel de Paris, de Roland Dumas, Christine Deviers-Joncour, Gilbert Miara, Loïk Le Floch-Prigent et Alfred Sirven. Jugement prévu pour le 25 janvier 2003.
Mercredi 29 janvier 2003, l'ancien ministre socialiste Roland Dumas est relaxé en appel. L'ancien PDG Loïk Le Floch-Prigent est condamné à 30 mois de prison ferme.
Mercredi 12 novembre 2003, jugements du procès qui s'est tenu de mars à juillet 2003 devant la 11e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris sous la présidence de Michel Desplan.
L'ancien PDG, Loïk Le Floch-Prigent est condamné à 5 ans de prison ferme et à 375 000 euros d'amende.
L'ancien directeur des affaires générales, Alfred Sirven est condamné à 5 ans de prison ferme et à 1 million d'euros d'amende.
L'ancien « Monsieur Afrique », André Tarallo est condamné à 4 ans de prison et à 2 millions d'euros d'amendes.
Vendredi 1er octobre 2004, réquisitoire du procès contre Alfred Sirven et ses présumés complices, au tribunal correctionnel de Paris, pour l'usage d'un faux passeport lors de sa fuite aux Philippines. Le Procureur de la République réclame une amende de 60.000 euros à l'encontre de Alfred Sirven.
Le procès en appel a débuté en octobre 2004. Il est prévu de se dérouler jusqu'au 8 décembre 2004.
Samedi 12 février 2005, décès d'Alfred Sirven, suite à un malaise cardiaque.