α Ursae Minoris Étoile polaire (Polaris) | |
![]() Polaris vue par le Télescope spatial Hubble. | |
Données d'observation (Époque J2000.0) | |
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Ascension droite | 02h 31m 48,7s |
Déclinaison | +89° 15′ 51″ |
Constellation | Petite Ourse |
Magnitude apparente | +1,97 |
Magnitude absolue | ? |
Distance | 431 ± 27 al (132 ± 8 pc) |
Type spectral | F7:Ib-II |
Autres désignations | |
α UMi (Bayer), 1 UMi (Flamsteed), HR 424, HD 8890, BD+88 8, SAO 308, ADS 1477 A, CCDM J02319 +8915A, FK5 907, HIP 11767 |
Alpha Ursae Minoris (α Ursae Minoris / α UMi) est l'étoile la plus brillante de la constellation de la Petite Ourse. Elle est connue pour correspondre avec une bonne précision à la direction du pôle nord céleste, ce qui lui vaut l'appellation commune d'étoile Polaire ou plus simplement Polaire. Sa distance angulaire au pôle céleste est aujourd'hui d'environ 0°45'. Du fait de cette propriété cruciale pour le repérage, en particulier dans le contexte de la navigation, toutes les civilisations ou presque lui ont donné un nom traditionnel. On trouve ainsi le nom traditionnel d'origine latine Polaris, mais également bien d'autres.
Du fait de sa position quasiment confondue avec la direction de l'axe de rotation terrestre, toutes les autres étoiles du ciel paraissent tourner autour d'elle, et elle ne se couche jamais dans l'hémisphère nord, tandis qu'elle n'est jamais visible dans l'hémisphère sud.
Bien que Shakespeare ait écrit « Je suis aussi constant que l'étoile polaire », le pôle nord céleste change en fait de position au fil des siècles du fait de la précession des équinoxes, c'est-à-dire un lent changement de la direction de l'axe des pôles terrestres. L'axe des pôles terrestres évoluera jusqu'à atteindre une direction au plus proche de celle de Polaris le 24 mars 2100, après quoi il s'en éloignera pendant plusieurs millénaires, jusqu'à en devenir distant d'environ 45 degrés.
Il y a 4000 ans, l'étoile Polaire était Thuban (α Draconis) ; dans un futur lointain, l'honneur passera à Véga (α Lyrae).
L'utilité de Polaris comme aide à la navigation (elle s'appelle aussi Stella Maris, étoile de la mer) est attestée depuis les plus anciennes écritures assyriennes. Il est facile de trouver Polaris en suivant la ligne tracée à partir de β Ursae Majoris (Merak) à travers α Ursae Majoris (Dubhe), les deux étoiles au bord droit de la « casserole » caractéristique de la Grande Ourse. On peut aussi, à l'opposé, suivre la portion droite de la pointe centrale du « W » de Cassiopée.
À notre époque, Polaris n'a pas d'équivalent au voisinage du pôle sud céleste ; l'étoile la plus proche du pôle sud céleste, σ Octantis, est très peu lumineuse. Cependant la Croix du Sud pointe vers le pôle sud et est utilisée pour le repérer (quoiqu'avec moins de précision qu'avec Polaris, en ce qui concerne le pôle nord).
Parmi les nombreux noms de Alpha Ursae Minoris, il y a celui d'origine grecque Kinosura, ou Cynosura (réminiscence du fait que la constellation initiale dont faisait partie cette étoile était un chien), ainsi que Yilduz, Mismar, Navigatoria, Tramontana, Phoenice (allusion à sa nature circumpolaire), Polyarnaya, et Alruccaba, parfois orthographié Alruccabah ou Al'rukaba.