Année sans été - Définition

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Causes

Dépôts sulfurés mesurés dans une carotte prélevée au Groenland. Le pic de 1816 correspond à l'érution du Tambora, les carottes ont révélé un pic antérieur en 1810 correspondant à une perturbation consécutive à l'éruption d'un volcan inconnu en 1809.

On estime maintenant que ces dérèglements étaient dus à des éruptions volcaniques produites du 5 au 15 avril 1815 par le mont Tambora sur l'île de Sumbawa dans les Indes occidentales néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie), éjectant dans les couches supérieures de l'atmosphère des quantités immenses de poussière volcanique et d'aérosols sulfurés.

D'autres volcans étaient en activité à des dates voisines :

  • Un - ou des - volcan(s) non identifié(s) en 1809
  • La Soufrière sur Saint-Vincent dans les Caraïbes en 1812
  • Le Mayon aux Philippines en 1814

Ces autres éruptions avaient déjà produit une quantité substantielle de poussière atmosphérique. Comme il arrive souvent à la suite d'une éruption volcanique massive, les températures tombèrent dans le monde entier puisque moins de lumière solaire parvenait à traverser l'atmosphère.

À côté de ces causes directes, l'activité solaire avait de nouveau faibli depuis 1800 environ (minimum de Dalton). Le cinquième cycle solaire fut ainsi particulièrement faible. Le contexte dans lequel eurent lieu ces éruptions était donc déjà favorable à une faiblesse des températures.

Un exemple : la misère à Heiligenstein

Léonard Nebinger (né en 1794), qui fut maire de Heiligenstein, raconte de façon saisissante dans ses mémoires cette année épouvantable :

1817 fut une année d'une invraisemblable cherté. Le quart de blé valait 150 francs. Il y eut peu de vin et il était aigre. Huit jours avant les vendanges la neige tomba jusqu'à la hauteur d'une moitié de chaussure, si bien qu'en grand nombre les ceps se brisèrent et que de nombreux arbres sur le ban de la commune et dans la forêt rompirent sous la neige. Cette année-là on ne put travailler le sol des vignes tant il avait plu. Dans ce trimestre de disette un ohm de Klevener de 1811 valait 80 francs, un quarteau de blé 150 francs, un sac de pommes de terre 24 francs, une mesure de haricots de 15 à 16 sous. Les paysans sur le marché n'arrivaient plus à savoir ce qu'ils devaient demander, si bien que plus d'une fois, quand ils avaient exagéré, les gens renversaient ce qu'ils avaient sur leur étalage et les pauvres, qui se tenaient derrière eux le leur volaient, imités souvent par les gradés allemands qui étaient encore dans la région. Les pauvres allaient en forêt, dans les coupes, cueillaient des herbes, les faisaient cuire, les hachaient comme du chou et les mangeaient. Mais tout ce qu'on arrivait à manger cette année-là ne nourrissait pas, si bien que les gens avaient encore faim une heure après. Bien des gens périrent d'inanition dans les environs de Strasbourg et l'on trouva deux enfants morts dans un champ de trèfles où ils avaient mangé de jeunes pousses.
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