En conséquence de toutes ces ponctions illicites, les aqueducs et autres canaux transportant de l'eau subissaient de nombreuses désagrégations. En cela, l'adduction d'eau se faisait autant que possible par des conduites souterraines en pierre recouvertes de ciment spécial. Il y avait de nombreux points de contrôle, et il ne fallait pas qu'il y ait de dépôt. Les conduites à l'air libre étaient utilisées en grande partie aux abords de la ville; elles reposaient sur des structures de maçonnerie solide ou sur des arches. Selon leur emplacement et leurs dimensions, elles étaient soit en terre cuite, en plomb, en bois ou même en cuir.
Le plus souvent, les dégâts commis sur les aqueducs proviennent des agissements des propriétaires riverains qui endommagent les conduits de plusieurs façons. En effet, ils vont plus loin que prélever de l'eau sur les aqueducs. Ils vont jusqu'à occuper par la construction de bâtiments ou par la plantation d'arbres les zones qui, selon un sénatus-consulte promulgué en 11 avant J.C., doivent pourtant rester libres autour des aqueducs. Les arbres sont les plus nuisibles car leurs racines font éclater les voûtes et les murs latéraux des édifices. Ils vont même jusqu'à faire passer des chemins vicinaux et des sentiers au travers des canalisations elles-mêmes. Finalement, ils interdisent l'accès en s'appropriant les terrains en question.
Les pouvoirs publics romains n'enlevaient pas aux particuliers leurs terrains même ceux qui étaient d'utilité publique. Lors de la construction des aqueducs, si un propriétaire s'opposait à cette construction en ne voulant pas vendre sa parcelle de terre, l'Etat romain lui payait la totalité du champ, et, après avoir délimité le terrain nécessaire, il lui revendait le champ afin que, dans leurs limites, le domaine public et le domaine privé aient chacun leurs pleins droits. Beaucoup de ces propriétaires, cependant, non seulement après avoir envahi ce terrain, percent les parois des conduits et un peu partout détournent de l'eau, aussi bien ceux qui ont reçu la concession que ceux qui n'en ont pas et profitent de l'occasion pour prélever de l'eau publique.