L'arséniate de cuivre chromé, également appelé arséniate de cuivre chromaté, ou CCA, est l'un des pesticides du bois aux principes fongicide et insecticide, notamment utilisé en marine contre les tarets.
Sa diffusion débute dans les années 1930 et il est utilisé pour le traitement des bois, de résineux notamment, destinés à être exposés aux intempéries, avec l'inconvénient, en raison de l'oxydation du cuivre, de donner au bois une teinte verte. Il s'est montré très efficace mais toxique et cancérigène et il est pour cette raison interdit dans de nombreux pays.
Ce produit a été breveté en 1934. Il a été commercialisé ou l'est encore sous forme de sels ou oxydes en phase aqueuse, injecté dans le bois par imprégnation sous vide.
Les CCA étaient réputés théoriquement se fixer dans les membranes des cellules du bois en ne laissant que des traces de produit résiduel à l’état libre dans le bois et à sa surface, mais des cas d'empoisonnement mortels d'animaux (chiens) ayant mâché des copeaux, et des cas de pollution du sol ou du sable sous les jeux d'extérieurs en bois pour enfants, voire des pollutions de puits (USA), ont montré que ce produit, une fois exposé aux pluies, pouvait migrer et polluer l'environnement (notamment en contexte acide, où certains champignons pourraient alors absorber et bio-concentrer l'arsenic et le chrome lessivé à partir du bois acidifié).
Il est susceptible d'avoir de graves effets directs et indirects sur les ressources halieutiques et les écosystèmes touchés.
Un des problèmes est le devenir des déchets (copeaux, sciure). Le bois traité à l'ACC ne doit jamais être en contact avec l'eau potable, ni brûlé (la fumée et les cendres sont très toxiques). Au Canada, un groupe de travail réunissant des représentants de l'industrie du traitement des bois, du secteur de la vente du bois aux détail, avec Environnement-Canada, Santé-Canada, et l'ARLA, ainsi qu'avec des universitaires, doit produire des lignes directrices pour mieux sensibiliser les utilisateurs à la manipulation et à l'élimination des produits du bois traités avec un agent de préservation.
En condition acide, certains champignons se montrent capables d'extraire jusqu'à 50 % de l'arsenic et des taux significatifs de cadmium du bois traité et réduit en sciure.
Il est utilisé ou l'a principalement été pour traiter les types de bois suivants :
Les acheteurs devraient refuser tout bois traité à l'ACC présentant des cristaux ou résidus de l'agent de préservation en surface. Les utilisateurs manipulant ou travaillant ce bois devraient porter des gants et des chemises à manches longues et un masque antipoussières, des lunettes de protection, des gants lors du sciage, sablage, ponçage, rabotage ou autre mise en forme ou tout autre usinage du bois traité, pour éviter le contact cutané avec la sciure ou l'inhalation ou ingestion de celle-ci, en travaillant à l'air libre, mais non sous la pluie. Ils devraient se laver les mains et toute partie exposée de la peau avant de manger, de boire ou de fumer. Les vêtements devraient être lavés (séparément des autres vêtements) avant d'être à nouveau portés. les déchets sont à considérer comme déchets toxiques et déchets dangereux.
Toutes chutes, sciures, poussières, copeaux et autres débris de construction doivent enlevés et éliminés conformément à la réglementation en vigueur.
En cas de suspicion d'empoisonnement, contacter le centre anti-poison local.
Si des enfants doivent être en contact avec du bois traité, le risque sanitaire est supposé plus important. L'Institut national de santé publique du Québec fait la recommandation suivante : « Bien qu'il ne soit pas nécessaire de démolir les structures ayant encore une durée de vie utile, il apparaît important de les sceller avec une teinture à base d'huile (ex : huile de lin) à tous les 2 ans et ce, surtout dans les aires de jeux, les parcs municipaux et les installations scolaires ». En fin de vie, ce bois devra être traité comme déchet toxique.