L'asthme professionnel est défini comme : « Une maladie caractérisée par la limitation du débit d'air expiré et / ou une hyper-réactivité bronchique dues à des causes et affections attribuables à l’environnement de travail et non pas à des stimuli rencontrés en dehors du travail. »
L’Asthme est défini comme une maladie respiratoire causée par une constriction des bronches (bronchospasme) responsable d’une diminution du débit aérien dans les voies respiratoires. Elle est synonyme de difficulté respiratoire, d’oppression thoracique, irritation nasale, avec toux et de sifflements bronchiques. La premier médecin à utiliser ce terme en référence à une affection médicale est Hippocrate en 450 avant JC, qui estimait déjà que certaines professions, les tailleurs, les pêcheurs et les métallurgistes étaient plus susceptibles que d’autres d'être touchés par la maladie. Bien que de nombreuses recherches aient été effectuées depuis, la composante inflammatoire de l'asthme n’a été reconnue que dans les années 1960.
Aujourd'hui, l’ asthme affecte jusqu'à 15% de la population canadienne (et cela est aussi vrai pour d'autres pays développés), et ce taux a été multiplié par quatre au cours des 20 dernières années. Diverses raisons peuvent être avancées pour expliquer cette augmentation - Bien sûr, un meilleur diagnostic et un accès plus facile aux techniques médicales, ainsi qu'une plus grande sensibilisation à l'égard de la maladie ont joué un rôle majeur. Mais, on ne peut nier la part de l'augmentation de la pollution de l'environnement. Les chercheurs ont travaillé sur la relation entre l'environnement et la santé humaine depuis longtemps et l'air que nous respirons est la première cause des maladies pulmonaires comme l’ asthme, la rhinite, les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) etc qui nous affectent aujourd'hui.
Environ 10 à 15% des adultes touchés par la maladie font état d'une aggravation de leur symptômes sur le lieu de travail et une d’une amélioration pendant les périodes d’interruption du travail, ce qui est fortement évocateur d’un asthme professionnel. Ainsi, quand un asthme est provoqué, et non pas seulement aggravé, par les produits auxquels le salarié est exposé au travail, il est considéré comme un asthme professionnel. Aux États-Unis, l'asthme est considéré comme la plus fréquente des maladies pulmonaires d'origine professionnelle. À l'heure actuelle, plus de 400 substances utilisées en milieu de travail ont été identifiés comme ayant des propriétés allergènes ou susceptibles de provoquer un asthme. Leur existence et l'ampleur du problème varient d’une région à l’autre et en fonction du type d’activité industrielle et la liste des allergènes est très longue allant de la poussière de bois (cèdre, ébène, etc), aux persulfates (laque pour cheveux), au Zinc ou encore aux fruits de mer comme les crevettes roses. Par exemple, en France, les industries les plus touchées sont, par ordre d'importance, les boulangeries et les pâtisseries, l’industrie automobile et les coiffeurs. Au Canada, les causes les plus souvent retrouvées sont les poussières de bois d’abord, et ensuite les isocyanates.
Une exposition de moins de cinq ans à un allergène professionnel peut être suffisante pour qu’apparaissent les premiers symptômes d’asthme. Cela dépend si la survenue de l’asthme est due à une exposition prolongée à l'agent causal (avec une période de latence) ou à une exposition unique, mais à une concentration très élevée à un produit irritant (sans période de latence). Les deux éventualités finissent par aboutir à l'asthme. Toux, respiration sifflante, irritation nasale, difficulté à respirer, sensation d’étouffement sont les symptômes les plus courants et leur origine peut être facilement reconnues en posant les questions suivantes :
Si ces symptômes persistent, la personne souffre très probablement d'asthme professionnel. Toutefois, il faut être conscient qu’il peut aussi s’agir d’une personne qui souffrait déjà d’asthme et dont l’état de santé est simplement aggravé par une exposition à des irritants en milieu de travail (asthme aggravé par le travail). Dans ce cas, bien que la maladie entraînera pour celui qui en est atteint des conséquences similaires à celles qui affectent le salarié qui souffre d'asthme professionnel (perte de travail, les frais médicaux, etc), sa maladie ne pourra pas être considérée comme ayant une origine professionnelle.