L'automutilation ne se limite pas aux humains. Les oiseaux et les singes, par exemple, sont également connus pour pratiquer l'automutilation en captivité. Chez les chiens, un trouble obsessionnel-compulsif peut entraîner des blessures auto-infligées, par exemple lécher granulome. Le picage chronique est un symptôme comportemental anormal chez les oiseaux.
Se blesser volontairement est un comportement qui, loin d’être anodin, est généralement révélateur d’un profond mal-être. Dans la mesure où ce comportement aide à surmonter certaines situations ou un quotidien considéré comme trop dur à supporter et permet de retrouver un certain apaisement, un contrôle de soi, il peut devenir une addiction dont il est difficile de sortir ; pour beaucoup de personnes s’installe un phénomène comparable à l’accoutumance, avec une augmentation du nombre, de la fréquence ou de la gravité des blessures.
Assez souvent, on remarque que les personnes qui s’automutilent ont des difficultés à reconnaître, à gérer et à exprimer certains sentiments autrement que par des blessures corporelles. Une première étape peut donc consister à prendre conscience de son mal-être et à l’exprimer d’une façon non destructrice, par exemple par l’écrit ou par la parole.
Les proches d’une telle personne peuvent agir en étant disponible et à l’écoute, en instaurant une confiance réciproque, en proposant leur aide sans insister mais de manière suivie. Il est essentiel pour les proches d’apporter leur soutien sans juger la personne qui se blesse, sans l’obliger à montrer ses blessures ou la punir en cas de rechute.
Le recours à une aide psychologique est généralement nécessaire. Trouver la thérapie et le psychologue ou le psychiatre qui conviennent peut demander du temps et plusieurs changements. Les traitements médicamenteux sont une aide ponctuelle réduisant le mal-être, la fatigue et les tendances suicidaires dans bien des cas mais ne résolvent pas les problèmes à l’origine de l’automutilation. Les personnes qui s'automutilent ne veulent pas se suicider mais bien se punir ou se soulager.
Les rechutes sont fréquentes, les progrès sont souvent lents et effectués « en arrière plan » mais cependant bien réels. Se blesser moins souvent, moins gravement, avoir recours à des méthodes de substitution à l’acte d’automutilation (par exemple dessiner des coupures sur soi ; verser un liquide rouge à l’endroit où l’on a envie de se blesser ; serrer des glaçons dans ses mains) est à considérer comme un progrès significatif. En finir de façon définitive avec l’automutilation demande beaucoup de volonté, or la volonté des personnes qui en souffrent est souvent annihilée par un trouble dépressif. L’automutilation représente l’aspect spectaculaire d’un profond mal-être ; résoudre le problème de l’acte sans comprendre le problème de fond n’est généralement pas suffisant et ne mène alors qu’à le remplacer par d’autres comportements autodestructeurs.
Pour éviter qu'une personne s'automutile, il ne faut pas lui enlever tous les objets qui peuvent être utilisés pour se blesser, sauf en cas de danger vital. En effet, l'automutilation n'est qu'un symptôme, et empêcher les blessures ne résout pas le problème de fond. Sans avoir de substitut pour se soulager ou exprimer son mal-être, être privé brutalement de la possibilité de se faire mal peut aggraver le mal-être, et même provoquer un comportement suicidaire.