Le cercle de Mohr est une représentation graphique des états de contrainte à deux dimensions, proposée par Christian Otto Mohr en 1882.
Dans un graphique où l'axe horizontal représente l'amplitude de la contrainte normale et l'axe vertical représente l'amplitude de la contrainte de cisaillement, le cercle de Mohr est le lieu des états de contrainte en un point P lorsque le plan de coupe tourne autour du point P. Il s'agit d'un cercle centré sur l'axe horizontal dont les intersections avec l'axe horizontal correspondent aux deux contraintes principales au point P.
Ce cercle se construit à partir de la connaissance des efforts extérieurs auxquelles est soumise la pièce. Il permet de déterminer :
La rupture d'un matériau ductile — c'est le cas de la plupart des métaux à température ambiante pour des vitesses de déformation modérées — se fait toujours en cisaillement : l'effort nécessaire pour « arracher » les atomes est beaucoup plus important que celui nécessaire pour faire glisser les atomes les uns sur les autres (voir Déformation plastique). Pour une sollicitation donnée d'une pièce, il faut donc savoir dans quelle section la cission τ (tau) est maximale.
Prenons le cas de la traction simple, ou traction uniaxiale. On sait que lors de cet essai, le faciès de rupture va s'amorcer en faisant une direction de 45 ° par rapport à l'axe de l'éprouvette. Si l'on considère une section droite de l'éprouvette, celle-ci a une aire S0 ; la force F que l'on applique est normale à cette section, on a donc une contrainte normale σ0 qui vaut
et un cisaillement nul.
Considérons une section inclinée ; elle a une aire S1. si l'on projette la force sur la normale à cette section, on obtient une force normale . La contrainte normale σ1 vaut alors
Si l'on projette sur la section, on obtient une force . La cission τ1 vaut alors
Plus la section est inclinée, plus T est grand, mais plus S est grand. La fraction τ = T/S présente un maximum pour une section située à 45 °, ce qui explique le faciès de rupture.
Si maintenant on trace τ = ƒ(σ), on voit que l'on obtient un cercle, le cercle de Mohr.
Cet exemple est repris ci-après de manière calculatoire.
Ci après la photo d'un essai de compression sur béton mettant en évidence le cône de rupture approximativement à 45°.
Ci après la photo d'un essai de traction sur une barre d'aluminium (diamètre 8 mm) .La rupture suivant une ligne à 45° est parfaitement illustrée.
Ci après la photo d'un essai de traction sur une éprouvette d'acier de section rectangulaire 10x3 mm. On remarquera les lignes à +/- 45° au voisinage de la zone rompue et les nombreuses facettes elles aussi à 45°.
Nous étudions ci-après le cas où l'on exerce une traction ou une compression selon les axes x, y et/ou z.
On réalise un essai de traction uniaxiale sur une éprouvette de laquelle on va extraire en un point P une plaquette infiniment petite soumise à un effort uniformément réparti sur une surface orientée suivant l'axe . À l'équilibre, la surface opposée (orientée suivant l'axe ) est soumise à un effort . Cet état est schématisé sur la figure ci-contre.
On notera la contrainte au point P due à l'effort sur la surface dans la direction . On notera son module . De la même manière le module de : σy = 0.
On remarquera que le cisaillement est nul sur les deux surfaces considérées, les directions , sont donc principales et σx , σy sont les valeurs des contraintes principales.
On détermine maintenant l'état de contrainte sur une face qui aurait tourné de α comme représenté sur le schéma ci-contre.
On a les contraintes suivantes :
C'est l'équation d'un cercle de centre et de diamètre σx. Lorsque l'on tourne de -2α sur le cercle, on tourne de α dans la matière. On a la représentation ci-contre.
On observe que le cisaillement est maximal : suivant des direction à ±45 °, ce qui justifie les observations.
Dans ce cas la représentation ne présente pas un grand intérêt car les lieux du vecteur contrainte ne sont plus sur un cercle mais sur la surface délimitée par l'intersection des cercles.