Cergy-Préfecture (urbanisme) - Définition

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Introduction

Les quartiers de la ville nouvelle autour de la dalle de Cergy-préfecture

Cergy-Préfecture est un quartier de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, le plus ancien, qui se développe autour de la préfecture du Val-d'Oise construite en 1970 par Henry Bernard.

La ville nouvelle de Cergy a été construite à partir du milieu des années 1960 à l'emplacement de terres agricoles dont elle n'a rien gardé, ni du découpage parcellaire, ni les chemins vicinaux. Les aménageurs ont dessiné la ville ex-nihilo, sans continuité avec les occupations du sol existant jusque-là.

Le point de départ de la ville nouvelle est le quartier de la préfecture qui constitue le centre-ville de Cergy-Pontoise et qui est traité en dalle.

Genèse du quartier de la préfecture

Paul Delouvrier, délégué général au District de la Région de Paris de 1961 à 1969, est à l'origine de l'aménagement du territoire autour de Paris, dont les villes nouvelles sont un des outils. En 1966 il nomme Bernard Hirsch directeur d’aménagement de Cergy-Pontoise qui le restera jusqu'en 1975. L'urbaniste principal, celui qui lui a donné ses grandes orientations, est Clément-Noël Douady. D'autres architectes et urbanistes ont collaboré au projet, notamment Claude Vasconi et Georges Pancréac’h pour ce qui concerne le quartier de la préfecture.

Maîtrise de l'urbanisme

Un des objectifs majeurs qui a motivé les villes nouvelles fut le refus d’un urbanisme médiocre. Ce qui était considéré comme la plaie des banlieues était l’habitat pavillonnaire implanté anarchiquement qui déstructurait l’équilibre des communes rattrapées par l'urbanisation galopante de Paris.

Les grands ensembles furent l’amorce d’un essor maîtrisé de la croissance urbaine, soucieuse d’un déploiement plus harmonieux de l’habitat. Mais très vite cette maîtrise dut s’accompagner d’une politique de développement des infrastructures, des équipements et de l’emploi.

Les villes nouvelles ne sont pas la réponse devant l’échec des grands ensembles, parce qu’à l’époque il n’y a pas véritablement d’échec de ce type d’urbanisme. Au contraire, elles reprennent le flambeau de cette politique de la ville mais de façon plus profonde, plus globale et plus diversifiée.

L’ambition des villes nouvelles est de constituer un pôle de services urbains pour rééquilibrer l'agglomération, et de développer, en pleine banlieue, un espace véritablement urbain. Il faudrait, à l'instar des urbanistes britanniques, les qualifier de new towns in town. Ce sont de nouveaux quartiers de la ville agrandie de Paris.

L'expérience des villes nouvelles étrangères a montré qu’on ne pouvait créer de nouvelles villes en dehors des réseaux et des flux existants, c'est la raison pour laquelle les villes nouvelles sont installées sur des axes de pénétration de Paris. Les villes nouvelles sont donc situées sur des zones naturelles de développement de l’agglomération : elles accompagnent son évolution, elles lui donnent un cadre sans la contraindre.

En ce qui concerne l’emploi, les exemples de villes nouvelles anglaises montrent que la dépendance à un seul secteur d’activité a été un facteur d’insuccès. Les aménageurs français favorisent la diversité d’emploi.

Dans le secteur nord-ouest, plusieurs sites sont envisagés et plusieurs villes nouvelles sont projetées. Finalement une seule ville nouvelle concentrera le développement de ce secteur de l’agglomération. Le plateau de Cergy et des villages environnants est retenu. C’est une zone vide d’habitant près de Pontoise, à trente-cinq kilomètres de Paris, au-dessus de la dernière boucle de l’Oise.

L'héritage des formes anciennes

L’héritage de la cité-jardin est encore prégnant dans la façon générale de disposer les villes nouvelles autour de Paris, mais aussi dans la relation que les urbanistes entendent instaurer entre la ville et la nature. La plupart des principes d'Ebenezer Howard sont conservés : une relation en réseau des villes nouvelles avec la ville-centre (Paris) pour fonctionner en synergie ; une grande autonomie de la ville par la création d'équipements, de services publics et de lieux d'activité ; l'aménagement de vastes espaces publics ; une accessibilité à tous les revenus.

L'organisation sociale très orientée vers le communautarisme est encouragée, et ceci est en phase avec les aspirations sociales de l'époque (nous sommes à la fin des années soixante). C’est un projet de société ; les premiers habitants des villes nouvelles sont considérés comme des pionniers d'une société moderne et renouvelée. Les premières orientations des urbanistes de Cergy proposent, selon les publicités de l'époque, « un mode de vie nouveau qui se rattache aux plus profondes traditions de la vie urbaine : travailler à proximité de son domicile, dévaler les pentes pour se baigner dans le lac, aller à la campagne ou à la mer le dimanche sans que les retours soient un cauchemar, sortir le soir sans retenir ses places plusieurs semaines à l’avance, profiter de l’animation d’un centre sans souffrir de son bruit, faire rouler ou ranger sa voiture à sa guise, laisser sans risque les enfants aller seuls à l’école, ce mode de vie n’est nouveau que dans la mesure où depuis cinquante ans il a disparu dans des villes étouffées par leur croissance et inadaptées à la voiture.

À Pontoise-Cergy, l’automobile sera remise à sa place, celle d’un instrument commode. »

En ce qui concerne plus particulièrement la forme urbaine, Cergy-Pontoise a eu la chance de bénéficier de l’expérience des villes nouvelles étrangères. Certaines furent des contre-exemples ou des expériences mitigées, d’autres ont profondément marqué la morphologie urbaine de Cergy-Pontoise.

La ville de Radburn dans le New Jersey aux États-Unis, a eu un impact décisif dans la répartition et l’organisation des réseaux. Radburn est une ville réalisée à partir de 1929 dont les unités d'habitation, réalisées par Clarence Stein et Henry Wright, répondent au principe suivant lequel un enfant doit pouvoir marcher jusqu'à son école sans avoir à traverser une rue. Les cheminements de piétons sont séparés de ceux des automobilistes bien qu’ils restent à niveau.

En ce qui concerne le cadre de vie, la ville nouvelle de Tapiola près d’Helsinki en Finlande, a été déterminante. Tapiola fut un exemple pour la mixité du bâti et le rapport réussi de la ville contemporaine avec le cadre naturel. La ville nouvelle finlandaise a mis l’accent sur l’aménagement au sol dans un souci de diversité dans le traitement paysager.

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