Le mot cauchemar est un terme générique utilisé de façon variable pour désigner des manifestations anxieuses et angoissantes survenant pendant le sommeil (Le sommeil est un état naturel récurrent de perte de conscience (mais sans perte de la...).
Cauchemar dérive de cauquemaire, utilisé au XVe siècle. Il est formé de caucher et de mare.
Cauchemar a eu une orthographe différente (En mathématiques, la différente est définie en théorie algébrique des...) en fonction des localités et des époques : cochemare 1694, cochemar 1718, cauchemare, cauquemare (Picardie), cauquevieille (Lyon), chauchi-vieilli (Isère), chauche-vieille (Rhône), chaouche-vielio (Languedoc), cauquemare, quauquemaire (sorcière), cochemar.
La définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) et les caractéristiques communes du cauchemar, en fonction des sources et des époques est celle d'une oppression sur la poitrine ou l'estomac (L’estomac (en grec ancien στόμαχος) est la...), pendant le sommeil, et parfois, par extension, un rêve pénible ou effrayant. Les caractères divergents et l'attribution des causes du cauchemar sont étudiés plus bas.
En latin, il n'existe pas de terme pour désigner le cauchemar. Par contre, il existe le terme incubus qui se traduit par couché sur. Le mot incube apparaît vers 1372 (selon Bloch et Wartburg Dictionnaire étymologique de la langue française - Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...) 1932).
Le terme incube est à l'origine utilisé spécialement par le monde (Le mot monde peut désigner :) ecclésiastique. Il désigne un démon de sexe (Le mot sexe désigne souvent l'appareil reproducteur, ou l’acte sexuel et la...) masculin qui a des relations sexuelles avec les femmes endormies. Cette notion est en rapport direct avec Genèse VI, 1-14, dont Saint Augustin a fait un commentaire dans La Cité de Dieu. Ce commentaire a d'ailleurs été repris pendant l'inquisition par Henri Institoris et Jacques Sprenger dans le Malleus Maleficarum, traité d'Inquisition en 1486. Ce thème de l'enfantement à partir des anges ou des démons n'est pas le seul : il en est question dans Le livre d'Enoch - chapître 7, dans l'ouvrage de Balthazar Bekker en 1694. L'incube a une connotation sexuelle très forte. Mais le produit de ces unions est tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) aussi important.
Des considérations théologiques, le terme incube est passé (Le passé est d'abord un concept lié au temps : il est constitué de l'ensemble...) dans le domaine médical progressivement, pour désigner le cauchemar :
« CAUCHEMAR. s. m. Nom que donne le peuple (Le terme peuple adopte des sens différents selon le point de vue où l'on se place.) à une certaine maladie (La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant, animal...) ou oppression d'estomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelqu'un est couché sur eux : ce que les ignorans croyent estre causé par le malin Esprit. En Latin Incubus, Ephialtis en Grec. In Dictionnaire Furetière édition 1690. »
Et encore Martín Antonio Delrío au XVe siècle, en parlant des incubes, succubes et démons :
« L'oppression toutefois, et quasi-suffocation ne provient pas toujours de la part de ces démons, aussi bien souvent d'une espèce (Dans les sciences du vivant, l’espèce (du latin species, « type »...) de maladie mélancolique que les Flamands appellent Mare, les Français Coquemare et les Grecs Ephialtes, lorsque le malade a opinion d'un pesant fardeau sur la poitrine, ou d'un Démon qui veut faire force (Le mot force peut désigner un pouvoir mécanique sur les choses, et aussi, métaphoriquement, un...) à sa pudicité. »
De même pour Ambroise Paré (Ambroise Paré, né vers 1510 au Bourg-Hersent, près de Laval et mort le...).C'est Dubosquet Louis en 1815 qui va s'attacher, dans sa thèse (Une thèse (du nom grec thesis, se traduisant par « action de poser ») est...) de médecine (La médecine (du latin medicus, « qui guérit ») est la science et la...), à faire remplacer le terme incubus par cauchemar, et à sa suite, les dictionnaires de médecine utiliseront cauchemar.
Hippocrate (Hippocrate le Grand ou Hippocrate de Cos (en grec :...) employait le terme Éphialtès (du grec : se jeter , sur) pour désigner le cauchemar. C'est lui qui décrit le premier les manifestations du cauchemar. Ce terme est désigné dans le sens d'une description médicale plutôt que dans celle d'une superstition. Il sera repris plus tard par le médecin (Un médecin est un professionnel de la santé titulaire d'un diplôme de docteur en...) Oribase (IVe siècle), par Macrobe (400), par Caelius Aurélianus, puis le médecin Aétius (Ve siècle) et Paul d'Égine. Les descriptions du cauchemar par les Grecs ne sont que des traductions de ce qui a été décrit sous le terme Éphialtès. Il est abandonné en France au Moyen Âge, bien que, curieusement, François Boissier de Sauvages de Lacroix, médecin et botaniste français né le 12 mai 1706, utilise le terme Éphialtès pour désigner le cauchemar. Ce terme restera par contre dans la littérature germanique jusqu'à la fin du XIXe siècle.
L'étymologie d'Éphialtès est donc se jeter, sur. Mais à la différence d'incubus, elle exprime plus l'agression violente. Ceci est d'ailleurs conforme à la mythologie grecque.
Il existe deux Géants du nom d'Éphialtès :