Chasseur-bombardier - Définition

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Les chasseurs-bombardiers de la Seconde Guerre mondiale

Fw190 A-3, un nez jaune du III./Jagdgruppen 2, basé sur la côte atlantique française, 1942.
Supermarine Spitfire Mark XIV, avion de chasse de basse altitude équipant des escadrons dédiés au rôle de chasseur-bombardier.
De Havilland DH.98 Mosquito.

Les appareils les plus célèbres dans ce rôle sont le Focke-Wulf Fw 190 allemand, le Hawker Typhoon et le Hawker Tempest, mais d'autres avions de chasse ont été utilisés dans ce rôle avec succès, comme certaines versions du Spitfire ou du North American P-51 Mustang, et des chasseurs vieillissants ou surclassés comme le Hawker Hurricane ou le Republic P-47 Thunderbolt connurent une reconversion réussie comme chasseurs-bombardiers d'appui aérien rapproché. A contrario, le De Havilland DH.98 Mosquito, initialement conçu comme un bombardier léger et rapide désarmé, révéla de bonne disposition en combat aérien, et sa version principale, la FB.VI, fut un chasseur-bombardier de qualité.

Leur technique de bombardement est similaire à celle des bombardiers en piqué, et ils assurent en tant que bombardiers légers des missions d'appui aérien rapproché des unités mobiles en pointe de l'attaque. Ils sont aussi utilisés pour l'attaque des cibles fixes comme des structures de défense fortifiées, des canons anti-aériens (la flak), mais aussi des rampes de lancement de missiles V1. Ils assurent également des missions de maraudeurs et de harcèlement, s'attaquant aux unités radars, aux aéroports, aux colonnes de blindés, de ravitaillement, d'infanteries, aux trains, etc.

Parallèlement, ils conservent des capacités élevées de combat aérien, notamment en basse altitude, grâce à une bonne manœuvrabilité et surtout une motorisation puissante. Ces capacités se réduisent généralement fortement en haute altitude, où d'autres appareils de chasse sont plus adaptés, leur moteur connaissant alors souvent à cette époques des difficultés techniques. Ils sont aptes à assurer des missions d'escorte de bombardiers, d'interception ou de chasse libre. En cas de combat aérien, ils larguaient leurs bombes ou leurs réservoirs supplémentaires avant l'engagement pour éviter d'être handicapés par ce poids supplémentaire.

Aptes au combat tournoyant (dogfight), les chasseurs-bombardiers sont néanmoins généralement surclassés par les performances en virage et les vitesses ascensionnelles des avions de chasse pure. Leur point fort réside essentiellement dans leur vitesse supérieure et leur domination à basse altitude. Ces particularités ont conduit les pilotes de chasseurs-bombardiers à développer des techniques de combat visant à exploiter au mieux les capacités offertes par ce type d'avion. Les pilotes de Fw 190, par exemple, privilégiaient des attaques à une seule passe d'arme, fondant en piqué et à très grande vitesse sur leur cible. La manœuvre défensive d'évitement la plus adaptée à ce type d'appareil était le passage sur le dos accompagné d'un demi-looping en direction du sol et la fuite (Split S).

Leur ligne est généralement trapue, courte, développée autour d'un énorme moteur apte à fournir la puissance requise pour l'emport de bombes ou de roquettes. Ils sont également équipés de mitrailleuses et canons, utilisés pour abattre d'autres avions ou mitrailler les trains, convois routiers, etc. Les modifications apportées lors des différentes versions sont souvent des améliorations de leur motorisation visant à corriger des problèmes de puissance ou de fiabilité, le renforcement des ailes pour augmenter leur capacité d'emport ou permettre la fixation de roquettes anti-char à la fin de la guerre, et le renforcement de leur blindage ventral pour augmenter leur résistance à la mitraille et aux éclats d'obus des défenses anti-aériennes.

Ces appareils connaissaient également des inconvénients importants. Leur énorme moteur, et la structure en ailes basses, gênaient fréquemment la visibilité des pilotes lors des dernières phases des attaques au sol. Leur moteur très puissant généraient un important facteur P, provoquant une poussée sur le côté gênante lors des phases de décollage et d'atterrissage, obligeant le pilote à corriger souvent à l'extrême cette poussée. Le refroidissement de ces moteurs surpuissant nécessitaient une prise d'air de très grande taille pour leur radiateur, ce qui augmentait fortement le risque de retournement en cas d'atterrissage sur le ventre ou d'amerrissage. Les moteurs développés pour ces appareils visaient à maximiser la puissance, aux limites des technologies de l'époque, et la quasi-totalité des appareils construits spécifiquement en tant que chasseurs-bombardiers connurent des problèmes de fiabilité moteur lors de leurs premières versions, leur gagnant ainsi une mauvaise réputation auprès de leurs premiers pilotes. Ces problèmes de motorisation ont généralement été corrigés dans les versions ultérieures, et leur efficacité sur le terrain compensa souvent largement ces inconvénients.

Leur réputation de tueurs de chars fut très importante en Europe, et leur légèreté permit à ces unités de suivre le front, en décollant à partir de pistes temporaires, en liaison radio directe avec les unités de combat terrestre en pointe de l'attaque, permettant ainsi une grande réactivité. L'efficacité des Jagdbomber (en allemand), conduisit les autorités militaires du IIIe Reich à offrir des récompenses aux troupes d'infanteries ayant réussi à abattre un chasseur-bombardier ou à capturer l'un de leurs pilotes, mais aussi à éditer des plaquettes d'information à l'attention des populations civiles ou des troupes, les mettant en garde contre cette menace, dispensant des conseils sur la façon de se prémunir de leurs attaques et généralement accompagnées du cri d'alerte les désignant : « Achtung Jabo ! ». Une relation particulière, mêlée de peur, unit à l'époque sur le champ de bataille les unités chargées de la flak et les pilotes de chasseurs-bombardiers, chacun percevant l'autre comme son pire adversaire.

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