Château de Compiègne - Définition

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Architecture et décors: généralités

Architecture du château du XVIIIe siècle

Façade sur le jardin

Avec ce château construit entre 1751 et 1788, Ange-Jacques Gabriel et Louis Le Dreux de La Châtre réalisent l'un des monuments les plus sobres du grand style Louis XV, celui du projet de Gabriel pour le château de Versailles (le « Grand dessein »), alors même que la construction a été presque entièrement exécutée sous le règne de Louis XVI.

Le terrain est incommode à la fois par l'irrégularité de son périmètre, résultant de l'emprise des anciens remparts de la ville, et par sa dénivellation, toute la partie vers le parc étant en surélévation. Gabriel a su compenser de manière magistrale ces deux irrégularités :

  • le château affecte un plan triangulaire inhabituel : le petit côté est la façade sur la place d'Armes par où se fait l'entrée dans la cour d'honneur, le grand côté la façade sur la rue d'Ulm et l'hypoténuse, la principale façade sur le jardin, positionnée de biais par rapport à l'axe de la cour d'honneur. De manière caractéristique de l'architecture du XVIIIe siècle, cette irrégularité est rendue insensible, à l'intérieur, par le jeu d'une rotule, prévue par Gabriel. Les angles de vues sont étudiés avec soin de manière à gommer le sentiment d'irrégularité du bâtiment.
  • pour le dénivelé, l'architecte n'a pourvu la façade sur le parc que de deux niveaux (un rez-de-chaussée et un étage), mais, depuis le jardin, il a donné une impression d'exhaussement de ce long bâtiment bas en construisant un mur de terrasse. Toutes les autres façades du bâtiment ont trois niveaux (rez-de-chaussée, étage, attique), le rez-de-chaussée de la façade sur le jardin correspondant au premier étage du reste du bâtiment), tandis que l'étage de cette façade correspond à l'attique. Mais ce changement de niveau est totalement insensible car on ne voit jamais simultanément la partie à deux niveaux et celle à trois niveaux sauf à l'angle de la place d'Armes, où la différence est corrigée par la terrasse.

À l'intérieur, la distribution est claire et la plupart des grandes circulations sont doublées par des circulations de service. À chaque intersection de deux corps de bâtiments, un escalier dessert l'ensemble des étages. La principale innovation introduite par Le Dreux par rapport aux plans de son maître a été la substitution d'un escalier droit à l'impériale à l'escalier tournant initialement envisagé du côté de la reine à droite de la cour d'honneur. Pour la chapelle, qui ne fut réalisée que sous la monarchie de Juillet, Gabriel avait imaginé un plan en croix grecque tandis que Le Dreux a proposé un projet de plan quadrilobé.

Les grands appartements occupent le niveau qui correspond au rez-de-chaussée de la façade sur jardin et au premier étage du reste du château. Le décor architectural des façades est sobre et précis et ne cherche qu'à rythmer, sans ornementation inutile.

Décors interieurs

Le salon de musique

Sous Louis XV, tout le décor intérieur de l'appartement du roi est voué à la chasse : portraits de chiens par Alexandre-François Desportes et Jean-Baptiste Oudry en dessus-de-porte, grandes cartes de la forêt de Compiègne par Pierre-Denis Martin le jeune, tapisseries de la tenture des chasses du roi, tissées aux Gobelins spécialement pour Compiègne sur des cartons d'Oudry. Les boiseries sont en blanc, sans rehauts de dorure ou de couleur.

Ce décor, dont certains éléments sont mis en place dès les aménagements de 1733, reste en place jusqu'en 1781. Il n'en reste rien, sinon quelques réemplois de panneaux de boiserie dus à Jacques Verberckt dans des endroits secondaires. Le décor entièrement refait entre 1782 et 1786 continue de s'inscrire dans la tradition du château en blanc, dans un parti-pris de simplicité et de fraîcheur adapté à une résidence d'été et de chasse. Les tissus étaient en revanche particulièrement soignés. Ce décor a subsisté en partie, notamment dans l'appartement préparé pour Marie-Antoinette.

Le décor intérieur a été profondément remanié sous le Premier Empire : Compiègne présente aujourd'hui un décor Premier Empire homogène de la meilleure période qui en fait l'image la plus fidèle qui ait subsisté jusqu'à nous d'une grande résidence impériale du temps de Napoléon Ier. Ce décor résulte des travaux exécutés à partir de 1808 par Louis-Martin Berthault, et poursuivis selon ses plans jusqu'au début de la Restauration. Par contraste avec la période précédente, l'Empire utilise ici des couleurs primaires, joue de contrastes accusés, et propose une extrême somptuosité de décors mêlant boiseries, bronze, peinture, fixés sous verre, draperies, etc.

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