Les bloqueurs de pubs mettent en péril la gratuité de ce site.
Autorisez les pubs sur Techno-Science.net pour nous soutenir.
▶ Poursuivre quand même la lecture ◀
Bibliographie
- Mémoire de la Société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône, de R. VIOLOT (1940)
- Le château de Cormatin en Saône-et-Loire, M. CLERGEAT
Historique
- XIIIe siècle : la famille du Blé est propriétaire du fief.
- 1605 : Antoine du Blé d'Uxelles, petit noble de la région, devient un chef militaire durant les guerres de religion pendant lesquelles il s'enrichit. Henri IV le nomme gouverneur militaire de Chalon. Antoine du Blé fait alors construire l'actuel château dans le style Renaissance mais en lui donnant un aspect d'architecture militaire (sous-bassement à bossage, tourelles d'angles, canonnières), inspiré de la citadelle de Chalons, affirmant ainsi sa nouvelle position sociale en Bourgogne.
- 1627 : Jacques du Blé, fils du précédent, époux de Claudine Phelypeaux, proche de la reine Marie de Médicis réalise la décoration intérieure dans le goût de l'époque, faisant venir de Paris plus de soixante tableaux.
- 1629 : séjour au château de Louis XIII et de Richelieu.
- 1730 : au décès du maréchal d'Uxelles, dernier représentant de cette famille, cité par Saint-Simon dans ses Mémoires ; le domaine passe entre les mains d'Henri-Camille de Beringhem, gouverneur de Chalon.
- 1766 : celui-ci revend le domaine à Jean-Gabriel Verne dont la fille, d'abord mariée à Antoine Viard de Sercy, épouse Pierre Desoteux, homme qui participera à la guerre d'Indépendance américaine puis qui fut mêlé, sous le nom de baron de Cormatin, à la révolte des Chouans (il mourra en 1812 en état de démence).
- 1809 : ayant divorcé deux fois pour sauver son bien, Geneviève-Sophie Verne finit par vendre ses terres au général Étienne Maynaud Bizefranc de Lavaux.
- 1810 : celui-ci cède le château à Joseph-Laurent Salavin, industriel lyonnais qui confie à un certain Girardet, ex-prêtre, la transformation en manufacture d'indienne de l'aile méridionale du château ; le bâtiment, ébranlé par la destruction de murs porteurs, devra toutefois être détruit, opération dans laquelle l'industriel devait trouver la mort ; le château n'ayant pas été payé, il retourne à Étienne Maynaud Bizefranc de Lavaux.
- Dans les années 1810, le poète Lamartine, alors âgé d'une vingtaine d'années fréquente Nina de Pierreclau, la fille de la propriétaire dont il aura un fils, Léon de Pierreclau, qui naitra au château.
- 1828 : la fille du général, mariée à Charles Brosse, en hérite.
- 1843 : la fille naturelle du précédent, Marguerite Verne, épouse Pierre-Henri de Lacretelle ; les Lacretelle continuent de recevoir régulièrement Lamartine. Celui-ci fera son dernier discours politique sur les marches du château juste avant l'avènement du Second Empire.
- 1888 : naissance au château de l'écrivain Jacques de Lacretelle.
- À la fin du XIXe siècle, Raoul Gunzbourg fait l'acquisition du château dont il aménagera certaines pièces dans le style Belle Époque. D'origine roumaine, après avoir dirigé des théatres à Moscou, Raoul Gunzbourg fut le directeur pendant plus de 50 ans de l'opéra de Monte-Carlo. Il recevra à Cormarin de nombreux chanteurs d'opéra qui venaient y répéter. Gunzbourg deviendra le maire du village et donnera chaque année un opéra dans les jardins du château chanté par de grands ténors de l'époque dont Caruso.
- 1973 : M. James Plain revend la propriété, avec son mobilier, à M. Loret de Sainte-Croix.
- 1980 : après son acquisition par des agents immobiliers, le château en partie en ruines, cernée par la végétation et des prairies marécageuses, est racheté par Marc Simonet-Lenglart, Pierre Almendros et Anne-Marie Joly qui vont le rénover et qui en sont aujourd'hui toujours les propriétaires.
- À partir de 1981, le président François Mitterrand, amateur de Lamartine, y fera des passages réguliers.