Le château de Laprée a été restauré dans les années 1980. En 2009, une restauration cherche à retrouver les proportions originelles du vestibule.
Le château de Laprée est toujours dans la famille de son bâtisseur. Il se visite à l'occasion des Journées du Patrimoine. Il conserve également de précieuses archives intéressant l'histoire des provinces du Nord sous l'Ancien Régime.
Les façades et la toiture du pavillon daté 1676 sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1986.
Le visiteur pouvait sans doute pénétrer autrefois dans la propriété par une grande avenue plantée d’ormes qui longeait la rivière Melde à partir du bas de la côte appelé « Pont-à-Ham » : après l’avoir traversée, il s’engageait dans le parc et il parvenait devant le château après avoir traversé « Le Petit Bois ». L’avenue principale existait déjà au XVIIIe siècle et, comme aujourd’hui, était plantée de chaque côté d’une rangée d’ormes. Mais elle aboutissait alors à une imposante porte cochère au rude soubassement de grès, couverte d’ardoises. Au XVIIIe siècle, maître May, jardinier, travailla assidûment dans les jardins, fermés par des fossés poissonneux. Ils formaient symboliquement une barrière végétale face au monde paysan. Au XVIIIe, ils étaient organisés à la française (des jardins « boulingrins » (ce mot est entré dans la langue française sous Louis XIV, venant des mots anglais bowling et green) qui sont de grands carrés de pelouse bordés de buis). Dominique-Jean-Jacques de Lencquesaing s’exerça à l’arboriculture fruitière (comme son grand-père Jean-Jacques II) et organisa des escadrons serrés d’arbres, créa une pépinière, fit planter des pommiers, des cerisiers et des chênes, essaya même de faire pousser des arbres plus « exotiques » : un abricotier, des pêchés et des brugnoniers... Il acheta régulièrement des « espriaux », c’est-à-dire des petits arbres montants, ormes ou peupliers blancs. Il agrandit son domaine avec l’achat en 1768 du château voisin de Lescoire (toujours dans la famille de Lencquesaing), accessible du parc, puis du château-ferme de Rond, un peu plus éloigné de Laprée. Au XIXe siècle, les jardins sont repensés pour remplir la vue depuis les pièces de réception du château et sont retracés à l’anglaise de part et d’autre de la rivière, la Melde, et de ses frémissements argentés. Une île artificielle se trouvait alors sur la rivière. Louis-Dominique-Arthur de Lencquesaing décida, sans doute vers 1864, de combler les fossés du château et, du vaste creux causé par l’extraction de la terre nécessaire, il fit disparaître l’île sur la Melde et aménagea l’actuel étang.
Le parc du château de Laprée est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables (le parc, l'étang et le jardin potager)