Château de Prény - Définition

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L'ouvrage fortifié

Reconstruit après le désastre de 1207, le château couvrait un territoire de près de trois hectares, mesurant, sans les fossés, 170 mètres du nord au sud et 185 mètres d'ouest en est. Pour s'emparer de la forteresse, les assaillants devaient passer des haies plantées d'épines et une rangée de rochers, ensuite le fossé puis l'enceinte du château, de nouveau un fossé au pied du donjon, l'enceinte du donjon et enfin la tour Mandeguerre qui du haut de ses 70 mètres était un véritable donjon dans le donjon. En fait, cet ouvrage, qualifié de chef-d'œuvre de l'architecture militaire médiévale, était imprenable pour qui ne possédait pas une immense armée et seul un siège visant à affamer la garnison aurait pu en venir à bout. Mais c'était compter sans les puits, les caves et les greniers dont était pourvue "La ville de Prény", tel qu'on disait au XVe siècle. Dans le cas où la forteresse aurait été perdue, les occupants pouvaient encore s'enfuir en empruntant des souterrains qui aboutissaient dans la forêt, notamment dans la direction de Jaulny où se trouvait un autre point d'appui du duc de Lorraine. Malgré l'apparition de l'artillerie à feu, aucune armée ne put s'emparer par la force du château qui fut lui-même pourvu de bouches à feu. Ainsi en 1617 et 1634, neuf pièces d'artillerie étaient mentionnées dans l'arsenal du château : deux longues pièces de fer montées sur roue, fort vieilles, deux moyennes pièces de fonte dont les affûts ne valaient plus rien ; et des petits canons que l'on appelait aux XVIe et XVIIe siècles "fauconneaux", soit deux gros fauconneaux montés sur roues et trois fauconneaux sur chevalets. De plus trois arquebuses à crocs de fonte, trente-trois arquebuses à crocs de fer forgé, trois cents boulets de fer, quatre cents autres plus petits, trois cents livres de poudre d'arquebuse, sept cents livres de poudre à canon, cent cinquante livres de plomb en feuille et douze hottes de mèches d'arquebuses étaient entreposés certainement dans la tour du Magasin aux armes.

Arrivé devant le château, le visiteur devait entrer par l'ouest en passant sur un pont gardé par la première tour du Petit-Huix encadrée par la tour du Petit-Huix au nord et la tour l'abbé au sud. Ensuite, il pénétrait dans le grand boulevard du Baille protégé au nord par une enceinte occupé en son centre par la tour d'Enfer et au sud par la Grosse muraille. Ce boulevard se terminait à l'est par le Demy-rond. Puis "l'estranger" entrait dans le château proprement dit par la Grande Porte aux champs défendue de chaque côté par des murs percés d'arbalétrières. En continuant par l'ouest, il pouvait apercevoir les bâtiments du Grand corps de garde, de l'Artillerie et la chapelle adossés à la Grosse muraille. La maison seigneuriale se trouvait à l'ouest face à la tour du Colombier. La façade ouest au pied de laquelle s'étendait le Grand fossé était renforcée du nord au sud par la tour l'Abbé, la tour du Colombier, la Petite tour dite "la Sentinelle" et la tour Malgalle qui devait son nom à une famille de maçons auxquels le duc René avait ascencé son four à chaux.

Au sud-ouest, la tour le Haut-toit surveillait la Petite porte sur le Grand fossé. Le rempart sud était défendu par la tour basse de la Pouilleuse et au sud-est par la tour de la Héville dont la garde avait, sans doute, été attribuée à Jehan de La Héville. Le visiteur pouvait ensuite pénétrer dans le donjon par deux portes : au sud la Porte basse, au nord la Porterie du donjon à laquelle il fallait accéder en empruntant un petit pont qui connut quelques réparations effectuées, en 1504, par les maçons et charpentier résidant à Prény. La façade ouest du donjon était protégée par le fossé du donjon. La tour Mandeguerre en haut de laquelle se trouvait une grosse cloche dont le son retentissait lorsque les "waitteurs" apercevaient une troupe ennemie afin de prévenir la population des villages environnants se trouvait au centre. De chaque côté de celle-ci, deux tourelles protégeaient l'enceinte. Au nord, le donjon était gardé par la tour du Magasin aux armes, au nord-est par la tour de la Charbonnière et enfin au sud par la tour des Moynes.

Toutes ces constructions s'étalèrent du XIIe au XVIIe siècle et devinrent un symbole de souveraineté du duc de Lorraine jusqu'au démantèlement du château en 1636. « Priny ! » était le cri de guerre des armées des Ducs de Lorraine. Dans le Tournoi de Chauvency, en 1285, Jacques Bretel note que 2 chevaliers lancent ce cri d'armes.

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