Poudre à canon - Définition

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Introduction

On nomme poudre noire ou poudre à canon (chinois : 火药 pinyin : huǒyào, « drogue à feu » (« médicament à feu »)) un mélange déflagrant de salpêtre (du latin salpetrae signifiant « sel de pierre »), de soufre, de charbon de bois.

Histoire

La poudre à canon a été inventée en Chine vers le VIIe siècle, durant la Dynastie Tang ( 618-907 ). Le médecin alchimiste du début de la dynastie Tang, Sun Simiao ( 581 - 682, 孫思邈 sūn sīmiǎo) décrit déjà dans danjing nei fu liuhang fa (《丹经内伏硫磺法》pinyin : dānjīng nèi fú liúhuáng fǎ) comment il a obtenu un mélange explosif en cherchant à confectionner l'élixir d'immortalité. Il explique que si l'on mélange des sulfures et du charbon de bois au salpêtre, on peut obtenir une combustion violente en y mettant le feu. Au milieu de la dynastie Xixian, dans le Zhen yuan miao dao yaolu (《真元妙道要路》pinyin:zhēn yuán miào dào yàolù signifiant : Route importante, voie vers les merveilleuse principales vérités), 1044, il est conseillé d'éviter ce type de mélange qui risque d'exploser. D'autres citent le Wujing Zongyao (武经总要 pinyin: wǔjīngzǒngyào, Wade-Gille :Wu ching tzung yao) qui daterait également des alentours de 1044. Cet ouvrage dont le titre peut se traduire par Principes généraux du Classique de la guerre donne une méthode de fabrication de grenades à poudre noire, dont l'effet principal semble encore être le bruit. Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes. Marco Polo a exporté la poudre à canon jusqu'en occident lors de son voyage en Extrême-Orient. Des flèches enfoncées dans un tel dispositif auraient constitué l'étape suivante vers les armes à feu.

Gustave Le Bon estime en 1884 dans son ouvrage La Civilisation des Arabes que Roger Bacon comme Albert le Grand, qui en mentionnent la recette, s'inspirent de celle donnée par Marcus Gracchus dans son manuscrit Liber ignium ad comburandos hostes (1230), mais que le but en reste incendiaire. Il cite également Ibn Khaldoun dans son Histoire des Berbères :

« Abou-Youzef, sultan du Maroc, mit le siège devant Sidjilmesa, en l'an de l'hégire 672 (1273). Il dressa contre elle les instruments de siège, tels que des medjanik (mangonneaux), des arrada et des hendam à naphte, qui jettent du gravier de fer, lequel est lancé de la chambre du hendam, en avant du feu allumé dans du baroud, par un effet étonnant, et dont les résultats doivent être rapportés à la puissance du créateur. Un certain jour, une portion de la muraille de la ville tomba par le coup d'une pierre lancée par un medjanik et l'on donna l'assaut. »

Il s'agit clairement d'un usage de la poudre pour l'artillerie. Par comparaison, ce même emploi se verra à la Bataille de Crécy en 1346, donc 73 ans plus tard.

Au XIIIe siècle, apparurent les grenades à corps de fonte. Et les premiers canons/mortiers métalliques chinois (bronze) remonteraient au XIVe siècle. Des fusées semblent avoir été développées dès la fin du XIVe, début du XVe siècle. De telles fusées ne semblent avoir été « sérieusement » utilisées en Europe qu'à partir du XVIIIe, XIXe siècle, entre autres par les Anglais durant les guerres napoléoniennes (« fusées de Congreve »).

Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde Arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle, car des échanges des techniques d'alchimie existant déjà entre le monde musulman et le monde chinois. Cependant son usage « connu » semble plutôt dater du XIIIe siècle, avec des mentions écrites de composition à base de salpêtre, lors des guerres entre la dynastie Yuan et les pays musulmans d'Asie centrale.

Il semble que cette région du monde ait surtout développé les grenades métalliques, et le feu d'artifice (avec adjonction de nombreux adjuvants pour colorer les flammes). L'usage de cendres pour purifier le salpêtre, développé dans la péninsule arabique, permit de multiplier considérablement la puissance des poudres.

La poudre noire arrive en Europe au milieu du XIIIe siècle par l'intermédiaire de la civilisation islamique.

Le frère Roger Bacon, moine franciscain d'Ilchester dans le Somerset, la décrit au milieu du XIIIe siècle. L'ouvrage De Secretis Operibus Artis et Naturæ et de Nullitate magiæ du frère Bacon exprime en 1257 la formule sous forme d'anagrammes, probablement pour s'épargner une enquête de l'Inquisition. Albert Le Grand, plus connu sous le nom de saint Albert, en revendique la paternité dans De mirabilibus mondi (Les merveilles du monde). La légende populaire l'attribuera pour sa part au moine Berthold Schwartz dont le nom montre clairement le côté symbolique (schwarz signifie noir en allemand).

Les premières armes à feu utilisables apparaissent environ cinquante ans plus tard. La première certitude de leur existence se trouve dans un manuscrit anglais de 1326 intitulé De Notabilitatibus, Sapientia, et Prudentia Regum, rédigé par Walter de Milemete, chapelain du roi Édouard II d'Angleterre, à l'intention et pour l'éducation du futur roi Édouard III.

Poudre sans fumée

En 1886 est inventée la poudre pyroxylée, dite poudre sans fumée, qui comme son nom l'indique ne dégage aucune fumée et peu de résidus lors de sa combustion. Cette poudre est aujourd'hui utilisée dans toutes les armes contemporaines, car la quasi-absence de résidus n'encrasse pas les armes contrairement à la poudre noire.

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