Le château de Sainte-Suzanne
est un château du XVIIe siècle, Monument historique depuis 1862, construit dans la cité médiévale de Sainte-Suzanne entre 1608 et 1610-1613 par Guillaume Fouquet de la Varenne, et aujourd'hui propriété du conseil général de la Mayenne, il abrite depuis juin 2009 le Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine (CIAP) du Pays d'Art et d'Histoire Coëvrons-Mayenne, et plus généralement du département de la Mayenne.
Histoire
En 1604, Guillaume Fouquet de la Varenne, homme d'État et ministre de Henri IV, achète à la première épouse du roi, Marguerite de France (1553-1615) dite la Reine Margot, les ruines de la vieille forteresse pour transformer l'ancien château en demeure résidentielle. Ce projet n'est pas achevé, car l'assassinat du roi en 1610 amène progressivement la déchéance de Guillaume Fouquet de la Varenne. Il reste cependant de cette période le logis, un beau corps de bâtiment dans le plus pur style du début du XVIIe siècle.
Armes des Fouquet de la Varenne : "de gueules au lévrier d'argent colleté de France"
Fouquet de La Varenne rachète la seigneurie de Sainte-Suzanne le 16 septembre 1604. Il ne reste alors à Sainte-Suzanne "austres bastiments et logements qu'une ceinture de murailles avec quelques tours et une masse de pierres en forme de donjon. (...) proche laquelle ceinture de murailles et ledit donjon estoit une petitte maison et une cour appelée la cour Marye, et ung petit appenty au long d'icelle (...), dans laquelle petitte maison demeuraient Estienne Deslandes et Marie Arthuis sa femme en qualité de concierges, et que ledit patit appenty servoit de cuisine et de boullangerye".
Fouquet achète Sainte-Suzanne car il "conçoit de s'y retirer et d'y construire des bâtiments pour y loger avec sa famille", mais ne concrétise son projet que quelques années plus tard. Il obtient du roi le 31 janvier 1608 le permis de faire bâtir jusqu'à le somme de 36000 livres. Il fait alors "bastir le grand corps de logis dans l'enclos de la ceinture de murailles du château et en faict ruiner le petit logis comme inutile, condamne l'ancien portail et construit à neuf celluy qui est à présent avecq le corps de garde et des escuiryes ; fait faire plusieurs gros pilliers (contreforts) de pierre autour de ladite ceinture de murailles pour la soustenir parce qu'elle estoit fendue et preste à cabrer en plusieurs endroictz et menaçoit ruisne, répare toutes les courtines extérieures, ou contre icelles faist faire à neuf une muraille vers la ville, une poterne avecq un corps de garde et des guérittes à toutes les tours, et refaist presqu'à neuf les parapets, letout pour la commodité, utilité et seureté dudit chasteau".
Fouquet fait appel à son architecte de La Flèche, Louis Metezeau; il fait venir, en complément des pierres de grès extraites sur place, le tuffeau d'Angers et les pierres de roussard de Bernay dans la Sarthe. Il rabaisse sensiblement la hauteur des remparts au sud-est, réutilise la base de l'une des grosses tours pour construire celle de son nouveau château, remblaie de manière importante la cour entre l'ancien pont-levis et la poterne de la porte de fer. L'ancien pont-levis est désaffecté, et le nouveau portail d'entrée permet aux visiteurs entrants de découvrir majestueusement, avec du recul et de face, la façade et l'entrée du logis.
Sainte-Suzanne, devenue baronnie puis marquisat, passe ensuite, après la descendance de Fouquet de la Varenne, à la famille de Champagne de Villaines, puis à celles de César Gabriel de Choiseul-Praslin et de Charles de Beauvau-Craon et enfin à Ange Hyacinthe Maxence, baron de Damas. Dès lors le château n'est plus transmis par héritage, mais par aliénation (sauf de 1865 à 1980 au sein de la famille de Vaulogé).