Citadelle de Lille - Définition

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Localisation de la citadelle

Le lieu de construction de la citadelle est choisi à l'ouest de la ville sur des terrains marécageux au confluent des rivières de la Deûle et du Bucquet. Ce choix privilégie l'utilisation des marais, de l'eau et de la boue comme moyen défensif naturel afin de rendre les conditions de siège les plus difficiles possibles pour l'ennemi assiégeant la citadelle. Grâce à un système d'écluses et de portes d'eau, les alentours de la citadelle pouvaient être inondés sur une hauteur de 55 cm et sur une superficie de 1700 hectares. Une large esplanade interdite à la construction, la rattache au reste des quartiers de la ville. En 1750, un canal longeant l'esplanade a été percé en suivant les plans établis par Vauban..

La citadelle dans la ville moderne

Environnement et trafic routier

Alors que l'urbanisme de Lille allait percer au fil des siècles les limites des fortifications dans la plupart des directions, la citadelle est restée la limite nord-ouest de la ville. Cette citadelle, dont le caractère exceptionnel a été reconnu par une inscription à l'inventaire des monuments historiques dans les années 1930, a eu la chance d'être constamment militarisée, évitant en grande partie son altération.

Le plus grand ennemi de la citadelle a été dans un premier temps l'automobile. Comme toutes les villes de son importance, Lille fit face à une explosion du trafic routier dans la deuxième moitié du XXe siècle. La ville fut ceinturée de boulevards périphériques, qui contournaient le glacis de la citadelle (façade de l'Esplanade et avenue Léon-Jouhaux). Inévitablement, l'espace appelé Esplanade, à l'est de la citadelle, fut annexé par l'automobile pour les besoins du stationnement, le quartier voisin du Vieux-Lille étant un tissu de rues anciennes et étroites. La conscience de ce gâchis n'apparut que trop tard. Au lieu d'être entourée d'un vaste poumon vert, certainement pas superflu dans une ville aussi minérale que Lille, la citadelle devenait peu à peu un espace urbain. Après l'arrivée en nombre d'écologistes au conseil municipal en 2001, la mairie lança un projet de réhabilitation de l'Esplanade, comprenant une limitation et une meilleure organisation des surfaces ouvertes au stationnement, lequel devint payant. Il paraissait en effet illusoire de réussir à restituer à la citadelle son glacis original, libre de toute circulation automobile, sans engager la construction d'autres parkings que Lille n'avait plus la place d'accueillir.

Problème de la cohabitation stade-citadelle

L'autre ennemi de la citadelle fut le sport de haut niveau. Dans les années 1970, le vieux stade Henri-Jooris, situé de l'autre côté de la Deûle, doit être rasé pour permettre la mise au grand gabarit de la voie fluviale. La commune de Lille n'a alors plus beaucoup de terrains à offrir à son club de football. Le maire Pierre Mauroy choisit alors de transformer un petit stade d'athlétisme, au nord-est de la citadelle, en un stade moderne de 25 000 places, le stade Grimonprez-Jooris. On se rendra vite compte que la cohabitation n'est pas naturelle entre deux équipements de cette importance. Une citadelle n'est en effet pas conçue pour être un lieu aisément accessible, ce que devrait être un stade qui draine des foules de piétons et d'automobilistes sur des temps très courts... Pendant 25 ans, le problème restera entier, faisant monter l'exaspération des habitants du quartier envahi par un stationnement anarchique, et des automobilistes bloqués dans des embouteillages après les matches.

La question prend tout son sens au début des années 2000, au moment où il s'avère que le Grimonprez-Jooris n'est plus adapté aux besoins du football moderne. Apparaît alors le projet de rebâtir un nouveau stade, d'une capacité plus grande encore (33 000 places au lieu de 20 000). Les défenseurs de la citadelle attaquent en justice le permis de construire délivré par le maire de Lille, Martine Aubry. Les défenseurs du patrimoine invoquent à la fois la nécessité de préserver le monument historique, et les questions de sécurité. Malgré l'avis motivé de la commission nationale des monuments historiques rendu en septembre 2002, et malgré les recommandations du commissaire du gouvernement, le tribunal administratif de Lille leur donnera tort le 15 décembre 2004. Mais la cour d'appel administrative de Douai leur donne raison le 7 juillet 2005, arrêt confirmé par le Conseil d'État le 28 décembre 2005, mettant un terme à près de cinq ans de polémique... Grimonprez-Jooris, incongru dans le paysage, placé à cet endroit-là par improvisation, devra être finalement rasé.

Autre polémique

Corps de réaction rapide France, Citadelle de Lille.

Elle apparait quand un réseau d'amateurs de l'œuvre de Vauban entreprit en 2006 de faire classer la citadelle de Lille à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Depuis juillet 2005, ce site abrite le Corps de réaction rapide France, une structure de l'Otan. Il a semblé par trop difficile au propriétaire des lieux, l'Armée française, de concilier un tel classement avec la présence toujours active de militaires. Cette fois, la légitimité des militaires, naturels et uniques destinataires d'une citadelle, ne se trouve pas contestée, bien que le classement à la liste de l'Unesco apparaisse beaucoup moins contraignant que celui aux Monuments Historiques français. Les animateurs du Réseau des sites majeurs de Vauban ne désespèrent pas de convaincre, plus tard, le ministère de la Défense de permettre ce classement.

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