Claude-Martin Goupy est un architecte et entrepreneur en bâtiment français du XVIIIe siècle actif à Paris entre 1766 et 1792, né vers 1720 et décédé à Paris le 21 mars 1793.
Biographie
Fils de Jean-Baptiste André Goupy, maître maçon et entrepreneur en bâtiment, et d'Élisabeth Marie Marguerite Lepas-Dubuisson, elle-même fille d'un maître-maçon, Claude-Martin Goupy était né dans une famille d'architectes et d'entrepreneurs de bonne bourgeoisie.
Le 15 novembre 1756 à Paris, il épousa Marie Anne Charlotte Mazure (†1822), fille de Marc Mazure, maître-couvreur à Paris et de Marie Jeanne Verry. Ils eurent cinq enfants :
Guillaume Louis Isidore (1760-1818), banquier, qui sera régent de la Banque de France (1814-1818) ;
Catherine Émilie (†1794), qui épousa en 1784 Pierre Boulanger, avocat au Parlement de Paris ;
Marie Adélaïde Aglaé (†1844), qui épousa en 1784 François Alexandre Page, agent de change à Paris ;
Marie Jeanne Rosalie, qui épousa en 1786 Charles René Poultier, avocat au Parlement et notaire au Châtelet de Paris ;
Andrée Adélaïde (1771-1820), qui épousa en 1791 Élie Thomas Geoffroy et en secondes noces en 1801 Théodore Béjot, agent de change à Paris.
Entrepreneur en 1755, Goupy recueillit en 1766 l'office de son oncle Martin I Goupy (†1765), architecte-expert-bourgeois.
Il édifia sur ses propres plans les casernes des Gardes-Françaises de la Pépinière et du faubourg Poissonnière (1771-1775) sur les terrains de la maison Saint-Lazare. Entre 1770 et 1780, il spécula au faubourg Poissonnière sur des terrains vendus par la communauté des Filles-Dieu, jouant un rôle capital dans l'urbanisation du quartier.
Le château de la Chesnaie à Eaubonne, propriété de Claude-Martin Goupy à partir de 1769.
Il fut acquéreur en 1769 auprès de Jean-Pierre Tricher, bourgeois de Paris qui avait fait de mauvaises affaires, du manoir et des terres composant le fief de Meaux près d'Eaubonne (Val-d'Oise) et put acquérir en 1779 une charge anoblissante de conseiller-secrétaire du Roi (la fameuse « savonnette à vilain »). Il eut dans les années années 1774-1787 un contentieux avec Joseph-Florent Lenormand de Mézières (1719-1793), seigneur d'Eaubonne, qui ne lui laissa que le titre de « Seigneur du fief Spifame », tenu de faire allégeance à la « Seigneurie directe et foncière d’Eaubonne » Goupy participa, en 1790, à l’élection du premier maire d’Eaubonne, Sébastien Fournier.
Contrairement à ce qu'indique Michel Gallet, ce n'est pas Claude-Martin Goupy mais son cousin, Martin II Goupy, qui fut l'architecte du duc de Penthièvre à Armainvilliers, à Sceaux ainsi qu'à l'hôtel de Toulouse. Par ailleurs, contrairement à ce qu'indique Hervé Collet, ce n'est pas Claude-Martin Goupy mais Martin I Goupy, qui fut l'éditeur du cours d'architecture d'Antoine Desgodets.
Réalisations et principaux projets
Comme architecte et entrepreneur
Caserne de la Pépinière, no 28 rue de la Pépinière, Paris (8e arrondissement), 1771-1775. Reconstruite au XXe siècle.
Caserne du faubourg Poissonnière, Paris, 1771-1775.
Presbytère des Saints-Innocents, Paris, 1769-1771 : Reconstruit par Goupy sur ses propres plans dans le quartier des Halles à côté de l'église des Saints-Innocents (détruite en 1786). Goupy fut associé sur ce projet avec Charles Prosper Doucet. « Le projet, élégamment étudié, est conservé aux Archives nationales (Z1J 939). »
Hôtel Cardon, no 50 rue du Faubourg-Poissonnière, Paris, 1773-1774 : Construit pour le sculpteur et directeur de l'Académie de Saint-Luc Nicolas-Vincent Cardon. Sa façade sur cour subsiste malgré des altérations. L'élévation sur le jardin est animée d'une rotonde à pilastres d'ordre composite. Le salon circulaire du rez-de-chaussée possède encore quelques éléments de décor ancien.
Hôtel Deleuze, no 52 rue du Faubourg-Poissonnière, Paris, vers 1775 : Construit pour le peintre-décorateur Pierre-Hyacinthe Deleuze, de l'Académie de Saint-Luc. On remarque sur cour, les deux lucarnes feunières conservées se faisant face sur chacune des ailes.
Comme entrepreneur
Hôtel de Richelieu : Travaux sur les plans de Victor Louis.
Hôpital Saint-Antoine-des-Champs : Travaux sur les plans de Samson-Nicolas Lenoir. Subsiste le corps de logis construit en 1767 (bâtiment dit de l'Horloge, face à l'entrée).
Palais Bourbon : Travaux sur les plans de Claude Billard de Bélisard.