Claude Shannon | |
Nom de naissance | Claude Elwood Shannon |
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Naissance | 30 avril 1916 Petoskey, Michigan, États-Unis |
Décès | 24 février 2001 (à 84 ans) Medford, Massachusetts, États-Unis |
Nationalité |
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Profession(s) | Ingénieur, Chercheur |
Compléments | |
Fondateur de la théorie de l'information |
Claude Elwood Shannon (30 avril 1916 à Petoskey, Michigan - 24 février 2001 à Medford, Massachusetts) est un ingénieur électricien et mathématicien américain. Il est l'un des pères, si ce n'est le père fondateur, de la théorie de l'information. Son nom est attaché à un célèbre « schéma de Shannon » très utilisé en sciences humaines, qu'il a constamment désavoué.
Il étudie le génie électrique et les mathématiques à l'Université du Michigan en 1932. Il utilise notamment l'algèbre booléenne pour sa maîtrise soutenue en 1938 au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il y explique comment construire des machines à relais en utilisant l'algèbre de Boole pour décrire l'état des relais (1 : fermé, 0 : ouvert).
Shannon travaille vingt ans au MIT, de 1958 à 1978. Parallèlement à ses activités académiques, il travaille aussi aux laboratoires Bell de 1941 à 1972.
Claude Shannon est connu non seulement pour ses travaux dans les télécommunications, mais aussi pour l'étendue et l'originalité de ses hobbies, comme la jonglerie, la pratique du monocycle et l'invention de machines farfelues : une souris mécanique sachant trouver son chemin dans un labyrinthe, un robot jongleur, un joueur d'échecs (roi tour contre roi), etc. L'un de ces "gadgets" présente toutefois un grand intérêt conceptuel, comme le montrent Philippe Boulanger et Alain Cohen dans Le Trésor des paradoxes (Éditions Belin, 2007) : "Claude Shannon voulut élaborer une « machine gratuite », sans finalité : on la met en marche en appuyant, comme sur tout dispositif électromécanique, sur une touche « on » ; mais les choses prennent alors une tournure surprenante, car cette mise sous tension déclenche un mécanisme provoquant aussitôt l’arrêt du gadget en mettant l’interrupteur sur « off ! » Ce type de comportement insolite caractérise les situations ubiquitaires où la communication réside paradoxalement dans l'absence de communication, l'utilité dans l'absence d'utilité. Exemples : "La mode, c'est ce qui se démode" (Jean Cocteau); "Créer cette École (L’École Freudienne) afin de la dissoudre" (Jacques Lacan); "On se rend compte que l'on dort en se réveillant" (John Lennon); "Le bon fonctionnement de tout le système de l’épargne-logement suppose, paradoxalement, que certains ayants droit (les « bons frères ») renoncent précisément à faire valoir leur droit à un prêt au terme d’une période d’épargne" (Pierre Chaillol); "L'idéal révolutionnaire n’a pu que se troubler au moment de s’accomplir : la nécessité dont il se réclamait le condamnait à se perdre pour se réaliser, trahi et déformé moins par ses ennemis que par ceux-là mêmes qui ont voulu en assurer l’application" (Jean Starobinski); "La virginité se perd en se prouvant" (Fernand Crommelynck). Un avatar géostratégique de cet automate paradoxal de Shannon consiste dans le concept de dissuasion nucléaire: les puissances nucléaires amassent des armes atomiques dans le but… d'interdire toute velléité d'emploi de ce type d'armes, en se neutralisant mutuellement: ça sert à ne pas servir!
Souffrant de la maladie d'Alzheimer dans les dernières années de sa vie, Claude Shannon est mort à 84 ans le 24 février 2001 à Medford dans le Massachusetts.