Controverse sur la vaccination - Définition

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Parallèle scientifique entre recrudescence des maladies et chute de la vaccination dans l’histoire

Selon certaines études, la réduction volontaire ou non, de l’utilisation de vaccins dans certains pays a provoqué une recrudescence des maladies et une augmentation de la mortalité.

En 1873, une campagne religieuse contre la vaccination a fait chuter la vaccination de 40 % à Stockholm au XIXe siècle provoquant une réapparition de la variole qui fut à nouveau éradiquée par le vaccin ensuite.

En 1974, l’utilisation du vaccin contre la coqueluche chuta de 81 % à 31 % en Grande-Bretagne et une épidémie est survenue provoquant la mort de plusieurs enfants. De 1979 à 1996, la Suède interrompit la diffusion du vaccin contre la coqueluche à la suite de quoi 60 % des enfants furent contaminés, la mortalité ne dépassant cependant pas un individu par année. L’OMS a estimé à 294 000 le nombre de décès en 2002 dus à la coqueluche dans les pays ne pratiquant pas la vaccination.

La réapparition significative de la rougeole dans une communauté religieuse aux Pays-Bas a démontré les conséquences de la non vaccination. Il n’y eut cependant que trois décès pour 2 961 cas.

Au début des années 2000, un groupe de religieux conservateurs au Niger, rejetant la médecine occidentale, conseilla à ses adeptes de ne pas vacciner leurs enfants avec le vaccin oral contre la poliomyélite. Le boycott fut adopté par le gouverneur de la province de Kano et aucun vaccin ne fut administré pendant plusieurs mois. La polio réapparut en conséquence dans une douzaine de provinces qui ne présentaient pas de cas de la maladie auparavant En 2006, le Niger avait la moitié des cas de polio du monde. Une résurgence de la rougeole en 2005 dans l’État d’Indiana aux États-Unis fut attribuée à des parents qui avaient refusé la vaccination pour leurs enfants.

La majorité des cas de tétanos chez des enfants surviennent dans les familles où les parents ont refusé de faire vacciner leurs enfants.

Controverses historiques

Le « désastre de Lübeck »

À Lübeck, en Allemagne, en 1932, une commission d’enquête a établi que sur 240 enfants vaccinés par voie orale contre le BCG ((bacille Calmette Guérin), « 72 (30 %) étaient morts de tuberculose, 127 (53 %) avaient fait une tuberculose clinique avec guérison et 41 (17 %) n’avaient présenté aucun signe clinique mais une conversion tuberculinique ». Les vérifications sur la culture vaccinale n’avaient pas été faites. L’introduction du BCG fut retardée en Allemagne à cause de cette erreur

Le vaccin contre l’hépatite B

Le vaccin contre l’hépatite B a provoqué une controverse et un débat en France, à la fin des années 1990 à la suite desquels fut créée en 1997 une association de victimes du vaccin contre l’hépatite B, puis fut décidée la suspension de la vaccination par Bernard Kouchner, le 1er octobre 1998. Le 7 septembre 2006, la cour a condamné l'État à payer une somme de 165 000 € à Mireille M. pour la responsabilité du ministère de la Santé dans la vaccination obligatoire de cette personne. En 2009, le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) a été condamné par le tribunal de Nanterre à verser près de 400 000 euros à une femme atteinte de sclérose en plaques après avoir été vaccinée contre l'hépatite B.

Pourtant, selon une recherche de 2001, « Aucune des études cas-témoins sur les atteintes démyélinisantes ne montrait de sur-risque significatif imputable au vaccin ».

Le Thiomersal

On utilise depuis les années 1930 le thiomersal comme agent conservateur dans les vaccins. En 1998, une étude scientifique suggérait que l'injection de vaccins ciblant la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin R.O.R) puisse être à l'origine du développement d'un syndrome autistique chez huit enfants.
En 1999, les Centers for Disease Control et l’American Academy of Pediatrics (AAP), suivant le principe de précaution, ont demandé le retrait du thiomersal des vaccins américains et européens. Depuis lors, le thiomersal dans les vaccins pour enfants a été présenté par certaines associations comme la cause de cas d’autisme et plusieurs milliers de parents aux États-Unis ont engagé des procédures judiciaires. La recherche scientifique n’a pas trouvé de preuves convaincantes que le thiomersal était à l’origine de cas d’autisme.
Le thiomersal a été réintroduit dans les vaccins multidoses contre la grippe A(H1N1) pandémique de 2009, ce qui a donné un argument supplémentaire de contestation à l'égard de la campagne de vaccinations massives.

L’aluminium

Des sels d'aluminium sont utilisés en petites quantités comme adjuvant dans certains vaccins. La question de son innocuité a été posée. Dans certains cas, il a été rapporté des rougeurs, des irritations et des fièvres. Dans d’autres cas, les vaccins contenant de l’aluminium auraient provoqué des myofasciites à macrophages, des lésions microscopiques contenant des sels d’aluminium et perdurant jusqu’à 8 ans. La recherche scientifique n’a pas trouvé de preuve que les vaccins contenant de l’aluminium constituaient une menace de santé et qu’il serait nécessaire de modifier leur usage. D'autres spécialistes demandent cependant des études spécifiques sur l'élimination effective de l'aluminium par les jeunes enfants, les doses globales dues aux vaccinations étant jugées très supérieures au maximum autorisé..

Autisme et vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole

En Angleterre, en 1998, le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (abrégé en ROR, RRO ou MMR) fut l’objet d’une controverse après la publication par The Lancet d’un article d’Andrew Wakefield sur une étude de 12 enfants présentant des symptômes d’autisme à la suite d’une vaccination. La même année, au cours d’une conférence, Wakefield déclara que l’administration de trois doses séparées plutôt qu’un combiné des trois serait plus sûre. Mais cette idée n’était pas contenue dans l’étude et les recherches n’ont pas démontré d’association entre le vaccin et l’autisme. Wakefield aurait reçu des fonds d’opposants à la vaccination et n’avait pas informé ses collègues de ce conflit d’intérêt. Wakefield fut fortement critiqué pour son attitude ainsi que pour la baisse du taux de vaccination qui en résulta. En 2009, le Sunday Times affirmait que Wakefield avait manipulé les données dans son article de 1998 afin de créer un lien entre la vaccination et l’autisme. La même année, 10 des 12 co-auteurs de l’article de 1998 se sont rétractés. Le CDC. La National Academy of Sciences et le National Health Service du Royaume-Uni ont conclu qu’il n’y avait pas de faits probants démontrant un lien entre le vaccin ROR et l’autisme.

5 600 plaintes ont été déposées par des familles américaines en relation avec l'autisme de leurs enfants. En certaines occasions, l'Office of Special Masters de la Court of Federal Claims aux États-Unis (aussi appelée « vaccine court») a déclaré qu’il existait un lien entre l’autisme et le RRO, octroyant jusqu'à 810 000 $ de dommages et intérêts à une famille. En d'autres occasions, le verdict était contraire.

Gardasil

Le Gardasil est un vaccin contre le papillomavirus humain (HPV). D’abord accueilli en 2006 comme une bonne nouvelle dans plusieurs pays, ce vaccin est aujourd'hui une source de controverses. Les rapports publiés sur les effets indésirables ont été qualifiés de « catalogues d'horreurs » par le président Tom Fitton du Judicial Watch américain. Selon l'étude clinique de phase III approuvée aux États-Unis par la Food and Drug Administration (FDA), le vaccin chez des femmes déjà infectées pouvait augmenter le risque de lésion du col de l'utérus.

En février 2007, Rick Perry, gouverneur du Texas décide de rendre le vaccin obligatoire dès l'année 2008-2009 en contournant les débats préliminaires, « pour gagner du temps » dit-il. Selon les opposants, c'est pour la firme pharmaceutique que c'est urgent. Ils soulèvent aussi la question des effets indésirables peu connus et mal évalués, selon eux, dans l'étude.

Le 20 août 2008, un article du New York Times dénonce les pressions exercées par l’industrie pharmaceutique au sujet du vaccin.

En février 2009, à la suite d'articles présentant des effets indésirables graves, le National Vaccine Information Center (NVIC) une association anti-vaccination américaine publie un rapport résumant et analysant de façon qualitative les effets indésirables rapportés sur le Vaccine Adverse Events Reporting System (VAERS). Le rapport fait état de 29 décès, 152 menaces sérieuses pour la vie, 5 021 urgences, 458 hospitalisations, 2 017 atteintes définitives et 261 enfants devenues handicapées.

Dans un article de la Mutualité française, le Dr Bernard Guérin du Masgenêt du centre hospitalier Gustave-Dron à Tourcoing (France) déclarait le 1er février 2008 : « Il est beaucoup trop tôt pour généraliser à toutes les adolescentes la vaccination avec le Gardasil. Les médecins ne disposent pas d’assez de recul sur les effets indésirables (…) Ce ne serait pas la première fois que des sociétés savantes de gynécologie, ou d’autres spécialités, donnent leur caution scientifique à des labos pharmaceutiques. L’indépendance, vis-à-vis des intérêts financiers ou autres, ne fait pas encore partie intégrante de notre culture médicale ! (…) Au service de nos patients, il faut s’informer, écouter, douter et se méfier.»

Grippe A(H1N1)

En 2009, le vaccin en préparation pour le virus A(H1N1) provoque une controverse avant même sa distribution.

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