En argot scolaire, le terme corniche est utilisé pour désigner les classes préparatoires à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.
Deux hypothèses existent pour expliquer l'origine de l'appellation « Corniche ».
La première qui est la plus répandue, la fait remonter au Collège Stanislas de Paris où fut ouverte la première classe préparatoire civile à Saint-Cyr, quelques années après la défaite de 1870. Les élèves préparant Saint-Cyr avaient en effet l'habitude de se réunir sous une corniche de la cour d'honneur, lieu qu'ils durent défendre face aux assauts d'autres élèves souhaitant se l'approprier. N'y parvenant pas ceux-ci les auraient alors par dépit surnommés les « cornichons ».
La seconde montre que l'utilisation du terme « cornichon » pour désigner les candidats à Saint-Cyr est en réalité antérieure à la création de la classe préparatoire de Stanislas et viendrait du mode de conservation de ce fruit : entassés dans un bocal, surnom de l'époque de l'ESM. L'appellation « corniche » dériverait donc simplement de ce surnom.
La création des corniches est logiquement liée à celle de l'ESM de Saint-Cyr et remonte donc au XIXe siècle. Au fil des années, celles présentes dans les lycées civils acquièrent un statut semi-militaire qui les rapproche de celles des lycée militaire où les élèves sont déjà sous contrat.
Dans les années 1980, les corniches des lycées civils avaient la particularité d'avoir à la fois des élèves civils (internes ou externes) et des élèves militaires. Les élèves militaires étaient soit des engagés pour trois ans, soit d'anciens aspirants appelés ou sous-officiers ayant un an de service qui intégraient la corniche après leur école d'arme ou leur service national. Ces corniches étaient intégrées dans un régiment, les plus importantes en tant qu'unité élémentaire, avec à leur tête un commandant de compagnie et un adjudant de compagnie. Les régiments comportant des corniches étaient :
Les élèves y pratiquaient des activités typiquement militaires dont notamment :
Les unités bénéficiaient ainsi durant les vacances d'été d'un supplément de cadres très utile pour les tours de garde.
Avec la diminution du nombre de candidats, les corniches civiles ferment officiellement les unes après les autres dans les années 1990 même si des élèves en maintiennent officieusement à certains endroits afin de faire perdurer l'esprit des préparationnaires à l'ESM dans le corps étudiant civil.
En 1999, le COFAT réforme les classes préparatoires militaires dans le but de les rendre « moins militaires » et bannit l'utilisation du mot corniche dans tous les lycées militaires. Cependant, malgré l'interdiction formelle, l'appellation demeure utilisée par les élèves et redevient même officielle au Prytanée national militaire de La Flèche.
Dans les années 2000, on constate un certain regain des corniches dans les lycées civils avec la création en 2002 de la corniche Général de Sonis à l'ICES et la renaissance en 2009 de la corniche Gouraud du Collège Stanislas.