Criquet nomade - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Philatélie

  • La lutte contre ce criquet est commémorée par une émission de l'Angola de 1963 (valeur faciale : 2,50 $).

Phases

Jusqu’à 1921, Locusta migratoria et Locusta danica étaient considérés comme deux espèces différentes. Uvarov (1921) a montré qu’il s’agissait de deux formes différentes d’une même espèce : l’une caractérisant les populations grégaires et l’autre les populations solitaires. Le terme de phase est employé par analogie avec les différents états d’une même substance, comme l’eau ou l’air, qui suivent des lois physiques et chimiques différentes. Les différences phasaires chez les acridiens sont profondes : le comportement, la pigmentation, la morphologie, la physiologie et l’anatomie sont affectés. Les changements de phase sont gradués en fonction du choc densitaire subi. Les formes intermédiaires sont appelées transiens. Dans le cas d’une évolution de la forme solitaire vers la forme grégaire, on parle de transiens congregans et dans le cas inverse de transiens dissocians (ou degregans) (Uvarov 1966). En phase solitaire un locuste est inoffensif pour les cultures principalement à cause de la faible densité des populations et d’un choix alimentaire plus restreint que les grégaires qui sont plus euryphages et vivant groupés, causent des ravages sur la végétation. Le criquet nomade est un de ces locustes. Cet acridien est dit « grégariapte ».

Faure (1935) est le premier à expliquer le processus de transformation phasaire chez le criquet nomade. Les formes solitaires et grégaires se distinguent l’une de l’autre par le comportement, la pigmentation, la morphologie puis par l’écologie.

Les grégaires imitent les gestes de leurs congénères et maintiennent activement le groupement en bandes larvaires ou en essaims ailés. À l’inverse, les solitaires vivent isolés, sauf en cas de rapprochement sexuel ou de rassemblement fortuit sur les plantes ou sur les sites favorables. Les ailés solitaires volent de préférence le soir où la nuit et les grégaires le jour (Chapman 1959b). Les températures fortes et les ascendances thermiques de jour permettent aux grégaires de voler plus haut et plus longtemps et donc de parcourir de plus grandes distances (Farrow 1990).

Les larves solitaires sont de couleur verte plus ou moins claire ou foncée et plus ou moins mouchetées de brun ou de noir, en particulier sur le pronotum et les ébauches alaires. Les larves grégaires ont une teinte contrastée : un fond jaune plus ou moins orangé, maculé de noir. Les imagos grégaires sont de couleur beige en diapause, à l’identique des solitaires. Mais les grégaires jaunissent à la maturation sexuelle et deviennent marrons lie de vin en vieillissant (Michelmore & Allan 1934, Faure 1935).

La forme du pronotum ne varie pas chez le criquet nomade, au contraire du criquet migrateur et du criquet pèlerin (Albrecht 1956). Le fémur postérieur des solitaires est plus long que celui des grégaires, mais les élytres sont plus courts chez les solitaires que chez les grégaires (Bredo 1938a). De plus, le dimorphisme sexuel s’atténue chez les grégaires. Alors que le mâle est plus petit que la femelle chez les solitaires (les mâles sont de l’ordre de 60 mm et les femelles de 80 mm), les deux sexes ont sensiblement la même taille chez les grégaires (Stortenbeker 1967).

Le délai de maturation sexuelle chez les groupés est inférieur à celui des isolés par effet de synchronisation au niveau du groupe (Norris 1959). Le potentiel biotique évolue aussi. Le nombre d’ovarioles des femelles solitaires varie entre 130 et 200, alors qu’il est seulement de 50 à 150 chez les grégaires (Robertson 1958, Uvarov 1966, Têtefort & Wintrebert 1967). Les grégaires pondent donc moins d’œufs, mais ces œufs sont plus gros et plus résistants à l’inondation (Albrecht 1955, 1959). Le poids des jeunes larves grégaires est plus important. Les larves grégaires font une mue de moins et ont donc une durée de développement plus court : environ 50 jours contre 60 à 70 pour les solitaires (Hamilton 1936). Globalement les solitaires ont des exigences écologiques plus strictes et sont plus sélectifs et adaptés au micro-milieu (Duranton com. pers.). Les grégaires sont plus tolérants, adaptés et dépendants du macro-milieu (Uvarov 1977).

Page générée en 0.099 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise