La situation analytique est structurée par des règles fondamentales ainsi que par un cadre particulier.
Le travail de la cure est défini par deux règles fondamentales. D'autres règles précisent le cadre de la cure mais ces deux règles ont un statut particulier.
Association libre
La libre association signifie dire à l'analyste tout ce qui vient à l'esprit pendant la séance, avec les mots tels qu'ils viennent. La psychanalyse est une cure par la parole (talking cure) ; seul le patient peut retrouver ou donner un sens - ou, d'un point de vue lacanien, les signifiants (mots eux-mêmes), qui structurent sa vie psychique. Cette règle est venue historiquement, alors que Freud avait abandonné l'hypnose, d'une patiente qui lui a demandé de l'écouter et de ne pas l'interrompre par des questions. Voici ce qu'il disait à ses patients : « Une chose encore et avant que vous ne commenciez. Votre récit doit différer, sur un point, d'une conversation ordinaire. Tandis que vous cherchez généralement, comme il se doit à ne pas perdre le fil de votre récit et à éliminer toutes les pensées, toutes les idées secondaires qui gênerait votre exposé et qui vous ferait remonter au déluge, en analyse vous procédez autrement. Vous allez observer que, pendant votre récit, diverses idées vont surgir, des idées que vous voudriez bien rejeter parce qu'elles ont passé par le crible de votre critique. Vous serez alors tenté de vous dire : « ceci ou cela n'a rien à voir ici » ou bien : « telle chose n'a aucune importance » ou encore : « c'est insensé et il n'y a pas lieu d'en parler ». Ne cédez pas à cette critique et parlez malgré tout, même quand vous répugnez à le faire ou justement à cause de cela. Vous verrez et comprendrez plus tard pourquoi je vous impose cette règle, la seule d'ailleurs que vous deviez suivre. Donc, dites tout ce qui vous passe par l'esprit. Comportez-vous à la manière d'un voyageur qui assis près de la fenêtre de son compartiment, décrirait le paysage tel qu'il se déroule à une personne placée derrière lui. Enfin, n'oubliez jamais votre promesse d'être tout à fait franc, n'omettez rien de ce qui pour une raison quelconque, vous paraît désagréable à dire (...) ».
Cette association libre vise d'abord à reconstruire les schémas inconscients et se fonde premièrement sur l'analyse de rêves. Dans ce cas, la libre association permet de retrouver les éléments agrégés par le puissant travail de condensation du rêve : beaucoup d'éléments s'enchevêtrent, se dissimulent les uns derrière les autres et il faudra les dégager, les reconnaître, un par un. La question de savoir si l'analysant retrouve la véritable origine du rêve ou bien s'il en reconstruit une, est une question de peu d'intérêt pour la cure : de toutes façons ce sont des associations qui appartiennent à l'analysant et c'est lui qui leur attribue un sens.
La première règle fondamentale se heurte avant tout à la résistance : le refoulement se maintient (silence de l'analysant qui n'a "rien à dire" ou dont "le cerveau est vide") et le psychanalyste va essayer d'aider l'analysant à les élaborer pour qu'il puisse s'en libérer.
Règle d'abstinence
La règle d'abstinence comporte deux versants : dans la cure et hors de la cure.
Dans la cure cette règle interdit tout passage à l'acte visant à la décharge pulsionnelle : les désirs amoureux et/ou agressifs doivent être parlés et non agis. Cette règle s'applique de fait aussi bien à l'analysant qu'à l'analyste qui ne peut intervenir dans la réalité de la vie de l'analysant. En particulier, toute dérogation à cette règle par l'analyste signifie une rupture du contrat analytique.
Hors la cure, la règle recommande d'être prudent avant toute prise de décisions importantes (changements dans la vie conjugale, professionnelle, etc.) pendant la durée du traitement. Les premiers analystes étaient très ferme à cet égard mais cette règle vise à s'adapter dans la mesure où elle n'implique en principe que les résistances par « acting out » de l'analysant. La durée des cures actuelle, entre 3 et 6, 7 voire 8 ans implique aussi une adaptation de cette règle. Il s'agit donc alors et avant tout que l'analysant élabore avec son analyste toute décision importante avant d'agir dans la réalité extérieure. Les bouleversements pulsionnels consécutifs à la cure peuvent en effet entraîner l'analysant dans des agirs défensifs qu'il pourrait notamment regretter.
Règle de l'Attention flottante
En dehors de ces règles, le cadre de temps et d'espace ainsi que les payements sont définis. Elles sont exposées clairement et discutées avant le début de la cure :