Curieusement, la nationalité canadienne de Dan Cooper n’est pas immédiatement établie. Il devient « progressivement » canadien tandis que parallèlement la série se détache de la Science Fiction et du style graphique d’Edgar P. Jacobs pour devenir plus réaliste. C'est d’ailleurs le moment où Jean-Michel Charlier, le scénariste de Buck Danny et plus tard de Tanguy et Laverdure, fournit trois scénarios de qualité. Cette participation va d’ailleurs revigorer la série qui est alors en perte de vitesse et apporter une plus grande rigueur en terme de scénario et de dessin des aéronefs.
La thématique des premières séries et albums la rapproche initialement des bandes dessinées qualifiées de fantastiques. Albert Weinberg imagine lui-même les plans d’un appareil supersonique à aile delta capable de voler à Mach 4 baptisé Le Triangle Bleuqui donnera son nom à la première série d’aventures et au premier album. Les qualités du héros le propulsent ainsi en véritable pionnier de la conquête spatiale à une époque où la mise en orbite d’un satellite n’était encore qu’une chimère.
Après avoir dompté le Le Triangle Bleu, Dan Cooper s’octroie une escapade dans l’espace avec Le maître du soleil grâce à une fusée expérimentale qui « puise son carburant dans la haute atmosphère » (principe du statoréacteur peut-être inspiré par le Leduc français. Dans le 4ème album intitulé Cap sur Mars, Dan Cooper et son équipage atteignent l’un de deux satellites naturels de la planète Mars, Déimos, à bord d’une fusée interplanétaire construite par son père, le Cosmos
Albert Weinberg va peu à peu abandonner ce thème de la Science-Fiction tandis que va s’affirmer le caractère du personnage, ce qui va donner des volumes ancrés dans une thématique purement aéronautique. L'auteur s’attache alors à décrire la vie des pilotes et de leur entourage au sein de leur environnement sur les bases aériennes.
Dans les années 70-80, le dessin de Weinberg se fait plus précis sur les avions, au détriment cependant des personnages qui étaient nettement mieux dessinés dans les années 60
Certains des épisodes plus récents viennent occasionnellement rappeler les prémices de la bande dessinée, notamment lorsque Dan Cooper effectue un vol dans la proche banlieue de la Terre (Les Trois Cosmonautes) ou se retrouve aux prises avec de mystérieux humanoïdes à la peau bleue observant la terre depuis l’espace.
La série apparaît bien documentées sur le plan technique. Elle est dessinée avec une minutie et un réalisme qui rappelle le travail de Edgar P. Jacobs et de son Blake et Mortimer.
La série Dan Cooper fait la part belle aux avions anglo-saxons tels qu’on les retrouve au sein des forces aériennes de l’Empire Britannique (RAF, RCAF, RAAF). Ainsi, un bombardier Avro Vulcan apparaît dans un des premiers albums de la série. Le volume Coup d'audace met en scène un Handley-Page Victor britannique rebaptisé « Kangourou » censé représenter un prototype conçu par le père de Dan Cooper pour larguer un prototype dénommé « Boomerang » qui ressemble beaucoup au North-American X-15 mais avec une livrée jaune au lieu du noir.
Dans Ciel de Norvège, Pilotes perdus ou Acrobates du Ciel apparaissent des CF-104 Starfighter ou F-100 Super Sabre.
Les appareils sont parfois encore présents à l’état de prototype, tel le Hawker P.1127, précurseur du Hawker Siddeley Harrier dans Le secret de Dan Cooper.