Au niveau mondial, la production annuelle des déchets médicaux en 1995 représentait de 1,1 à 12 kg par personne dans les pays industrialisés, de 0,8 à 6 kg par personne dans les pays émergents ou en développement et de 0,5 à 3 kg par personne dans les pays les moins avancés.
Selon le rapport de l'OMS Safe Management of Wastes from Health-Care Activities, la production par lit de soin par pays classe l'Amérique du Nord en première position, représentant un taux de production de 7 à 10 kg par lit de soin. Celle en Europe de l'Ouest et en Amérique latine avoisine de 3 à 6 kg par lit de soin. Celle de l'Asie de l'Est, de l'Europe de l'Est ou du Moyen-Orient représente quant à elle de 1,3 à 4 kg par lit de soin.
Les déchets médicaux sont en grande partie produits par les structures de soin direct, notamment par les centres hospitaliers universitaires, les hôpitaux périphériques, les cliniques ou les dispensaires de soins externes. A titre d'exemple, la production quotidienne de déchets médicaux en 1993 représentait de 0,2 à 8,7 kg par lit, selon la taille de la structure ou de l'activité de soin désignée.
Les activités de soin les plus génératrices de déchets médicaux infectieux sont les unités d'urgence (hospitalières ou mobiles), les unités de chirurgie et d'obstétrique, les centres de dialyse, les établissements de collecte de sang et les unités de long-séjour.
Par ailleurs, les établissements en relation avec le domaine de la santé comme les laboratoires d'analyse médicale, les laboratoires de recherche, les industries biomédicales ou encore les morgues sont classés parmi les producteurs importants de déchets médicaux.
Selon l'Ademe, une seule des catégories est bien connue, c'est celle des déchets d'activités de soins à risques infectieux des établissements de santé (145 000 tonnes en 2001 selon les plans régionaux et une enquête téléphonique auprès des DRASS et DDASS. On estime grossièrement que 5.000 à 10.000 tonnes de déchets médicaux diffus sont produits par l'activité libérale. Le gisement des déchets de soins des ménages n'a jamais été évalué.
Il y aurait donc au moins 155 000 tonnes/an de déchets d'activités de soins à risques infectieux produites en 2001, déchets diffus non compris.
L'Organisation mondiale de la santé recommande le traitement des déchets médicaux par incinération à 800°C.
Les risques associés au déchets médicaux à risque s'adressent en premier lieu aux professionnels de la santé, aux personnels de maintenance, ou aux techniciens évoluant dans les structures de soins. Les risques concernent également les personnes soignées dans les structures et in extenso, n'importe quelle personne pouvant être en contact avec ces déchets.
Les problèmes de santé inhérents aux déchets médicaux à risque sont fonction de leurs natures. Le principal risque est la contamination par des germes pathogènes pouvant conduire à une infection. Certains déchets médicaux peuvent être vecteurs de virus ou de bactéries et être responsables de contamination inter-humaine, notamment par le virus du SIDA, de l'hépatite B et C. C'est le cas des dispositifs médicaux souillés par des liquides biologiques (urines, matière fécale, sang) ou des objets piquants et tranchants usagés, ces derniers présentant par ailleurs le risque de blessure majorant le risque d'une contamination.
Certains déchets médicaux présentent également un risque de toxicité pour l'organisme. C'est le cas des déchets de nature chimique, cytotoxique ou radioactive pouvant provoquer des brûlures, des irritations, un empoisonnement ou encore des dérèglements physiologiques.
En 1992, en France, huit cas d'accidents d'exposition aux virus liés à des déchets médicaux infectieux ont été recensés. Ces expositions concernaient une contamination avérée par le virus du SIDA. Aux États-Unis, le CDC a recensé une prévalence de trente neuf cas similaires en 1994, et de cinquante et un cas en 1996.