Introduction
A priori formé de la contraction des mots « décrypter » et « Téléthon », Décrypthon est un projet qui utilise les ressources du calcul distribué pour contribuer à la recherche médicale.
Présentation officielle
Le programme Décrypthon est une plate-forme technologique fournissant la puissance de calcul nécessaire au traitement des données complexes de la biologie d’aujourd’hui, dont le volume est multiplié par deux chaque année. Il permet ainsi, grâce aux technologies dites de « grilles », de mettre en commun les capacités disponibles de plusieurs supercalculateurs (500 GFLOPS) installés par IBM dans six universités françaises (Bordeaux 1, Lille 1, Paris 6 Jussieu, ENS Lyon, Crihan à Rouen et Orsay) et/ou de simples ordinateurs personnels via le World Community Grid, ce dernier étant lui-même un projet tournant sur BOINC.
Une dizaine de projets scientifiques sélectionnés par appel d’offres ont été menés dans le cadre du programme Décrypthon.
Les projets
Ils sont au nombre de six :
- projet coordonné par Alessandra Carbone (Unité Inserm 511, responsable du laboratoire Génomique des microorganismes,Université Pierre et Marie Curie), Large scale investigation of protein-protein, protein-DNA and protein-ligand interactions leading to drug targeting. Ce projet s'attache à mettre au point des outils informatiques pour repérer à la surface des protéines des sites d'interactions avec d’autres protéines, de l'ADN ou des ligands ; Alessandra Carbone a été distinguée Femme Scientifique de l'année en mars 2010 "pour avoir apporté une contribution personnelle remarquable dans le domaine de la recherche publique ou privée en France".
- projet de Christophe Pouzat et Pascal Viot (CNRS UMR 8118, Université René Descartes, Paris V), Parallélisation d'une méthode de Monte-Carlo pour le tri des potentiels d'action : amélioration d'un outil pour la recherche fondamentale en neurosciences et le diagnostic des maladies neuromusculaires. Ce projet vise à automatiser le traitement des signaux de l'activité neronale enregistrés par les médecins pour déceler les dysfonctionnements éventuels des neurones dans le cerveau ou des motoneurones qui commandent les fibres musculaires ;
- projet coordonné par Marc Robinson-Rechavi (Faculté de Biologie et de Médecine de l’université de Lausanne / ENS Lyon), Datamining de transcriptomes animaux pour annoter les processus neuromusculaires du génome humain. Ce projet permettra d’identifier précisément quels sont les gènes qui devraient s’exprimer (ou qui s’expriment à tort) dans les cellules musculaires, des informations capitales pour comprendre les maladies neuromusculaires ;
- projet coordonné par E.-K. Talbi (LIFL – Laboratoire d’Informatique Fondamentale de Lille, USTL, CNRS, INRIA, Villeneuve d’Ascq), Conformational sampling and docking on Grids: Application to neuromuscular diseases. Le but est de prédire, par calcul, la nature et le type des liaisons des molécules intervenant dans le fonctionnement de la cellule normale, et de développer la recherche « in silico » (par calcul) des moyens d’interférer avec les processus physiologiques normaux ou pathologiques – et donc de développer de façon rationnelle des médicaments ;
- projet coordonné par F. Relaix et O. Poch (Institut de Myologie, Paris – IGBMC, Illkirch), Large-scale identification of transcriptional networks during myogenesis. Ce projet a pour but d’identifier les mécanismes de transcription moléculaire dans l'évolution du muscle ;
- projet coordonné par M. Robinson-Rechavi et L. Schaeffer (Faculté de Biologie et de Médecine de l’université de Lausanne / ENS Lyon), Intégration d'approches multiples de génomique fonctionnelle pour comprendre le muscle.