Desman des Pyrénées - Définition

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Description externe

Longueur du desman comparé à sa queue. On voit aussi l'aspect brillant et écailleux des poils lorsqu'ils sont mouillés.
Détail de la trompe avec organes sensoriels tels que les vibrisses.

Le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) est un mammifère insectivore de la famille des talpidés et de la sous-famille des desmaninés. Il fut décrit pour la première fois en 1811 par Étienne Geoffroy Saint-Hilaire à partir de spécimens que lui avait adressés M. Derouay. C’est en fait par hasard que cet animal fut découvert.

Deux sous-espèces du desman des Pyrénées ont été distinguées, bien que cette séparation ne soit pas claire :

  • Galemys pyrenaicus pyrenaicus,
  • Galemys pyrenaicus rufulus.

La première espèce vivrait exclusivement dans les Pyrénées, la seconde dans la péninsule Ibérique. Le desman mesure environ 25 cm, dont plus de la moitié pour la queue, et pèse de 50 à 60 grammes (Geoffroy Saint-Hilaire, 1811).

Le Desman des Pyrénées a des pattes palmées. C'est un type d'adaptation rare chez les insectivores et qui justifie son classement dans un genre monospécifique. Cette particularité est présente seulement chez le Desman, le Limnogale (Limnogale mergulus) , le Micropotamogale du Mont Ruwenzori (Micropotamogale ruwenzorii) et le Nectogal élégant (Nectogale elegans).

À terre, son corps s’apparente à une petite boule de poils gris bruns, luisants, argentés en dessous, avec une teinte fauve dans la région pectorale, regroupés en petits paquets donnant l’illusion d’écailles. Ces poils garantissent une très grande étanchéité grâce à un toilettage quotidien avec une substance sécrétée par une glande abdominale. La fourrure du desman est parfaitement conçue pour les plongées subaquatiques. Elle est composée de deux couches de poils : une couche interne, un duvet bouffant et soyeux qui ne se mouille jamais, et une couche externe – la jarre – faite de longs poils d’inégales longueurs, aplatis comme des bandes. Sous l’eau, cette combinaison ne forme plus qu’une épaisseur bien lisse lui permettant d’économiser le maximum d’énergie calorifique grâce à un très grand dynamisme. De plus, elle emprisonne une couche d’air isolante qui le protège de l’eau et du froid. Mais cette membrane d’air le fait remonter à la surface comme un bouchon de liège. Le desman est donc obligé d’être continuellement en mouvement pour pouvoir chasser ses proies, ce qui entraîne une dépense calorifique supplémentaire.

Ses yeux minuscules sont cachés sous ses poils. Le desman des Pyrénées est quasiment aveugle, comme la plupart des membres de sa famille, les Talpidae. Il est à peine capable de distinguer les ombres de la lumière. Ses oreilles, dépourvues de pavillons, sont cachées sous sa fourrure. Cet organe auditif se présente sous la forme d’une simple perforation de 2 à 4 millimètres.

De cette petite boule dépasse, à l’arrière, une queue robuste au départ qui s’affine et se termine par une petite touffe de poils blancs, et, à l’avant, une trompe poilue et mobile, décomposée en deux lobes.

Cette trompe est l’organe de perception le plus important pour le desman. C'est à l’aide de celle-ci qu’il repère ses proies sous l'eau et qu'il perçoit son environnement aérien et aquatique. En effet, elle est structurée de plusieurs dizaines de poils – ou organes d’Eimer – qui lui servent à percevoir son milieu.

À la manière de beaucoup d’espèces animales possédant une trompe, il serait possible que l’appendice nasal du desman lui serve à communiquer avec ses congénères, et notamment à intimider l’adversaire lors de la saison des amours. Elle est comme chez les éléphants le résultat de la coalescence des narines et de la lèvre supérieure, mais également un organe très développé qui vaut au desman la réputation de précurseur du radar et de la vision nocturne. Dans l’eau, son milieu privilégié, son corps devient fuselé, ses pattes avant repliées contre lui, ses pattes arrière robustes, palmées et écartées à 45 degrés, servant de pagaies, sont dotées de vingt griffes pointues comme des aiguilles et lui permettent de s’agripper aux rochers lisses malgré la force du courant. Durant ses plongées d’une vingtaine de secondes chacune, un clapet ferme ses narines, prouvant ainsi que l’évolution l'a équipé des systèmes les plus performants pour une vie aquatique. Le desman des Pyrénées se déplace rapidement dans l’eau, à la recherche de ses proies favorites.

L'organe de Jacobson, ou organe voméro-nasal, lui sert très vraisemblablement à « sentir » ses proies sous l’eau. Cet organe se trouve au niveau de l’entrée des fosses nasales, qui communiquent avec la bouche au niveau du palais du desman, et possède la forme d'un long poil. Son odorat, très développé, lui permet de repérer les larves à 5 cm sous l’eau. Cet organe très primitif est le seul odorat des poissons et des amphibiens, mais c’est également celui des embryons des mammifères, sans en exclure l’Homme. Les mammifères le perdent à la naissance car ils ont développé le sens avec l’utilisation des cornets du fond des fosses nasales.

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