Les références utilisées pour le diagnostic
Diagnostic différentiel
L'identification des enfants dyslexiques repose depuis les années 1970 sur une définition négative. On estime que relève de la dyslexie ce qui ne peut pas être expliqué par les causes suivantes : [réf. souhaitée]
- une scolarité irrégulière ;
- une déficience sensorielle ou neurologique ;
- une déficience dans la lecture (le niveau de lecture attendu est inférieur ou égal au niveau intellectuel) ;
- un environnement socio-éducatif carencé ;
Dans ces derniers cas, on emploiera préférentiellement l'expression de retard d'acquisition du langage écrit.
La dyslexie est bien distinguée des problèmes proches pouvant gêner l'enfant scolarisé :
- les erreurs normales d'apprentissage (en France, deux trimestres de primaire sont recommandés par la Haute autorité de santé (HAS) avant d'explorer un trouble de lecture ; en situation normale, la lecture/écriture devient totalement fonctionnelle après deux ans de primaire) ;
- les troubles du langage oral (dans ce cas, c'est le langage oral qui est affecté plus que sa transposition à l'écrit) ;
- les syndromes d'hyperactivité / instabilité.
- la phobie sociale.
- Un dysfonctionnement auditif.
D'autres affections qui entrainent un rapport anormal à la lecture sont exclues de l'acception courante de la notion de dyslexie. On peut par exemple citer parmi d'autres le cas de la dyspraxie.
Des difficultés sont observées lors de l'identification des mots (à ne pas confondre systématiquement avec l'oralisation, ou lecture à voix haute, qui est une activité de l'oral plus que de l'écrit) : [réf. souhaitée]
- des confusions phonétiques, auditives ou visuelles ;
- des élisions, adjonctions ou inversions de lettres ;
- une lenteur dans le traitement des éléments lus.
Deux types d'atteinte sont distingués :
- la dyslexie dysphonétique (ou dyslexie phonologique, ou dyslexie profonde) est une difficulté/impossibilité à convertir les graphèmes en phonèmes (procédure d'assemblage déficiente) ;
- la dyslexie dyséidétique (ou dyslexie lexicale, ou dyslexie de surface) est une difficulté à mémoriser la forme globale des mots (procédure d'adressage déficiente).
Pour parler de dyslexie, il faut qu'il y ait un retard d'au moins 18 mois entre l'âge réel et l'âge de lecture. C'est pour cela qu'on ne peut commencer à diagnostiquer une dyslexie qu'à partir du CE2. Il s'agit d'un trouble cognitif: une méthode d'apprentissage de la lecture ou un enseignant ne peuvent pas rendre un enfant dyslexique. Le diagnostic de dyslexie est généralement posé par un médecin (e.g. un neuropédiatre) suite au recueil de données cliniques auprès d'orthophonistes et de psychologues (spécialisés ou non en neuropsychologie). Les centres référents pour le diagnostic des troubles du langage et des apprentissages sont les plus adaptés pour poser un tel diagnostic.
Les solutions
Différentes méthodes et solutions sont proposées pour atténuer les troubles que peut entrainer la dyslexie.
Coté enseignant, quelques conseils et informations sont nécessaires afin de se familiariser facilement avec ce trouble et aider ces enfants : Face à une pédagogie adaptée à son handicap, l'enfant dyslexique pourra conserver sa motivation et pourra ainsi continuer à acquérir des connaissances en classe malgré son fonctionnement cognitif particulier. Les adaptations pédagogiques vont permettre à l'enfant dyslexique d'être au même niveau que les autres en termes de charge cognitive[réf. souhaitée]. Il s'agit de trouver des moyens de compensation afin qu'il n'accumule pas un retard scolaire dans toutes les matières en plus de son retard en lecture et en orthographe.
En classe :
- Laisser plus de temps pour la lecture des consignes ou demander à un camarade de lire les consignes à voix haute.
- S'assurer que toutes consignes écrites sont bien comprises avant la réalisation : reformuler.
- Favoriser les exercices à trous (grammaire, conjugaison, histoire...) pour limiter le coût orthographique.
- Faire pratiquer le tutorat par un camarade qui sert de secrétaire et vérifie la prise de notes.
- Surligner les mots repères d'un texte.
- Aide-mémoire sur la table.
- Essayer de redonner au dyslexique une meilleure image de soi, lui redonner confiance en soi, en lui montrant que des progrès sont possibles. Possibilité de mettre en place des « contrats de travail » avec des objectifs à atteindre, laisser l'enfant s'auto-évaluer.
Expression écrite :
- Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée, rédaction...).
- Envisager l'aide de l'ordinateur (correcteur d'orthographe) pour tout travail écrit demandé ou donner la possibilité à l'enfant de dicter à une tierce personne ce qu'il souhaiterait écrire ce qui lui permettra de se consacrer à la réflexion sur le contenu.
- Mettre à disposition un certain nombre de mots sur le thème de la rédaction pour soulager le coût cognitif relatif à l'orthographe.
- Privilégier le contrôle des connaissances à l'oral plutôt qu'à l'écrit.
Lecture :
- Pour l'évaluation des capacités de lecture ne jamais le faire lire à voix haute devant la classe mais le faire lire en individuel, en l'encourageant et le déculpabilisant.
- Pour la prise de connaissance des textes, les élèves peuvent également avoir recours au livre audio, qui contourne la difficulté en faisant appel à un autre sens, l'ouïe, plutôt que la vue.
Pour les devoirs :
- Aider l'élève à organiser son travail.
- Prévoir de fournir une feuille avec des indications précises pour les devoirs à la maison.
- À la maison, demander à ce qu'on lui lise les consignes et les leçons pour qu'il les apprenne.
- Faire précéder la lecture par l'enfant par une lecture par un tiers.
La notation :
- Noter le fond plutôt que la forme.
- Ne pas pénaliser pour l'orthographe dans un travail spécifique autre que la dictée (exemple : en conjugaison, ne prendre en compte que la terminaison des verbes).
- Lors d'une dictée, calculer le rapport du nombre d'erreurs sur le nombre de mots écrits : ainsi l'enfant constate ses progrès en cours d'année.
- Prendre en compte ses auto-corrections dans la notation.
Les solutions les plus courantes
La solution habituellement proposée pour faire face directement au problème « lexical » est l'orthophonie. Son but à travers des séances de travail avec un spécialiste consiste à travailler sur les erreurs que peut commettre un dyslexique vis à vis de la lecture et de l'écriture.
La sémiophonie, technique utilisant les sons est également reconnue et utilisée dans certains pays, son usage aidant parfois très nettement des personnes que l'orthophonie ne soulage pas forcément.
Une solution complémentaire pratiquée dans certains pays est de proposer aux dyslexiques un délai supplémentaire aux examens avant de rendre les copies (un tiers-temps). En Pologne ou en France, cette solution est utilisée pour les examens diplômants.
Les méthodes indirectes
D'autres solutions reconnues par les milieux scientifiques sont parfois appliquées pour résoudre les problèmes liés à la dyslexie, c'est le cas de la psychomotricité, l'ergothérapie, et la psychologie. Leurs effets, s'ils peuvent aider parfois un enfant dyslexique, n'ont pas jusqu'à présent permis de guérir des enfants de leur dyslexie sans orthophonie ou sémiophonie.
Les autres méthodes existantes
Il existe de nombreuses autres approches pour proposer des solutions à des niveaux divers.
- L'apprentissage par les sens. Différentes méthodes sont proposées pour tenter un mode d'apprentissage plus efficace en utilisant conjointement plusieurs sens.
- La réorientation. D'origine anglaise, le principe s'apparente à une méthode de « concentration », quasiment au sens propre, puisqu'il s'agit de recentrer son attention dans l'espace. Bien qu'indirecte elle semble efficace si l'on s'en réfère aux résultats affichés par Ronald Dell Davis.
- La méthode Padovan, s'inspirant des travaux de Rudolph Steiner, reprend le développement de l'individu, depuis ses premières acquisitions motrices (marche), pour l'amener vers le langage, puis la pensée.
- L'analyse des troubles posturaux (rétine, labyrinthe et vestibule, récepteurs, musculaires, articulaires, capteurs plantaires…) qui informent en permanence le système nerveux central, du degré de contraction musculaire, de la position des différents segments corporels et de la position des objets dans l’environnement, permet de proposer des méthodes innovantes avec des résultats encourageants.
Il existe aussi beaucoup de logiciels qui peuvent être utilisés à l'école pour aider l'enfant dyslexique. Un logiciel de dactylographie peut lui être utile pour l'aider, par la suite, à parvenir à prendre des notes et écrire ses cours convenablement.