Ebolavirus - Définition

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Précautions

L’imposition de la quarantaine, l’interdiction d’aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles ainsi que la mise à l’écart des malades dans des huttes séparées qui sont désinfectées (de l'eau de javel à deux semaines d'intervalle suffit), parfois brûlées après la mort de ses occupants, permettent d'endiguer les épidémies. Sur le terrain, il n’existe toujours pas de mesures plus sécuritaires si ce n’est le port du filtre à air.

Les recherches en laboratoires doivent être menées au sein d'installations de confinement de niveau de biosécurité 4. Les laboratoires de niveau 4 sont entièrement autonomes et possèdent un système de ventilation spécialisé, un sas d’entrée et de sortie, des enceintes de protection biologique de classe III, etc. Les procédures sur la stérilisation et la décontamination y sont rigoureusement appliquées et les employés revêtent une combinaison pressurisée.

En Europe, un seul laboratoire a reçu l’autorisation de travailler sur Ébola, en l'an 2000 : le laboratoire P4 Jean Mérieux, à Lyon (France).

Modes de transmission

La transmission par contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, excrétions, salive) d’une personne infectée est la plus considérable de toutes. Les risques de propagation chez le personnel hospitalier sont très élevés, particulièrement si la stérilisation du matériel n’est pas assurée. Dans les zones endémiques, des manques en matière d'hygiène et de sécurité ont causé la mort de plusieurs médecins et infirmières lors d'épidémies et favorisent les contaminations nosocomiales.

La transmission du virus peut aussi s’effectuer par contacts étroits du malade avec ses proches. On entend par contacts étroits des contacts directs avec les liquides organiques d’une personne infectée, qu’elle soit vivante ou décédée. Les rituels funéraires de certaines populations d'Afrique centrale, consistant à laver le corps, puis à se rincer les mains dans une bassine commune, ont souvent favorisé la propagation du virus à travers la famille et les amis du défunt. Des cas de transmission par le sperme se sont déjà produits jusqu’à sept semaines après la guérison clinique du malade. La transmission peut se produire chez des personnes ayant manipulé des primates infectés par le virus, morts ou vivants. Sous des conditions expérimentales, le virus arrive également à se propager par des gouttelettes ou des particules aérosol.

L'origine des épidémies se fait par le biais des grands singes de la forêt équatoriale ; ceux-ci sont contaminés par des fientes ou des morsures de trois espèces de chauves-souris qui sont porteuses du virus sans en présenter les symptômes. Les habitants des zones frontalières à la forêt vivent en grande partie de la chasse des grands singes; ils sont contaminés par le sang de leur gibier, voire en chassant directement les chauve-souris comme l'Hypsignathus monstrosus pour les manger.

Pouvoir pathogène

La période d’incubation varie de 2 à 21 jours (généralement de 5 à 12 jours). Une semaine après le début des symptômes, les virions envahissent le sang et les cellules de la personne infectée. La progression de la maladie entraîne généralement la désagrégation des organes vitaux, en particulier les reins et le foie. Ceci provoque des hémorragies internes importantes. La mort survient, peu de temps après, par choc cardio-respiratoire.

Ébola sature tous les organes et les tissus de particules virales à l’exception des os et des muscles moteurs. Il forme d’abord de petits caillots de sang dans les veines, ce qui ralentit la circulation sanguine. Les caillots se collent ensuite, aux parois des vaisseaux sanguins pour former un « pavage ». Plus l’infection progresse, plus les caillots sont nombreux, ce qui bloque les capillaires. Finalement, ils deviennent si nombreux qu’ils bloquent l’arrivée sanguine dans les divers organes du corps. Quelques parties du cerveau, du foie, des reins, des poumons, des testicules, de la peau et des intestins se nécrosent alors car elles souffrent d'un manque de sang oxygéné.

Une des particularités d’Ébola est la brutalité avec laquelle il s’attaque aux tissus conjonctifs. Il provoque aussi des taches rouges appelées pétéchies ; ce sont des hémorragies sous-cutanées. Il se multiplie dans le collagène de la structure de la peau. Les sous-couches de la peau meurent et se liquéfient ce qui provoque des bulles blanches et rouges dites maculopapulaires. À ce stade, le simple fait de toucher la peau la déchire tant elle est amollie. La bouche commence, elle aussi, à saigner. L’hémorragie s’écoule par les glandes salivaires et les gencives. La surface de la langue pèle et s’arrache au cours des vomissements.

Le cœur saigne et les muscles qui l’entourent s’affaissent. Le sang s’écoule dans les cavités cardiaques et sort du muscle cardiaque à chaque battement de cœur en immergeant la cavité thoracique. Le cerveau est encombré de cellules mortes et de sang ce qui provoque un "ramollissement cérébral". Le virus déclenche une nécrose rampante attaquant tous les organes internes, le foie et les reins étant les plus durement touchés. Le foie vire au jaune, se gonfle, se liquéfie pour finalement se rompre. Les reins cessent de fonctionner tant ils sont saturés de cellules mortes et de caillots de sang. L’urée, faute de pouvoir être éliminée, intoxique le sang. La rate n’est plus, quant à elle, qu’un énorme caillot de sang de la grosseur d’une balle de tennis.

Les femmes, en plus d’avoir les lèvres bleues et gonflées, souffrent d’hémorragies vaginales massives. Si elles sont enceintes, le fœtus est spontanément expulsé. L'enfant, infecté lui aussi par le virus, naît les yeux rouges et le nez en sang. Pour les hommes, ce sont les testicules qui tournent au bleu et gonflent, leur sperme est infecté par le virus.

Après le décès, le cadavre se détériore très vite puisque la majorité des organes sont déjà partiellement ou complètement morts depuis au moins quelques jours. La peau et les organes sont surchauffés par la fièvre incessante des deux dernières semaines et sont parsemés de zones mortes. Endommagés par les convulsions et les tremblements ayant précédé la mort, ils commencent à se liquéfier. Ils sont saturés de particules virales du virus Ébola.

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