Introduction
Un écomatériau (parfois dit « matériau écologique » et parfois en outre qualifié de « matériau sain ») est un matériau de construction (produit manufacturé en général, ou à mettre en œuvre sur le site de construction) qui répond aux critères techniques habituellement exigés des matériaux de construction (performances techniques et fonctionnelles, qualité architecturales, durabilité, sécurité, facilité d’entretien, résistance au feu, à la chaleur, etc) , mais aussi à des critères environnementaux ou socio-environnementaux, tout au long de son cycle de vie (c'est-à-dire de sa production à son élimination ou recyclage) ;
Ces matériaux présentent de nombreux avantages (création d’emplois locaux et non-délocalisables, qualité de vie dans l’habitat et pour les ouvriers lors de la construction, faibles répercussions environnementales (moindre ponction sur les ressources naturelles, diminution de l'empreinte écologique de la construction, et réduction du bilan en termes d'émissions de gaz à effet de serre),) mais peuvent être un peu plus couteux à l'achat (pas toujours) ou nécessiter un temps de mise en œuvre légèrement plus long. Certains sont utilisés depuis des millénaires.
Leur utilisation est de plus en plus fréquente, mais reste très minoritaire dans les pays riches et notamment pour la réhabilitation, pour diverses raisons.
Remarque : La notion d'écomatériau ne doit pas être confondue avec celle de « biomatériau » qui chez les francophones désigne plutôt les matériaux biocompatibles avec notre organisme, utilisés pour les prothèses ou greffes.
Définition
Il n'y a pas encore de définition officielle de l'écomatériau, mais on admet généralement qu'il doit répondre aux critères et principes du développement durable et donc :
- provenir pour ses matières premières de ressources durablement renouvelables et réellement renouvelées, sans que cela se fasse au détriment d'autres milieux naturels ou espèces ;
- présenter des qualités techniques et performances durables dans le temps ;
- être sain, c'est-à-dire ne pas générer d'impacts négatifs sur la santé, tant lors de sa production que de sa « Mise en œuvre » et tout au cours de sa vie, y compris durant sa phase d'élimination ;
- favoriser le confort de l’habitant et de celui qui le met en œuvre (artisan, ouvrier, habitant),
- être aussi sûr qu'un matériau « classique » ;
- avoir un impact (coût) environnemental et énergétique faible ou neutre. En particulier le matériau de base ne devrait pas être rare, et il doit induire une consommation d'énergie la plus faible possible sur l'ensemble de son cycle de vie, cette consommation devant être en quelque sorte largement compensée par le fait que son usage permette d'importantes économies d’énergie durant toute la durée de vie du bâtiment grâce à ses performances d’isolant. Souvent ces matériaux sont totalement biodégradables et ne consomment donc pas d'énergie en fin de vie ;
- présenter à long terme, des coûts d’investissement (conception-fabrication) et différés (entretien, remplacement, recyclage), évités (pollution, déconstruction, transports) connus, et les plus bas possibles. L’écomatériau mobilise des ressources et filières locales (boucles courtes) et créé de l’emploi dans le cadre d'activités redistributives ; il est accessible à tous (tant en termes de coût que d'informations fournies et garanties par l'autorité publique ; son écobilan doit en particulier, comme celui des autres matériaux prendre en compte l'« énergie grise » dépensée pour l'extraction, le transport et la transformation des matières premières, la fabrication, le stockage et la
distribution et la fin de vie du matériau).