Diagnostic
L’isolement via des cultures cellulaires est réservé à la recherche et non utilisé par le diagnostic de routine.
En phase aiguë :
- Détection au microscope de morulas dans les monocytes (après coconcentration et coloration au May-Grümwald-Giemsa). Des faux-négatifs sont possibles car les morulas ne sont que temporairement présentes, et toujours en faible nombre.
- recherche d'anticorps anti-Ehrlichia chaffeensis par immunofluorescence.
- Des techniques immuno-enzymatiques,où les antigènes sont des protéines de surface obtenues par recombinaison, sont en développement, pour mieux différencier les infections à Ehrlichia chaffeensis (anticorps dirigés contre une protéine de 30 kDa et absence d'anticorps contre une protéine de 44 kDa) des infections à ¤ Anaplasma phagocytophilum (anticorps dirigés contre une protéine de 44 kDa et absence d'anticorps contre une protéine de 30 kDa).
- le Western blot permet de différencier une infection à Ehrlichia chaffeensis d'une infection à Ehrlichia ewingii.
- La PCR (sur échantillons sanguins) serait le mode de diagnostic le plus fiable, mais nécessite un laboratoire spécialisé et donne parfois un faux positif chez l'homme dépourvu d'anticorps (en cas de contamination récente ou suite à un traitement précoce et efficace qui a « décapité » la réponse sérologique. Le modèle animal montre aussi qu'inversement, un organisme infectés de longue date peut être séropositif mais induire un résultat de PCR négatif. La PCR peut être faite en deux temps (PCR emboîtée ou nested PCR).. Elle permet de différencier une infection à Ehrlichia chaffeensis d'une infection à Ehrlichia canis ou à Ehrlichia ewingii ou Anaplasma phagocytophilum. La RT-PCR (reverse transcription PCR), qui amplifie l'ARN des échantillons, est plus sensible que la PCR emboîtée et présente un autre avantage : ne détectant que l'ARN, bien plus labile que l'ADN, elle ne réagit probablement qu'aux bactéries viables ce qui peut apporter des informations utiles au médecin après un traitement.
Mesures prophylaxiques et de précaution
- Il n’existe pas de vaccin contre Ehrlichia chaffeensis
- Les conseils prophylactiques sont de limiter l'exposition aux tiques et de ne pas favoriser leur développement.
Traitements
Pour les souches étudiées in vitro :
- doxycycline (traitement le plus fréquent chez l'homme et le chien) et rifampicine sont rapidement actifs.
- le chloramphénicol, la ciprofloxacine, l'érythromycine, la pénicilline, la gentamicine et l'association triméthoprime-sulfaméthoxazole étaient inactifs.
Chez le chien (comme dans les cas d'ehrlichiose à Ehrlichia canis) ; après et malgré un traitement à la doxycycline, les animaux apparemment guéris peuvent rester porteurs de Ehrlichia chaffeensis et donc contaminer des tiques qui pourront véhiculer la maladie.
Ailleurs qu'en Amérique du Nord
Faute d'études écoépidémiologique et épidémiologiques, la situation est mal connue.
La présence de la bactérie et sa capacité à infecter l'Homme sont connues par quelques examens sérologiques, et la détection de quelques cas d'ehrlichioses humaines à Ehrlichia chaffeensis en zone chaude ou tempérée, comme au Portugal, en Espagne, en Belgique, en Afrique (Mali, Tunisie) et en Asie (Thaïlande, Chine).
Amblyomma americanum principal vecteur connu n'existe qu'en Amérique du Nord, mais on a au début des années 2000 également trouvé (par PCR), la bactérie pathogène dans l'organismes d'autres espèces de tique en Chine Amblyomma testudinarium et Haemaphysalis yeni, deux tiques parasitant régulièrement le bétail ainsi pour la seconde que des lagomorphes sauvages (Lepus sinensis, Caprologus sinensis) et des caprins sauvages (Muntiacus reevesi).
Pour évaluer l'importance réelle de l'ehrlichiose à Ehrlichia chaffeensis, d'autres études seraient nécessaire pour tester plus largement les populations de tiques ou d'espèces potentiellement réservoir.
Cette maladie et mal connue, faute d'études suffisantes, quelques études sérologiques montre que de nombreux cas ne sont pas diagnostiqués ; De 1987 à 1999, ce sont environ 750 sérologies positives qui ont été mises en évidence par les Centers for Disease Control and Prevention et plus de 1500 par le seul MRL Reference Laboratory de Californie.