Le 25 avril 1878 Ermanno Stradelli demande à son père le partage de l'héritage, déjà décidé à partir. Il songe d'abord à l'Afrique avant d'opter pour l'Amérique latine.
Un an plus tard, le 9 avril 1879, il part de Bordeaux pour le Brésil, il a alors 27 ans. Il arrive à Belém puis poursuit vers Manaus où il arrive fin juillet.
Sa première activité est certainement la photographie. Il a apporté avec lui du matériel et s'installe dans le centre de Manaus, Rua Marcilio Dias. Il fréquente les missionnaires franciscains italiens, essayant de comprendre comment il peut nouer des relations avec les autochtones. Au cours du premier voyage d'exploration, en octobre 1879, il perd tout son matériel au cours d'un naufrage.
Il s'intéresse aussi à la langue des populations autochtones du bassin amazonien, le nheengatu. En juillet 1880, en naviguant sur l'Amazone, il fait la connaissance du comte Alessandro Sabatini, qui l'initie à l'étude de la langue indigène.
En 1923, Stradelli quitte sa fonction. Âgé de 73 ans, éprouvé physiquement par la maladie, son frère jésuite Alfonso le convainc de rentrer en Italie. La sortie du territoire lui est refusée lors de la visite médicale nécessaire au départ. Jugé malade, il est interné dans la léproserie d'Umirisal à Manaos. Dans un petit baraquement, avec la seule compagnie de ses livres et de ses souvenirs, il vit dans une pauvreté absolue jusqu'à sa mort en 1926.
Entre 1885 et 1886 il termine ses cours de droit à l'université de Pise. En 1886 il est à Gênes où travaille auprès de l'étude de l'avocat Orsini. La même année, il présente, au VI congresso internazionale degli americanisti de Turin, ses dessins de pétroglyphes Uaupés qu'il a recueillis. En janvier 1887, il écrit à la société géographique pour leur communiquer son départ imminent pour le Brésil et en février, il part de nouveau pour l'Amazonie depuis le port de Marseille.
Il obtient la nationalité brésilienne ce qui lui permet de faire valider ses diplôme et d'entrer dans l'administration brésilienne où il devient, en 1895, « promoteur public » du second district de Manaus. Étant en contact avec le monde du commerce, il propose, sans succès, à Pirelli de créer un consortium italo-brésilien pour l'exploitation du caoutchouc qui est aux mains des Anglais et des Américains. Stradelli ne se consacre alors plus qu'à la magistrature et à ses travaux.
Il est nommé « promoteur public » de Tefé en 1912 où il s'installe. Il collabore à la revue de droit de Bento de Farias, la plus réputée du Brésil. En 1920, il termine son « vocabulaire » qui se compose de vocabulaires, d'annotations et de témoignages sur les indigènes. Il ne trouve cependant pas d'éditeur disposé à publier sont travail. Ce n'est qu'après sa mort que son ami Nogueira réussit à faire publier le manuscrit à l'occasion du centenaire de l'indépendance du Brésil.