Géographie du Pays de Bitche - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Le pays couvert

Le pays couvert, qui constitue la grande originalité du Bitscherland, appartient quant à lui au Buntsandstein triasique, dont les formations gréseuses ont donné naissance à un plateau variant de 200 à plus de 450 mètres, fortement morcelé par des vallées nombreuses, profondes et très ramifiées, et hérissées de barres et de pointements rocheux ruiniformes, offrant un paysage pittoresque. Un couvert forestier très dense de chênes, de hêtres, de charmes et de pins sylvestres, plus récemment implantés, moutonne à l'infini, occupant la quasi-totalité des pentes, alors que les fonds de vallées, tourbeux, sont envahis par les carex, les joncs, les aulnes, les érables, les tilleuls, les frênes et les alisiers. Ici, la forêt occupe plus de 65 % du terrotoire, un chiffre souvent beaucoup plus élevé dans les communes limitrophes de l'Alsace. Parfois, quand la vallée s'élargit comme à Eguelshardt ou à Baerenthal et que les clairières de défrichement ont été gagnées sur les basses pentes, la prairie et quelques cultures vivrières se sont développées.

Objet des soins attentifs des ducs de Lorraine représentés par leurs gruyers, exploitée intensivement par les Français à partir des années 1730, la forêt a toujours été une source de revenu importante, faisant vivre des bûcherons, des charbonniers, des voituriers, des scieurs, des charpentiers et même des sabotiers. Les feuilles mortes, ramassées sur 20 % des surfaces forestières seulement pour permettre la régénération de l'humus, servaient à faire des litières pour le bétail, faute de paille, ou étaient utilisées comme engrais ; les grumes étaient employés pour la charpenterie et la construction navale, les Français faisaient venir le bois jusqu'au port de Rochefort, en passant par Rotterdam.

Les Hollandais, pour leur part, importaient du bois de chauffage et de façonnage, le flottage se faisant sur les rivières de la Horn, la Blies, l'Eichel et la Sarre ; sur place, les bois de feuillus étaient largement utilisés comme combustible dans les nombreuses verreries locales et dans l'industrie sidérurgique, principalement dans les forges de Mouterhouse et de Reichshoffen (Bas-Rhin). Les sous-bois, eux aussi, constituaient un apport non négligeable à l'économie locale avec leur myrtilles, leur genêt à balais servant à faire des balais, leurs bruyères et leurs fougères utilisées comme fondants dans les verreries.

Jusqu'à une époque récente, les fonds de vallées, occupés par des prairies de fauche, étaient irriguées grâce à un système de rigoles perpendiculaires au cours des rivières, issues de canaux de dérivation. Faute d'entretien, ces aménagements ont été gagnés par les friches. L'imperméabilité des roches et l'abondance des eaux ont favorisé dès le Moyen Âge la multiplication d'étangs artificiels, grands pourvoyeurs de truites et de carpes, qui constituent aussi l'une des originalités du Pays de Bitche. À la fin du XVIe siècle, il y en avait déjà une bonne cinquantaine, mais aujourd'hui on en compte prè d'un millier, situés pour la plupart dans la région gréseuse. Un certain nombre d'entre eux entraînaient des moulins à grain, à huile, à foulon, des scieries et des forges, comme le Grafenweiher à Sturzelbronn ou l'éang de Münzthal à Saint-Louis-lès-Bitche.

Page générée en 0.077 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise