L'abbé Giacomo Bresadola (ou Giacopo Bresàdola) fut un éminent mycologue et botaniste italien, né à Ortisé (Mezzana, Trentin) le 14 février 1847 et décédé à Trente le 9 juin 1929. Il fut l'un des membres fondateurs, puis membre honoraire de la Société mycologique de France.
Né le 14 février 1847, de parents paysans du Trentin (alors possession autrichienne), il s'adonne très jeune à la botanique. Il va à l’école élémentaire à Mezzana, il est envoyé à neuf ans par son père à Cloz, dans le Val di Non, pour y poursuivre ses études auprès d’un oncle prêtre. Mais ce curé juge son comportement trop vif et le renvoie bientôt chez ses parents. En 1857, son père part à Montichiari (Brescia) tenir un commerce d’objets en cuivre. À douze ans, il part étudier à Rovereto à l’institut technique. Ne supportant pas de se voir attribuer la seconde place, alors qu’il avait été premier durant quatre ans de suite, il quitte ses études pour entrer au séminaire de Trente.
Après le sacerdoce, il est nommé dans les paroisses de Baselga di Pinè, puis de Roncegno (dans la Valsugana) et passe un an à Malè (Val di Sole). En 1878, il devient curé à Magràs (Val di Sole), où il restera cinq ans. Il commence à s’intéresser à la botanique et fréquente Francesco Ambrosi (1821-1897). Celui-ci lui fait rencontrer le bryologiste Gustavo Venturi (1830-1898). C’est le grand nombre de champignons qu’il découvre durant ses excursions ainsi que sa rencontre avec plusieurs mycologues qui le décident à s’intéresser à la mycologie. C’est ainsi qu’il rencontre Pier Andrea Saccardo (1845-1920), professeur de botanique à l’université de Padoue et célèbre mycologue. Celui-ci l’oriente vers Lucien Quélet (1832-1899), puis vers Émile Boudier (1828-1920), avec qui il sympathisera. Dès lors, il va entretenir une intensive correspondance avec les spécialistes italiens et étrangers
Dès 1881, il publie le premier fascicule de ses Fungi tridentini novi vel novum vel nondum delineati, qu'il achèvera en 1892 avec un total de 217 planches et 232 pages de texte. En 1884, il part à la cure de Trente et est nommé administrateur des domaines épiscopaux à Trente de 1887 à 1910, où il résidera toute sa vie.
Il devient, avec Lucien Quélet (1832-1899) et Adalbert Ricken (1851-1921), le spécialiste incontesté des Agaricomycètes, puis celui des Aphyllophoromycetideae avec Narcisse Théophile Patouillard (1854-1926) et le chanoine Hubert Bourdot (1861-1937), enfin, celui des Discomycètes avec Émile Boudier (1828-1920).
Il se passionne alors pour les espèces exotiques et publie des observations sur les spécimens qu'il reçoit de toutes les parties du monde (Cameroun, Congo, Hongrie, Saxe, Pologne, îles San Thomé, Samoa, etc.) et détermine avec une grande précision.
Sous les auspices de la Société botanique italienne et du Musée d'histoire naturelle de Trente, il s'attelle à une monumentale Iconographia mycologica, œuvre en partie posthume comprenant 25 tomes et 1250 planches en couleur.
En 1910, il prend alors sa retraite et doit compter sur ses amis et ses relations pour toucher une pension convenable. Mais la Première Guerre mondiale diminue considérablement sa valeur et l’oblige, afin de survivre lui et sa gouvernante, à vendre peu à peu sa riche bibliothèque, son herbier et ses dessins originaux. En 1927, l’université de Padoue lui décerne un titre de docteur honoris causa et le gouvernement italien le nomme chevalier de la couronne. Il s'éteint à Trente le 9 juin 1929 et est enterré aux frais de la ville. Celle-ci installe une statue de Davide Rigatti dans le jardin devant la gare ferroviaire.
Bresadola est l’auteur de 1017 espèces de champignon, une quinzaine de genres dans environ soixante publications, presque toutes écrites en latin. Ses collections sont conservées dans diverses institutions. Le muséum de Stockholm en conserve la plus importante (trente mille espèces) mais aussi celui de Washington, de Trente, d’Uppsala, de Leyde, de Paris, etc.