Il a été observé que lorsque des moutons, des lapins ou des bovins absorbaient de grandes quantités de choux ou de colza, ils développaient un hypofonctionnement de la glande thyroïde entraînant goitre, avortements et mort des fœtus. Les produits de dégradation des glucosinolates contenus dans ces plantes sont responsables d'une hypertrophie de la thyroïde, du foie et des reins et d'une élévation du taux de mortalité. Les effets délétères sont plus importants chez les non-ruminants que chez les ruminants et chez les jeunes que chez les adultes. La raison en est que les ions thiocyanates SCN − et les ions iodures I − partagent un certain nombre de propriétés physicochimiques et sont donc en compétition pour leur capture, leur oxydation etc.
Une ingestion importante de glucosinolates par les poules accroit leur mortalité et diminue leur production d'œufs, alors qu'elle peut être fatale pour les cochons. Les ruminants sont comparativement plus tolérants à l'ingestion de glucosinolates parce que leur microflore intestinale transforme ces composés et leurs métabolites. Toutefois, des rations alimentaires à forte teneur en glucosinolates ralentissent la croissance des veaux.
Lorsque des souris gestantes absorbent dans leur boissons des thiocyanates, on observe chez les souriceaux après le sevrage, une diminution du poids corporel (10%), du contenu en iode (40%) et des taux plasmatiques d'hormones thyroïdiennes FT4 et FT3 (18%).
En Amérique du Nord comme en France, la qualité des colzas s'est très améliorée ces dernières décennies, avec la sélection de colza « double zéro » 00, à très basse teneur en glucosinolates et dépourvu d'acide érucique. Le colza 00 canadien, qui est en fait une navette pauvre en glucosinolates, a été baptisé « canola ». Aujourd'hui les tourteaux de colza disponibles peuvent être consommés par les vaches laitières sans risque pour leur santé.