H. P. Lovecraft - Définition

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Toile de fond des travaux de Lovecraft

Le nom de Lovecraft est associé à l'horreur ; ses écrits, notamment ceux du Mythe de Cthulhu (terme que n'a cependant jamais employé Lovecraft, mais qui sera utilisé par August Derleth), ont influencé des auteurs partout dans le monde et on retrouve des éléments lovecraftiens dans des romans, des films, de la musique, des bande dessinées, des dessins animés et des jeux vidéos. De nombreux écrivains contemporains (Stephen King, Bentley Little, Joe R. Lansdale, Alan Moore and Neil Gaiman, entre autres) ont cité Lovecraft comme source d'inspiration principale de leur œuvre.

Quoi qu'il en soit, sa vie durant, Lovecraft ne rencontra jamais la célébrité : même si ses histoires sont publiées dans de grands pulp magazines comme Weird Tales, peu de gens connaissent son nom. Il correspond cependant sur une base régulière avec d'autres écrivains comme Clark Ashton Smith et August Derleth, des individus qui deviendront de bons amis même s'ils ne se sont jamais rencontrés. Ce groupe de correspondants est connu sous le nom de « Lovecraft Circle » puisqu'ils empruntent tous, à leur guise, des éléments des histoires de l'auteur (les noms de lieux, de dieux, de livres occultes), ce qui ne déplait d'ailleurs pas à ce dernier.

Après la mort de Lovecraft, le Lovecraft Circle ne disparait pas. En fait, August Derleth est probablement le plus prolifique de ces écrivains, mais ses contributions sont pour le moins controversées : tandis que Lovecraft ne considère jamais son panthéon de dieux comme autres choses qu'un outil littéraire, Derleth crée toute une cosmogonie avec des guerres entre les diverses entités remportées par les dieux bénéfiques qui enferment Cthulhu et ses serviteurs sous la terre, sous les océans, etc.

Certains critiques parlent de trois phases en ce qui concerne les travaux de Lovecraft. Même si ce dernier n'en parle jamais dans les mêmes termes, il écrit : « J'ai eu ma période Poe, ma période Lord Dunsany, mais, hélas, à quand ma période Lovecraft ? ».

  • Les histoires macabres (≈1905-1920) ;
  • le cycle onirique (≈1920-1927) ;
  • le Mythe de Cthulhu (≈1927-1935).

Certains critiques voient peu de différences entre le cycle onirique et le Mythe et mettent en avant le recours fréquent au Necronomicon et aux dieux. L'une des explications avancées est que le cycle onirique appartiendrait plutôt au genre de la fantasy tandis que le Mythe appartiendrait plutôt à la science-fiction. Par ailleurs, beaucoup des éléments surnaturels du cycle onirique apparaissent plutôt dans leur propre sphère d'existence que dans la notre. Le Mythe, quant à lui, se matérialise sur le même plan que celui des humains.

Une grande partie du travail de Lovecraft lui a été inspirée par ses terreurs nocturnes et c'est peut-être cet aperçu direct de l'inconscient et de son symbolisme qui explique sa résonance et sa popularité continues.

Tous ces centres d'intérêt l'amènent naturellement à se pencher sur les travaux de Poe qui l'influence très tôt au niveau du macabre et du style d'écriture (atmosphères lugubres et peurs rampantes). Cependant, la découverte des histoires de Dunsany, avec des dieux qui vivent dans un plan onirique, fait changer Lovecraft de direction. Une dernière source d'inspiration majeure fut la science et ses progrès (la biologie, l'astronomie, la géologie, la physique) qui lui donnent l'impression que l'Homme est encore plus insignifiant, impuissant et condamné dans un univers matérialiste et mécanique. La science est la clé de voûte du cosmicisme et de son propre athéisme. Le dernier ingrédient auquel a recours Lovecraft après 1923 provient sans doute des écrits d'Arthur Machen et de ses récits relatant la survivance d'un mal primitif dans des temps modernes, réalistes et mystiques.

L'ensemble devient très sombre au moment de la création de ce que nous appelons aujourd'hui le Mythe de Cthulhu et de son panthéon de dieux venus d'autres dimensions. L'idée de Mythe est inventée par Derleth après la mort de Lovecraft ; ce dernier ne parlait avec dérision que de « Yog-Sothotheries ».

Lovecraft crée l'un des outils horrifiques les plus connus : le Necronomicon, le grimoire secret de l'Arabe fou Abdul al-Hazred. L'impact est tel que certains critiques concluent que l'auteur a fondé tous ses écrits sur des mythes et des croyances occultes préalables. De fausses éditions du livre ont même été commercialisées.

Sa prose est parfois archaïque ; il utilise des termes et des orthographes qui, même à son époque, sont déjà obsolètes : « eldritch », « rugose », « noisome », « squamous », « ichor » et « cyclopean » ; il essaye par ailleurs de retranscrire des dialectes dont on a dit qu'ils étaient à la fois maladroits, imprécis et condescendants. Il utilise également de l'anglais britannique ainsi que des orthographes anachroniques : « compleat » pour « complete », « shew » pour « show », « lanthorn » pour « lantern » et « phantasy » ou « phantastic » pour « fantasy ».

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