Pendant la majeure partie du XXe siècle, les éditions définitives de sa prose (notamment At the Mountains of Madness and Other Novels, Dagon and Other Macabre Tales, The Dunwich Horror and Others, and The Horror in the Museum and Other Revisions) sont publiées par Arkham House, une maison d'édition dont l'objectif premier était de publier ses travaux. Aujourd'hui, Penguin Classics a publié trois volumes : The Call of Cthulhu and Other Weird Stories, The Thing on the Doorstep and Other Weird Stories et, plus récemment, The Dreams in the Witch House and Other Weird Stories. Il s'agit de collections de textes édités par S.T. Joshi qui étaient pour la plupart disponibles aux éditions Arkham à l'exception de Dans l'abîme du temps précédemment sorti chez Hippocampus Press. En 2005, la prestigieuse Library of America publie un volume d'écrits édités par Peter Straub.
La poésie de Lovecraft a été rassemblée dans The Ancient Track: The Complete Poetical Works of H. P. Lovecraft alors que ses premiers écrits, ses essais philosophiques, politiques et littéraires peuvent être retrouvés dans Miscellaneous Writings. Son essai intitulé Supernatural Horror in Literature, d'abord publié en 1927, est une étude historique du genre de l'horreur littéraire et est disponible sous le titre : The Annotated Supernatural Horror in Literature.
Bien que Lovecraft soit surtout connu pour ses travaux de fiction, la majeure partie de ses écrits est constituée de lettres traitant de sujets divers tels que la fiction, l'art, la politique et l'histoire.
Il les antidate parfois de 200 ans, ce qui donne l'impression qu'il les a écrites avant la Révolution américaine, une guerre qui offense son anglophilie. Selon lui, les XVIIIe et XXe siècles sont les « meilleurs » ; le premier, parce qu'il est le plus noble, le second, parce qu'il était celui de la science.
Jeune, Lovecraft n'écrit pas beaucoup de lettres. En 1931, il avoue : « Dans ma jeunesse, je n'écrivais quasiment jamais de lettres — remercier quelqu'un pour un cadeau relevait tellement du supplice que j'aurais plutôt écrit une pastorale de 250 vers ou un traité de 20 pages sur les anneaux de Saturne. » (SL 3.369–70). Son intérêt initial pour l'épistolaire remonte à sa correspondance avec son cousin Phillips Gamwell et surtout à son investissement dans le journalisme amateur.
Lovecraft a clairement indiqué qu'écrire aux gens était pour lui une manière importante d'élargir son point de vue sur le monde : « J'ai accès à des dizaines de points de vue différents qui ne se seraient jamais dévoilés à moi autrement. Mon appréciation du monde et mes inclinations se sont accrues et beaucoup de mes points de vue sur la société, la politique et l'économie ont évolué en fonction d'un savoir également plus grand. » (SL 4.389).
Aujourd'hui, cinq maisons d'édition ont publié des lettres de Lovecraft, notamment Arkham House avec ses cinq volumes de « Selected Letters ». Les autres éditeurs sont : Hippocampus Press (Letters to Alfred Galpin et al.), Night Shade Books (Mysteries of Time and Spirit: The Letters of H. P. Lovecraft and Donald Wandrei et al..), Necronomicon Press (Letters to Samuel Loveman and Vincent Starrett et al.), et la University of Tampa Press (O Fortunate Floridian: H. P. Lovecraft's Letters to R. H. Barlow).
L'Ohio University Press a également publié Lord of a Visible World;— An Autobiography in Letters (édité par S. T. Joshi et David E. Schultz) en 2000. Dans cet ouvrage, les lettres sont classées par thèmes (l'adolescence, le voyage).
En ce qui concerne les travaux de Lovecraft, surtout les plus récents, le statut du droit d'auteur est délicat. Lovecraft avait précisé que le jeune R. H. Barlow devait être son exécuteur littéraire mais ceci n'a pas été mentionné dans son testament. Sa tante s'est néanmoins occupé de ce point et Barlow reçut effectivement la charge de l'héritage littéraire massif et complexe de Lovecraft après la mort de celui-ci.
Barlow déposa le gros de l'œuvre de Lovecraft (y compris ses correspondances) à la John Hay Library et essaya de s'organiser pour conserver les autres écrits de l'auteur. August Derleth, un écrivain plus vieux et mieux établi que lui vint se poser en rival pour contrôler l'héritage de Lovecraft. En conséquence, il y eut une confusion légale pour savoir qui détenait quel droit.
Tous les travaux publiés avant 1923 sont dans le domaine public aux États-Unis. Cependant, il y a des désaccords en ce qui concerne les personnes : qui détient ou détenait quel droit ? Par ailleurs, en avril 2008, y avait-il toujours des droits d'auteur en ce qui concerne les travaux publiés après 1923 (L'Appel de Cthulhu, Les Montagnes hallucinées) ?
La question se pose de savoir si les droits sur les travaux de Lovecraft ont été renouvelés en fonction du Copyright Act of 1976 américain qui concerne les œuvres créées avant le 1er janvier 1978. En effet, avant cette loi, le nombre d'années pris en compte pour les droits d'auteur était calculé à partir de la date de publication et pas en fonction de la vie de l'artiste. À partir de là, il fallait faire quelque chose sans quoi tous les travaux tombaient dans le domaine public. La loi de 1976 renouvelait les droits de manière rétroactive pour une période de 47 ans et le Sonny Bono Copyright Term Extension Act de 1998 ajoutait encore une période 20 ans à celà, ce qui donnait un total de 95 ans à partir de la date de publication. Si les droits ont été renouvelés, ils sont toujours actifs aux États-Unis.
La Directive européenne sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information (1993) étend les droits d'auteur à 70 ans après la mort de l'auteur. Ainsi, tous les travaux publiés du vivant de Lovecraft sont tombés dans le domaine public dans les 27 pays de l'Union le 1er janvier 2008.
Les protégés de Lovecraft et actionnaires d'Arkham House, August Derleth et Donald Wandrei, ont souvent affirmé détenir les droits sur les travaux de l'auteur. Le 9 octobre 1947, Derlet acquit tous les droits pour Weird Tales. Cependant, depuis 1926, au plus tard, Lovecraft avait réservé les droits de toutes les rééditions de ses œuvres publiées par Weird Tales. Une fois encore, même si Derleth avait effectivement été en possession des droits, rien ne prouve que ceux-ci aient été renouvelés.
Joshi conclut dans sa biographie, H. P. Lovecraft: À Life, que les prétentions de Derleth étaient « certainement fictives » et que les travaux de Lovecraft, publiés par la presse amateure, sont certainement tombés dans le domaine public. Les droits auraient pu être accordés à son seul héritier en vie en 1912 : sa tante, Annie Gamwell qui mourut en 1941. Les droits allèrent donc à Ethel Phillips Morrish et Edna Lewis. Celles-ci signèrent un document accordant à Arkham House de rééditer les travaux de Lovecraft tout en conservant les droits. Rien ne dit que ces droits aient été renouvelés.
Chaosium, l'éditeur du jeu de rôle L'Appel de Cthulhu, est propriétaire d'une marque commerciale intitulée « L'Appel de Cthulhu » destinée à ses jeux. Un autre éditeur de jeux, TSR, Inc., le premier éditeur de AD&D, avait inclus dans l'un des premiers suppléments du jeu une section intitulée Deities & Demigods (1980) qui portait sur le Mythe de Cthulhu ; plus tard, cette section fut supprimée à la demande de Chaosium.
Indépendamment des problèmes légaux autour de ses écrits, Lovecraft a toujours encouragé les autres à réutiliser ses idées et à les enrichir, surtout celles du Mythe de Cthulhu : le Necronomicon, Cthulhu et Yog-Sothoth. Après sa mort, beaucoup d'écrivains ont contribué à l'étoffement du Mythe.