Une hacienda est une exploitation agricole d'Amérique latine, de grandes dimensions, entourant des locaux d'habitation présentant fréquemment un grand intérêt architectural. Ce terme, d'origine hispanique, correspond à une exploitation de type latifundia créée en Amérique lors de la colonisation espagnole des Amériques.
Le système des haciendas concerne le Mexique, l'Argentine, le Chili, ainsi que la « Nouvelle-Grenade », c'est-à-dire la Colombie et une partie du Vénézuéla. On trouve également des haciendas dans certaines parties du Brésil, sous le nom de fazendas.
Ce sont les grandes propriétés agricoles (souvent centrées sur la culture de l'olivier, de la vigne et l'élevage du bétail), telles qu'elles existaient en Andalousie lors de la colonisation espagnole des Amériques, qui ont influencé l'organisation et l'architecture des haciendas du Nouveau Monde.
La hacienda andalouse s'impose à partir de l'occupation de la vallée du Guadalquivir par les castillans, entre le XIVe siècle et le XVIe siècle, influencée par l'idée de la nostalgie de la campagne propre à la transition vers la Renaissance.
La hacienda forme au final une puissante exploitation agricole, qui produit non seulement de l'huile, mais aussi du vin, des céréales, du bétail, productions qui se complètent mutuellement. C'est aussi le lieu de résidence d'une classe sociale opulente, qui en fait un lieu de loisirs et d'ostentation sociale, car la hacienda est l'expression d'un pouvoir et d'un statut social.
Fernando Olmedo définit ainsi les grands traits caractéristiques de la hacienda :
« On distingue plusieurs modèles. En Basse Andalousie, à l'intérieur d'un triangle qui va des environs de Séville jusqu'à l'ouest de Huelva et au nord de Cadix, on trouve les haciendas qui sont de grandes exploitations agricoles tournant essentiellement autour de l'huile, mais presque toujours en association avec d'autres productions agricoles comme la vigne ou le bétail. En Haute Andalousie, le terme d’hacienda concerne quelques domaines d'une étendue exceptionnelle, mais pas forcément en rapport avec l'olivier. Une proportion importante de ces haciendas montrent une architecture d'une exhubérance et d'une complexité assez rare. Au noyau central de la hacienda, la partie résidentielle, s'ajoutent les lieux d'habitation des ouvriers agricoles ainsi que toutes les annexes liées à l'exploitation agricole, telles que granges, greniers, caves pour le vin, etc., organisés autour des cours intérieures de la hacienda (Fernando Olmedo Granados, La arquitectura agraria en Andalucía) »
Après la conquête de Tenochtitlán, la demande croissante, tant interne qu'externe, de produits agricoles et de bétail créé une expansion économique et territoriale qui se traduit par l'apparition des haciendas. Les vice-rois concèdent des terres et du bétail, selon un mécanisme analogue à la création des latifundia.
Le terme hacienda lui-même a été utilisé pour la première fois en Nouvelle-Espagne, au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, sur les plans d'un certain nombre de propriétaires de telles exploitations.
On distingue fondamentalement trois types de hacienda :
a) Les haciendas dont les différentes constructions forment un tout, c'est-à-dire qui sont intégrés les unes par rapport aux autres. Elles sont généralement regroupées autour d'un patio, d'une cour intérieure, sur laquelle donnent la demeure principale, ainsi que les bâtiments administratifs. Il y a en général aussi une chapelle qui donne directement sur cette cour. Les logements des ouvriers agricoles sont construits à l'extérieur de cet ensemble.
b) Les haciendas formées d'édifices séparés, épars. Il est alors fréquent que tout le périmètre soit entouré d'un mur, avec une entrée permettant de contrôler les entrées et les sorties.
c) Les haciendas de type mixte. Dans ce cas, elles comprennent un groupe de bâtiments principaux, et, par ailleurs, quelques bâtiments distincts et isolés.