L'Hispano-Suiza 12Y était un moteur d'avions français de l'avant guerre. Développé à partir du plus petit 12X, le 12Y devint le premier moteur de la classe des 1000 ch (750kW). Il a été utilisé par de nombreux avions célèbres, tel le Morane-Saulnier M.S.406, Dewoitine D.520. Sa conception a été largement reprise dans d'autres pays. Le moteur a été produit en URSS sous le nom de Klimov M-100 et a constitué la base de productions sous licence avec notamment la série des Klimov VK-105.
La conception du 12Y a plus tard été modifiée pour créer le plus moderne 12Z, mais son développement n'a jamais été complètement terminé à cause de l'occupation allemande de la France.
Le 12Y avait une conception relativement traditionnelle. C'était un moteur V12 refroidi par eau de 36 l de cylindrée. Il avait deux blocs en aluminium de fonderie montés l'un par rapport à l'autre avec un angle de 60°.
Son originalité était que ses culasses n'étaient pas démontables, mais l'intégralité du Bloc-cylindres pouvait être rapidement démonté. Cette conception faisait qu'il était étanche, cette conception sera étudié par les concepteurs de moteurs et reprise pour le Rolls-Royce Merlin. La principale modification par rapport au 12X était l'utilisation d'un système de bielles articulées.
Un arbre à cames en tête (SOHC) commande les soupapes, qui sont remplies de sodium liquide pour le refroidissement. Chaque cylindre du moteur dispose d'une seule soupape d'admission et d'une seule soupape d'échappement, bien que les conceptions de l'époque avait adopté des conceptions à quatre soupapes par cylindre. Un compresseur monoétage, monovitesse était la norme, la conception de l'admission n'était pas aussi avancée que dans d'autres pays, si bien que les performances en altitude étaient décevantes.
Les premiers éléments du 12Y de test ont été construits en 1932, et presque instantanément l'industrie aéronautique française commença à développer des avions à partir de ce moteur. À ce moment, le moteur développait seulement 760 ch (570 kW), mais il était clair qu'il avait le potentiel d'atteindre les 1 000 ch. Une première modification conduisit au modèle 12Ycrs qui utilisait un arbre d'hélice creux pour permettre à un canon de 20mm de tirer au travers de l'hélice (combinaison appelée moteur-canon). Toutes les versions ultérieures partagèrent cette conception. Le 12Ydrs a été la version majeure suivante, avec une puissance de 836 ch (623 kW) au niveau de la mer, avec un taux de compression de 5.8:1.
L'Armée de l'air changea sa nomenclature, si bien que la version suivante était le 12Y-21 qui avait un taux de compression de 7:1, fonctionnant avec un carburant d'indice d'octane de 100. Ceci permit d'atteindre une puissance de 867 ch (647 kW). En 1936, le dessin de la bielle fut un petit peu modifié donnant la version 12Y-31, mais un taux de compression plus bas de 5.8:1 a été retenu si bien que la puissance n'augmenta que légèrement, à 850 hp (630 kW), par rapport au modèle 12Ydrs. Néanmoins, il est devenu l'un des modèles de moteurs les plus utilisés de l'avant-guerre, motorisant presque tous les chasseurs et les prototypes.
En 1938, un réel effort sera fait pour améliorer les performances du moteur donnant le 12Y-45. Cette version utilise le compresseur S-39-H3 conçu conjointement par André Planiol et l'ingénieur polonais Joseph Szydlowski. La conception Szydlowski-Planiol était plus grosse, mais beaucoup plus efficace. Elle permit d'atteindre des taux de compression sur le 12Y21 de 7:1, augmentant la puissance développée à 900 ch (670 kW), bien que nécessitant de l'essence d'indice d'octane de 100. Combiné à une hélice à pas variable Ratier, il permit au Dewoitine D.520 d'être aussi performant que ses contemporains anglais et allemands. Une autre amélioration du compresseur mena au 12Y-49 dont la puissance atteignit 850 ch (630 kW) au niveau de la mer et 920 hp (690 kW) à 10 000 pieds (3 000 m).
L'ultime version fut le 12Y-51 de 1 085 ch (809 kW), qui commençait juste à être produite au moment de l'armistice. Le modèle 51 était la première version qui s'approcha des limites du moteur, se basant sur de l'essence à 100 d'indice d'octane, bien que le compresseur monoétage le rendait inférieur aux moteurs anglais et allemands au dessus de 15 000 pieds (5 000 m).
Au milieu des années 1930, Vladimir Klimov, un ingénieur russe, a été envoyé en France pour obtenir la licence du 12Y afin de le produire localement. Une série de modifications ont été faites pour le rendre apte aux opérations par temps froid. Le moteur est entré en production en 1935 sous le nom de Klimov M-100, il développait 750 ch (560 kW). Cependant des améliorations constantes ont permis d'augmenter le régime moteur (relativement bas) du 12Y en le faisant passer de 2 400 à 2 700 trs/min, et d'augmenter sa puissance à 1 100 ch (820 kW).
Cette évolution a été nommée Klimov M-105 (VK-105), et est devenu l'un des principaux moteurs soviétiques durant la guerre, propulsant tous les chasseurs Yakovlev.